By: Rezo Nodwes 11 juillet 2022
Le palais de justice de Port-au-Prince, toujours sous le contrôle des gangs du Village de Dieu, un mois après leur attaque ciblée appuyée par certains membres du gouvernement
par Odneson Midy
Dans la mi-journée du 10 juin 2022, les bandits du Village de Dieu, dirigés par Izo 5 segonn, ont fait irruption au Palais de justice déguerpissant tout le personnel judiciaire. Les parquetiers de Port-au-Prince, ainsi que d’autres membres de l’appareil judiciaire, ainsi que des policiers présents, n’ont pu résisté à l’assaut des bandits, qui ont fait parler la poudre au Bicentenaire. Par la suite, le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me. Jacques Lafontant, a sollicité une demande de renfort auprès de la PNH pour la récupération du palais de justice. Demande visiblement traitée avec mépris par les plus hautes autorités. Parallèlement, le premier ministre Ariel Henry et le ministre de l’intérieur Listz Quitel ont nié la prise d’assaut du parquet par le groupe armé, accusant la presse locale de diffuser des informations erronées. Pour sa part, le représentant du bloc des avocats engagés entend sommer le doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince Me Bernard Saint-Vil et le chef du parquet, Me Jacques Lafontant, contre Jean Rebel Dorcenat l’une des figures de proue de la CNDDR, et contre le Secteur Démocratique et Populaire pour sa cohabitation avec un gouvernement qui est de mèche avec des groupes armés.
Lundi 11 juillet 2022 ((rezonodwes.com))–
10 juin 2022- 10 juillet 2022. Cela fait déjà un mois depuis que les bandits du bicentenaire ont occupé l’espace du palais de justice de Port-au-Prince, sous les yeux impuissants des autorités étatiques. Quelques heures après l’attaque ciblée des bandits armés sur le parquet, le commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Port-au-Prince, Me. Jacques Lafontant, avait sollicité du renfort auprès de la PNH visant à reprendre le parquet, pour la poursuite des travaux judiciaires. Une demande qui a été rejetée d’un revers de main de la part des hauts gradés de la PNH, qui devrait se soumettre à la devise de l’institution « protéger et servir ». Le chef du parquet a été ignoré dans sa démarche.
Les pertes matérielles sont énormes. Des voitures ont été endommagées. Et, parmi celles volées on retrouve un backup du commissariat de Port-au-Prince, avec pour nom « men lap fe San ». D’autres matériels du parquet se retrouvent toujours en possession de la bande à « Izo ». Certains autres ont été vendus sur le long du boulevard Harry Truman à un prix dérisoire.
A partir de plusieurs interventions dans la presse, Me. Arnel Rémy avait attiré l’attention des autorités du gouvernement impuissant sur le dossier du déplacement du palais de justice de Port-au-Prince du boulevard Harry Truman, en dépit de la terreur installée par le caïd du village de dieu, « Izo », lors des affrontements entre gangs, et les attaques ciblées contre certaines institutions étatiques.
Pourtant, il y a des mois, dans un tweet, le joveneliste, Rockefeller Vincent, ministre de la justice avait fait savoir que « Le MJSP vient d’autoriser la délocalisation provisoire du Palais de Justice. Nous sommes en pourparlers avec nos partenaires techniques et financiers pour le financement et la mise en œuvre rapide du projet, pour renforcer l’accès à la Justice ». Une décision qui n’avait pas de suivie gouvernementale.
Le représentant du bloc des avocats engagés, Me Caleb Jean Baptiste, témoin oculaire de la scène, qualifie de déception l’invasion des bandits au sein du palais de justice de Port-au-Prince. Il se dit très indigné et révolté après la déclaration du chef du gouvernement Ariel Henry et du ministre de l’intérieur Listz Quitel (soupçonné dans un cas d’enlèvement sur le pasteur Ferrer Michel), portant à croire que la presse a fabriqué une fausse information, mettant à nu le parquet de Port-au-Prince.
Pour cela Me Caleb Jean Baptiste entend sommer le doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince Me. Bernard Saint-Vil et le chef du parquet Me Jacques Lafontant, visant à mettre au clair quelques points d’ombre sur l’existence des dossiers notamment (politiques). Il annonce également une sommation contre Jean Rebel Dorcenat, pour rendre publique la liste des onze (11) familles impliquées dans l’importation d’armes à feu et contre le Secteur Démocratique et Populaire (SDP) pour leur cohabitation avec un gouvernement qui est de mèche avec des groupes armés.
Ariel Henry et Listz Quitel ignorent le disfonctionnement du parquet
Lors de la cérémonie commémorative de la première année d’assassinat du défunt président de la république Jovenel Moïse, le premier ministre Ariel Henry et Listz Quitel, ministre de l’intérieur et des collectivités territoriales ont ignoré la prise d’assaut des bandits armés sur le parquet, faisant croire que la presse diffuse des informations erronées.
Plusieurs personnes ont qualifié leurs déclarations d’insulte aux institutions, de violation des droits des détenus et de gifle à la justice haïtienne. Pour certains observateurs avisés, les membres du gouvernement sont de connivence avec les gangs.
Quelques jours plus tard, on appris que le grand corps « sénat », localisé à la barbe du caïd Izo au bicentenaire, est devenu la cible des bandits. L’administration du sénat a, en effet, reçu un appel du chef de bande du village de dieu, demandant l’envoi d’une importante somme d’argent afin d’éviter que les sénateurs ne soient déguerpis comme les employés du palais de justice.
Toutefois, les membres du gouvernement, ironisent les informations laissant croire que le pays est administré par des gangs qui font régner leur loi quotidiennement sur le territoire en toute impunité.
Qui pis est, ces dirigeants refusent de mettre en exécution les mesures annoncées visant à mettre les bandits hors d’état de nuire.