Le bicolore haitien : un symbole en déclin

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By Rezo Nodwes -18 mai 2022

Mercredi 18 mai 2022 ((rezonodwes.com))– Le drapeau comme symbole reflète une certaine réalité qui se réfracte dans les consciences qu’une collectivité forme société. Et, cette volonté de former société, reflétée par le drapeau, prend sens à travers des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité.

En effet, le drapeau peut-être considéré comme une institution qui, dans le sens durkhemien, est un ensemble de règles et de conduites sociales institués par la collectivité. Le drapeau, en ce sens, invoque un type de conduites, des formes de solidarité.

Cependant, ces institutions ( tout comme le drapeau) perdurent à travers la socialisation des individus, c’est par elle que l’individu acquiert les valeurs sociales lui permettant de produire des types de comportements liés à tels symboles.

Aujourd’hui, l’âme collective est en souffrance, les structures integratrices comme la famille, l’église et l’éducation sont en chute libre, en déclin. Le moi individuel est de plus en plus manifeste, faute que ces structures ne pouvant endiguer ce moi en fournissant les ressorts sociaux nécessaires aux individus.

En conséquence, les valeurs traditionnelles évoquées par le drapeau se déclinent ; l’appartenance, l’esprit fraternel, la concorde, l’harmonie, le désir de vivre ensemble et le respect réciproque s’effritent ; de nouvelles émergent, l’irrespect,  le sentiment de non appartenance, la discorde, la décohésion entres autres.

La situation est évocatrice d’un tel changement, l’homme Haïtien est laissé à lui-même, à ses pulsions égoïstes, ses désirs illimités. Et, comme résultat, le corps social est sectionné, le vivre ensemble est boiteux.

On ne peut faire société sans, je prends le soin de le préciser haut et fort, une forte dose de cohésion infusée dans le corps social par les institutions tous les jours.

Enfin, il faut chercher à restituer la fonction du drapeau comme symbole du vivre ensemble, de la volonté de nous unir dans la diversité. Sinon, on ne fera que fêter un symbole usé, dysfonctionnel qui ne suscite que des parades dans la cité du drapeau, des discours, des bamboches à chaque 18 mai.

Le drapeau doit être un appel, une invocation qu’on est fier de cette terre, qu’on veut vivre libre et en frère tout étant différent.

Baker A. JOSEPH