By Rezo Nodwes -7 mars 2022
Le chef de l’ONU, António Guterres, a appelé dimanche à une pause dans les combats pour permettre aux civils de quitter les zones de conflit en Ukraine, alors que l’organisme de défense des droits de l’ONU (HCDH) a annoncé avoir enregistré 1.123 victimes civiles depuis le début de l’attaque armée de la Russie dans le pays.
Lundi 7 mars 2022 ((rezonodwes.com))–
« Il est absolument essentiel d’établir une pause dans les combats en Ukraine afin de permettre le passage en toute sécurité des civils de Marioupol, Kharkiv et Sumy, ainsi que de tous les autres endroits pris dans le conflit », a affirmé dans un tweet dimanche, le Secrétaire général de l’ONU, citant ces trois villes comme exemples de points chauds où les civils sont particulièrement exposés.
Il a également appelé à « garantir l’acheminement de fournitures humanitaires vitales », comme les fournitures de l’ONU qui ont commencé à arriver dans le pays samedi, afin qu’elles puissent être acheminées « pour aider ceux qui restent ».
Les tentatives visant à permettre à quelque 200.000 civils de quitter Mariupol en toute sécurité continuent d’être contrecarrées, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui fait état de « scènes dévastatrices de souffrance humaine » dans la ville.
Le CICR a indiqué dimanche que ses équipes restaient en attente pour aider à l’évacuation, mais qu’elles avaient besoin de garanties de sécurité afin de pouvoir opérer. Ces garanties n’ont pas encore été fournies et l’organisation humanitaire a appelé les parties belligérantes à accepter des conditions spécifiques qui permettraient un passage sûr hors de la ville.
Le nombre réel de décès est « considérablement plus élevés » que celui enregistré
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a averti dimanche que le nombre de victimes qu’il a communiqué – pour la période allant du 24 février 2022, date du début de l’attaque armée de la Fédération de Russie contre l’Ukraine, au 5 mars 2022 – est probablement très inférieur à la réalité.
Le HCDH fait état de 1.123 victimes civiles « vérifiées » en Ukraine, soient 364 tués, dont 25 enfants, et 759 blessés.
La plupart des victimes ont été causées par l’utilisation d’armes explosives ayant une large zone d’impact, notamment des tirs d’artillerie lourde et de systèmes de roquettes à lanceur multiple, ainsi que des frappes de missiles et des frappes aériennes.
Le HCDH estime toutefois que les chiffres réels sont considérablement plus élevés, en particulier dans le territoire contrôlé par le gouvernement, et surtout ces derniers jours, car les informations provenant de certains endroits où des hostilités intenses se sont déroulées ont été retardées et de nombreux rapports sont encore en attente de corroboration, à l’instar de la ville de Volnovakha, où le HCDH a connaissance d’allégations faisant état de centaines de victimes civiles.
Le 5 mars 2022, dans l’ouest de l’Ukraine, des enfants et des familles se dirigent vers la frontière pour passer en Pologne.
La croissance la plus rapide de réfugiés en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale
« Le conflit ukrainien a créé la crise des réfugiés qui connaît la croissance la plus rapide depuis la Seconde Guerre mondiale », a déclaré le chef de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) dans un tweet dimanche.
Filippo Grandi a noté que plus de 1,5 million de personnes ont traversé vers les pays voisins en seulement 10 jours.
Les commentaires du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés font suite aux avertissements lancés vendredi par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) concernant le nombre « sans précédent » d’enfants et de familles qui fuient leur foyer et les besoins humanitaires qui « augmentent d’heure en heure ».
Une mère tient son nouveau-né dans les bras dans un hôpital de Kiev, en Ukraine.
L’OMS publie ses préoccupations sanitaires prioritaires pour l’Ukraine
L’agence des Nations unies pour la santé (OMS) a publié samedi son premier rapport sur la situation en Ukraine, dans lequel elle expose ses priorités en matière de santé pour le pays.
Il s’agit notamment des soins de santé mentale, en raison de ce que l’agence appelle « le stress important dû au conflit aigu », et des traumatismes et blessures liés au conflit, exacerbés par le manque d’accès aux établissements de santé en raison de l’insécurité.
L’OMS est également préoccupée par la surmortalité due aux maladies courantes, en raison de la perturbation des services, et par des maladies aiguës de la mère, du nouveau-né et de l’enfant, ainsi que par la propagation de maladies infectieuses telles que la Covid-19, la rougeole, la polio, la tuberculose et le VIH.
Les maladies diarrhéiques figurent également sur la liste des priorités, en raison de la destruction généralisée des infrastructures d’eau et d’assainissement, de la couverture vaccinale insuffisante, des mouvements de population et de la promiscuité.