Notre Dame d’Altâgrace : Ariel Henry et la colère des pèlerins contre l’insécurité

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By Rezo Nodwes -23 janvier 2022

À l’occasion de la procession mariale, partie de la Paroisse de la Nôtre Dame d’Altâgrace à Delmas 46, jusqu’à l’École Saint-Louis Gonzague à Delmas 33, en descendant, la majorité des pèlerins ont exprimé leur ras-le-bol face à la situation d’insécurité généralisée et la gouvernance politique chaotique exercée par le premier ministre de facto Ariel Henry.

Dimanche 23 janvier 2022 ((rezonodwes.com))–

Les premières vagues de croyants catholiques qui longeaient l’autoroute de Delmas, vendredi, reprenaient en chœur les chants diffusés par des haut-parleurs perchés sur un «trucksound». Des paroissiens arborant des t-shirts à l’effigie de la Vierge Marie se bousculaient à l’idée de retirer des cierges, rosaires, colliers des marchands ambulants pour agrémenter l’exercice de dévotion à la Sainte-Vierge, pouvait-on constater.

La célébration de la fête de la Vierge Marie, désignée sous le vocable de la Nôtre Dame d’Altagrace, conserve toute sa tradition d’un rendez-vous de manifestation de foi couplé à un exercice d’action de grâce, admettent certains participants. Cette année, au-delà des nouveautés apportées dans l’organisation et le changement de site, la célébration déroulée, sous le thème «Avec Dieu, tout est possible», revêt d’une expression du mystère de la foi dans tout sa splendeur et son originalité.

«Altâgrace, la Mère de compassion ne cessera jamais d’intercéder auprès de Dieu pour ses fils dans ces moments de grandes turpitudes et de désillusion», ont scandé des jeunes filles.

Dans le concert des méditations, des invocations, les appels à agir contre l’insécurité prédominaient. Une grande partie des participants implorent la main compatissante de Dieu pour transformer les coeurs endurcis des politiques en vue d’épargner Haïti de cette descente aux enfers. La gouvernance d’Ariel Henry est battue en brèche par des jeunes, visiblement désappointés face aux cas d’assassinat, d’enlèvement en cascade qui embrasent Port-au-Prince.

Aucune éclaircie pour espérer atteindre le bout du tunnel, denoncent-ils. Au contraire, le Premier ministre de facto, Ariel Henry, se contente de s’octroyer les pleins pouvoirs, se partage les maigres ressources du pays entre copains, alors que la majorité de la population croupissent dans une misère abjecte et indigne. La conscience s’évapore, l’appât du gain facile, l’enrichissement éhonté, le délitement des familles interpelle sur une société en perte de vitesse qui s’agonise.

À l’École Saint-Louis de Gonzague, lieu choisi pour l’eucharistie solennelle, le célébrant principal, Mgr Théodule Domond, dans son homélie, souligne que le peuple en a marre.

«L’Église est très préoccupée par la situation d’insécurité qui touche toutes les couches de la société. L’Église partage les douleurs, les souffrance, les cris de détresse de toutes les personnes déplacées en raison de la violence armée. Des lieux de culte sont profanés, des hôpitaux abritant des patients fraîchement opérés sont attaqués avec. Des femmes venant de subir des césariennes sont contraintes de courir sous des détonations», déplore le prélat.

Le responsable de l’Hôpital Saint-François-de-Sales appelle à une prise de conscience, à faire taire les armes pour oeuvrer à la transformation du pays. Il invite à un dialogue sincère et ouvert entre les acteurs politiques pour adresser les défis d’Haïti.

Hervé Noël
vevenoel@gmail.com