By Rezo Nodwes -11 décembre 2021
La prolifération des poches de gangs, le trafic illicite d’armes à feu et de munitions, l’augmentation des crimes, des cas de kidnapping préoccupent au plus haut point le collectif « Ann kanpe », un regroupement d’étudiants de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH). A l’occasion d’une conférence organisée le vendredi 10 décembre, à Marriott James Boyard, ancien chef du cabinet du directeur général ai de la PNH, Normil Rameau et Himmler Rébu, ancien colonel des FAd’H, ont décortiqué la problématique de l’insécurité en Haïti.
Samedi 11 décembre 2021 ((rezonodwes.com))–
Pour le colonel Himmler Rébu, il revient aux autorités compétentes de solutionner la crise de l’insécurité. De l’avis de l’ancien haut-gradé des FAd’H, le phénomène du banditisme et de la criminalité découle d’une immixtion entre l’Etat haïtien et les bandits.
Fidèle à ses analyses tranchantes, Himmler Rébu soutient que sur le plan technique, l’insécurité en Haïti caractérisée par des assassinats spectaculaires, des actes de rapt et de guérilla urbaine nécessite une volonté de l’Etat.
« Il ne s’agit pas d’un problème impossible à résoudre. L’Etat devrait organiser l’espace physique, organiser pour prévenir la détention illégale d’armes à feu. Cela devrait anticiper la criminalité et faciliter la mise hors d’état de nuire des potentiels brigands », a analysé Himmler Rébu.
Sous le thème « Le droit et la sécurité en Haïti : Entre une intervention armée et une solution pacifique, quelle mesure à adopter par l’Etat pour résoudre le problème de l’insécurité ?, cette activité organisée dans le cadre de la célébration de la journée internationale de droits de l’homme, a été l’occasion d’aborder la thématique de l’amnistie.
L’ancien chef de cabinet de Rameau Normil, le professeur James Boyard, désapprouve toute démarche d’amnistier les gangs.
Selon lui, le nombre d’assassinats, de kidnapping et de viols commis par les bandits depuis 2018 est tellement considérable qu’il est nécessaire de punir les coupables. Il est du devoir de rendre justice aux victimes et à leurs proches, soutient le spécialiste.
Dans un autre registre, il estime que même avec l’amnistie, le retour de la paix sera hypothétique dans la mesure ou les gangs armés procèdent au kidnapping, au viol pour obtenir un revenu.
Hervé Noel