By Rezo Nodwes -24 novembre 2021
Mercredi 24 novembre 2021 ((rezonodwes.com))– Cinq ans après la signature de l’Accord de paix en Colombie, le Secrétaire général de l’ONU s’est rendu mardi dans le nord-ouest du pays, dans le département d’Antioquia.
Il a visité un site de « réintégration » à Llano Grande, qualifié de « laboratoire de paix », pour voir comment le processus de réinsertion des ex-combattants dans la vie civile se déroule et quels sont les défis qui restent à relever.
Antonio Guterres s’est inquiété par contre des agissements des « ennemis de la paix » dans ce pays.
« Malheureusement il y a des ennemis de la paix », a déploré le patron de l’ONU, appelant à « garantir la sécurité des ex-combattants, des leaders sociaux et des défenseurs des droits de l’homme ». « Les actions des acteurs armés illégaux […] anéantissent les espoirs des communautés et mettent en péril les perspectives de développement », a-t-il averti.
Dans un tweet publié par la suite, il a dit condamner « de la manière la plus ferme l’usage de la violence et l’assassinat de défenseurs des droits humains et d’ex-combattants des FARC en Colombie ».
M. Guterres était également accompagné de plusieurs ex-dirigeants de la guérilla, dont leur ancien commandant, Rodrigo Londono, qui a vu comme un « encouragement » la présence à leurs côtés du président Duque, longtemps opposé à l’accord de 2016, lors cette visite.
Malgré de « nombreux obstacles […], malgré le fait que nous ayons eu près de 300 signataires tués, nous restons engagés sur le chemin pris il y a cinq ans » et « nous respecterons les promesses faites devant la Colombie et le monde », a assuré M. Londono, connu également sous son ancien nom de guerre de « Timochenko ».
« Nous sommes tous attristés lorsque nous voyons des actes de violence contre des personnes qui ont été dans le processus de réincorporation ou qui exercent un leadership sur le territoire », a déploré également le président Duque. Et d’ajouter, dans un geste inhabituel envers Londono : « Nous sommes tous réunis ici pour rejeter clairement la violence ».
Ivan Duque fut longtemps un adversaire résolu de l’accord de 2016, le jugeant trop favorable aux FARC, avant d’être obligé, en tant que chef de l’État, d’en assurer la mise en œuvre.
« Nous avons pris l’engagement total que la réincorporation (des ex-FARC) doit être un succès », a-t-il assuré, rappelant que le gouvernement avait apporté son appui à 3200 projets en faveur des ex-combattants.
Le jour même à Washington, le gouvernement américain a entamé le processus pour retirer les ex-rebelles des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) de sa liste noire des organisations terroristes étrangères.