By Rezo Nodwes -23 juin 2021
« L’expérience est le commencement de la sagesse. » (Alcman de Sardes).
Les incompétents qui nous dirigent depuis 1986 n’ont pas d’expérience en gestion de projets; tout dans la vie est projet. Toute réussite résulte de compétences, expérience et pragmatisme! »
Mercredi 23 juin 2021 ((rezonodwes.com))– Nous rendons gloire à notre Créateur pour le souffle de vie et ce désir fou d’éduquer et de guider nos jeunes compatriotes sur la voie du santibon. En Jean 8 v 31-32, JÉSUS-CHRIST déclara : « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. ». Ce matin, je veux prendre deux heures de mon horaire surchargé pour pousser les jeunes à la réflexion, vu que les salamistes veulent les porter à fuir la connaissance, et le grand savoir, et à s’autodétruire. Je le dis haut et fort, le dilemme que nous vivons en Haïti depuis plus d’une trentaine d’années est la résultante de l’incompétence et du manque d’expérience de nos dirigeants, à divers niveaux. Économiste de formation, je suis très versé dans l’économie du savoir ou économie de la connaissance. Aujourd’hui, les diplômes ne valent rien si ceux qui les décrochent n’arrivent pas à afficher des compétences quantifiables et n’ont pas d’expérience. Je vais démontrer comment nous sommes arrivés si bas avec des députés, des sénateurs, des ministres, et même des chefs d’État qui ne savent pas lire et qui ne sont pas productifs. Et, pourquoi notre formule de gouvernance ne peut que nous conduire à l’autodestruction, car nous donnons la primauté à des incompétents et des inexpérimentés. Je ne veux nullement polémiquer avec quiconque, mais je veux tout simplement montrer aux jeunes haïtiens que le monde est en constante évolution et qu’ils doivent bouger s’ils veulent rattraper le train de l’évolution, du progrès et de la révolution.
« L’économie de la connaissance regroupe l’ensemble des activités et agents économiques créant de la valeur et tirant des revenus à partir des ressources infinies que sont la connaissance et le savoir. On parle aussi de l’ économie immatérielle ou plutôt de la construction de richesses à partir du capital ou patrimoine immatériel. L’économie de la connaissance complète ainsi l’économie tirée des ressources naturelles ou des matières premières – par définition, ces ressources sont finies, c’est-à-dire limitées pouvant s’épuiser à terme alors que la connaissance est illimitée et ne peut pas s’épuiser. Tout comme il existe une industrie pétrolière, minière, gazière ou agricole, basée sur l’exploitation des ressources finies de la nature, il existe une industrie du savoir et de la connaissance dont les ressources sont illimitées. Exemples de filières ou d’entités : laboratoires de recherche et de développement, l’innovation, le système de la formation professionnelle, l’Éducation nationale, l’apprentissage, les entreprises de technologies, de biotechnologies, de l’industrie pharmaceutiques, de l’industrie du luxe, de l’industrie de l’automobile, de l’industrie aéronautique, le marché de l’art, etc. L’économie immatérielle signifie que la valeur du système économique est captée essentiellement en puisant sur la connaissance, le savoir, la donnée, l’information, le renseignement que les entreprises ou organisations structurent, analysent, croisent, interprètent puis transforment en produits ou services à destination de consommateurs ou d’utilisateurs. »
Je répète souvent qu’il n’y a pas de fatalité dans la vie et que tout peuple est appelé à arpenter la voie de la liberté, du progrès et de l’autodétermination. Il suffit tout justement que ces citoyens fassent les bons choix. Je vais faire de mon mieux pour ne pas être trop abondant et rester, dans la mesure du possible dans le sujet que je veux traiter ; à savoir, le règne des incompétents et inexpérimentés en Haïti débouche sur un pays latrinisé et paupérisé. Je devrais définir plusieurs concepts comme l’éducation, la connaissance, les compétences, l’expérience ; mais je me garde de faire un cours ; au fur et à mesure, je vous mettrai dans le bain, à travers des exemples afin que vous puissiez faire les recherches de par vous-mêmes. J’étais un enfant sous l’Administration de Jean Claude Duvalier, mais j’avais les yeux et les oreilles grands ouverts. Je vais situer ma réflexion, de Février 1986 à ce moment présent pour permettre aux jeunes de mieux cerner la thématique. Dès le départ de Jean Claude Duvalier pour l’exil, le système d’organisation politique, économique et social centralisé, mis en place par les duvaliéristes s’est effondré pour donner libre cours au règne des incompétents et inexpérimentés qui explique tous nos déboires aujourd’hui. À la fin de ce texte, je veux que les jeunes puissent commencer à remettre en question les prises de paroles des individus constituant les élites de ce pays et à déconstruire leurs discours et actions ; et aussi leur silence complice et inaction.
Au départ de Jean Claude Duvalier, des stratèges au niveau du Département d’État Américain ont opté pour l’accaparement du pouvoir par les Forces Armées d’Haïti qu’ils contrôlaient à distance, avec tous ces espions au sein de l’institution militaire moribonde et gangrenée par la corruption. Le 7 Février 1986 devait annoncer un nouveau départ pour le pays de Papa Dessalines. Une nouvelle vision devrait être mise en place et Haïti devrait arpenter la voie sacrée de l’autodétermination. Malheureusement, les principaux protagonistes n’avaient jamais en tête de libérer les asservis de ce pays qui commencèrent à souffrir depuis le 17 Octobre 1806, date où des bandits légaux apatrides de la trempe d’Alexandre Pétion, d’André Rigaud, du général Vaval, à la solde de Napoléon Bonaparte récupéra la Révolution ou encore l’Indépendance du 1er Janvier 1804. Les militaires qui ont dirigé le pays pendant une période de quatre années près, étaient des soldats qui n’avaient aucune compétence pour diriger un pays fraîchement sorti de la dictature. En 1990, par manque de vision ou myopie politique et intellectuelle, un groupe d’intellectuels, professeurs d’université qui devraient être avisés ont choisi de placer au pouvoir un prêtre, homme d’Église qui n’a jamais travaillé dans sa vie, qui est un parasite et qui n’a eu aucune expérience dans la gestion des affaires publiques. En effet, Jean Bertrand Aristide n’était même pas Curé de Paroisse, il fut un simple Vicaire qui n’avait guère de responsabilités administratives. Bien avant le démarrage de la machine lavalassienne salamique, les gens les plus avisés de la société comprenaient que le pays allait rater son envol vers le développement puisque les hommes et femmes qui étaient en position de pouvoir n’étaient que des militants politiques, des professeurs d’université et des hommes qui n’avaient ni la compétence ni l’expérience pour construire un pays viable.
Avec le Coup d’État de 1991, les militaires étaient retournés, et cette fois-ci, ce n’était pas des soldats qui étaient en charge, mais des mercenaires qui ne faisaient que recevoir des ordres, torturer la population civile, et ils ont préparé le terrain rocailleux pour accueillir nombre de malheurs comme le trafic des stupéfiants, l’inaptocratie, la kakistocratie. Jean Bertrand Aristide, après avoir passé trois années en exil à diriger une administration fantôme, a pris gout du luxe, et la passion du lucre. Voilà qu’un incompétent qui cache son ignorance derrière des bouts de phrase et de slogans creux, ait le pouvoir de placer un nullard à la tête de la magistrature suprême de l’État. René Préval était en effet un clairinier, un individu qui n’a jamais travaillé de sa vie ; travailler ici veut dire, occuper des postes de responsabilités requérant une certaine compétence et une performance quantifiable. René Préval était téléguidé par Jean Bertrand Aristide qui avait pour mission de mener à bien le plan macabre du FMI, des Américains contre les intérêts d’Haïti, l’ajustement structurel machiavélique. Nous avons des acteurs qui étaient dans leur trentaine, quarantaine qui étaient naïfs, mais qui aujourd’hui, arpentent la voie de la sagesse, avec le poids de l’âge et de l’expérience. Ces acteurs peuvent bien expliquer aux jeunes ce qui s’était passé.
Ce serait méchant de ma part si j’affirme que tous les collaborateurs d’Aristide étaient des incompétents et inexpérimentés. Des hommes comme Robert Malval et Smarck Michel, originaire de Saint Marc, et un ami de mon grand-père maternel, furent des hommes d’affaires qui avaient le sens de la bonne gestion et de l’éthique. Malheureusement, Jean Bertrand Aristide n’avait pas trop confiance en ces hommes et liaient leurs mains également. Un de ces jours, je vous parlerai de l’affaire de Riz qui a porté Smarck Michel à démissionner pour vous montrer comment Jean Bertrand Aristide boycottait même son administration. Le type travaillait pour le malheur d’Haïti. Avant d’entamer l’analyse sur le deuxième mandat d’Aristide, permettez-moi de faire ce point important. Leslie François Manigat est ce mauvais stratège qui n’avait ni la sagesse ni la vision pour penser Haïti sur 25 ans. En effet, Leslie François Manigat fut professeur d’université, mais il voulait diriger le pays à tout prix, sans avoir aucune expérience en gestion des affaires publiques et/ou d’entreprise. Qu’est-ce qu’un professeur d’université vient chercher en politique sans implanter des racines en terre? J’entends souvent des gens dire que Manigat aurait pu guider ce pays sur la voie du santibon si ce n’était le coup d’État de Namphy, mais ces derniers n’ont jamais pris le temps de considérer les choix de Manigat après son bref passage au timon des affaires pour comprendre que ce dernier n’était pas moins démagogue que Jean Bertrand Aristide.
Ne vous fâchez pas ; respirez à fond, et écoutez-moi. Après la Coup d’État de Namphy, le Professeur Manigat s’était refugie à Caracas, Venezuela ; et c’est là que le Président Carlos Andres Perez qui avait déjà bouclé un mandat présidentiel à la fin des années 70 et qui se préparait à retourner au pouvoir, avait offert au Professeur Manigat du support pour construire une Université en Haïti, afin de combattre l’obscurantisme et former une génération de leaders responsables qui serait en mesure de faire chavirer le « système peze souse ». Malheureusement, Leslie François Manigat n’avait pas accepté ce support, arguant s’il ne pouvait être Président d’Haïti, il ne ferait rien d’autre. Je sais qu’il y a encore des survivants qui étaient présents à ces rencontres successives ; ils peuvent dire la vérité. Nous devons secouer le mythe Manigat, le mythe des « intellectuels en chaise longue » en Haïti. Je veux dire à tout un chacun qu’un individu qui choisit volontiers de poursuivre des études doctorales, a deux choix après l’obtention de son diplôme : l’enseignement supérieur et la recherche. Chers jeunes, j’aimerais bien vous poser une question : qu’est-ce qui explique, selon vous que tous ces docteurs dans des champs divers n’arrivent même pas à mettre en place un Centre Universitaire de renommée internationale en Haïti ? Je vous invite, du coup à étudier le panorama politique, de 1986 à 2010 avec tous ces grands diplômés, et vous déterminerez, de par vous-mêmes si ces hommes étaient mus par la passion pour un Haïti santibonisé.
Le Professeur Leslie François Manigat fut un éducateur chevronné, ainsi que Gérard Pierre Charles ; pourquoi ont-ils opté pour la politique, sans pour autant la santiboniser. Chers jeunes, un ingénieur a du génie pour inventer et construire des choses ; un médecin sauve des vies et effectue des recherches pour permettre à l’humain de vivre en bonne santé ; un éducateur construit de bons cerveaux ; un administrateur, un gestionnaire gère, s’occupe des tâches administratives avec efficacité ; un musicien divertit ; un religieux aide les gens à avancer, grandir sur le plan spirituel. Nous devons choisir nos métiers et nos professions en fonction de notre but et objectifs de vie ; et aussi, en fonction de ce que requiert le milieu dans lequel nous évoluons. Malheureusement, nous faisons les choses à l’envers en Haïti. Depuis la nuit des temps, tout Haïtien veut être avocat, agronome, militaire, médecin, ingénieur, pour ne citer que ces nobles professions d’antan. L’économie du savoir, de la connaissance, de l’éducation nous sont étrangères ; nous continuons à marcher la tête baissée dans un monde où les têtes bien faites regardent vers le haut. Le chanteur Gracia Delva dépeint avec justesse le monde à l’envers dans lequel nous vivons en Haïti, tout bagay devan dèyè. Mizisyen vin prezidan ; pwofesè inivèsite pa vle ansenye ; Pè ak Pastè Legliz toujou dòmi reve yo Chèf nan Leta ; nous sommes maîtres en gaspillage de ressources, de cerveaux et en démagogie.
Imaginez aujourd’hui qu’après son échec en 1988, le Professeur Leslie François Manigat avait choisi de mettre en place une École d’Administration Publique, de commun accord avec un expérimenté administrateur comme Marc L. Bazin, un excellent professeur comme Gérard Pierre Charles, et tant d’autres. Haïti a une riche histoire, une histoire exceptionnelle (Manman Libète), et aujourd’hui, nous n’avons aucune faculté qui décerne des diplômés d’études supérieures en Histoire d’Haïti. À qui la faute ? En l’an 2000, tous les pays du monde, surtout les pays appauvris cherchaient à faire des efforts pour se relever ; mais en Haïti, nous avons choisi de reconduire à la Première Magistrature Suprême de l’État, un homme qui n’a pas appris de ces erreurs qui est incompétent et qui n’accepte pas les bons conseils de ses conseillers. Écoutez, Jean Bertrand Aristide a échoué parce qu’il était incompétent et inexpérimenté. C’est parce qu’il savait qu’il n’était pas qualifié pour être Chef d’État qu’il avait la velléité de devenir dictateur. En 2004, on nous a imposé Gérard Latortue qui se dit être technocrate sachant que la technocratie est un « Système politique et économique dans lequel les techniciens et les technocrates ont un pouvoir prédominant. ». En quoi le Gouvernement de Gérard Latortue fut une technocratie ? Gérard Latortue lui-même a passé toute sa vie à bosser dans des institutions qui « alorales » avec Zéro résultat. Que font la BID, la Banque Mondiale, le FMI, l’ONU et autres institutions internationales ? Quelle est leur utilité dans le monde depuis leur inception ?
Ne laisser pas ces gens qui se disent être des administrateurs, économistes, professionnels au sein des institutions internationales à but non lucratif, ou des ONGs vous berner. Ils ne sont que des « pousseurs de papiers ». Je vais vous expliquer mieux le concept de « pousseurs de papiers ». Dans les années 20, 30, 40 jusque dans les années 80 ; un agronome, par exemple, était un homme de terrain ; aujourd’hui, la grande majorité d’agronomes en Haïti sont des fonctionnaires qui montent des bureaux pour « brase lajan ». Tank y ap brase lajan, monte biwo, fè fo pwojè, tank pwodiksyon nasyonal la ap bese. Combien d’ingénieurs compétents et expérimentés avons-nous au sein des Ministères comme le TPTC, SMCRS, DINEPA, CONATEL ? Peu ! Après le tremblement de terre, c’est l’incompétence et le manque d’expérience de nos dirigeants qui expliquent que des véreux et des malveillants puissent faire mains basses sur Haïti pour « brase » des milliards de dollars qui n’ont laissé aucune trace, même pas un monument, une statue ! Un an après un tremblement de terre dévastateur, nous avons remis le pays entre les mains d’un danseur de carnaval et d’un racketteur professionnel, Laurent Lamothe qui n’a qu’une seule spécialité : vann kat telefòn, fè fwod « bypass ». Avec quelles compétences et expériences Laurent Lamothe, a pu-t-il devenir Premier Ministre en Haïti ? Haïti est le seul pays où des médecins, des agronomes, des faiseurs de pains et d’Ak-100, des racketteurs, des étudiants fraîchement diplômés, sans expérience au sein de l’Administration Publique deviennent Premier Ministre et sont plébiscités.
Michel Martelly, un nul, a pu devenir Chef d’État et, ce sont des intellectuels et professionnels de la Diaspora qui ont été partie prenante de son Administration. Quel résultat ? Avec Martelly, j’ai vu des gens qui ne sont que des organisateurs de bals et non des gestionnaires culturels, devenir Ministres, D.G, Conseillers au sein de nombreux ministères, de la Primature et au Palais National. Poukisa n ap plenyen yo vòlè kòb Petrocaribe a ? Si tu prends un enfant dyslexique en quatrième année, et tu le places en huitième année ; quel comportement aura-t-il ? Il sera soi un bagarreur, soit un clown qui fait des blagues sans arrêt. Faisons un retour d’âge pour voir tous les bagarreurs et les blagueurs qui ont été en salle de classe avec nous à l’école. Que remarquez-vous ? La grande majorité avait un problème d’apprentissage. En quoi Evans Paul dit K-Plim pouvait être Premier Ministre ? Alors, nous croyons que des analphabètes fonctionnels peuvent faire des miracles au sein de nos institutions étatiques ! Dans tous les pays du monde, ce sont les cancres qui s’orientent vers l’Administration Publique, surtout dans les pays corrompus. Depuis 1986, pas même un de nos différents chefs d’État était qualifié et avait une certaine connaissance de l’administration publique pour diriger. Qu’est-ce qui explique, selon vous que des gens qui ont eu une belle carrière à l’étranger dans le secteur privé des affaires, une fois qu’ils arrivent en Haïti, prennent la forme du vase de la corruption, du manque d’éthique ? Parce qu’ils réalisent qu’il n’y a pas de reddition de compte ; le champ est libre pour voler, piller et « fè lòbèy ».
Il y a des mythes dans la société haïtienne qui doivent être effacés. On dit toujours à qui veut l’entendre que les élevés issus des écoles congréganistes sont brillants et bien éduqués. C’est un mythe ! C’est au sein des écoles congréganistes qu’on retrouve les futurs prédateurs et bourreaux du peuple. Le pouvoir des bandits légaux nous a permis de faire tomber ce mythe. Il y a un autre mythe qu’un détenteur de diplôme de PHD peut tout faire. C’est sur ce mythe que des individus malintentionnés comme Claude Joseph jouent pour se faire accepter. Chancelier, Claude Joseph ne pouvait même pas écrire un mémo. Décrocher un doctorat veut dire tout simplement que j’ai plein de théories dans la tête, je sais comment faire des recherches dans mon champ d’étude et comment présenter mes recherches. C’est avec l’expérience qu’on finit par acquérir la sagesse. Quand des jeunes fraîchement diplômés en Europe et en Amérique du Nord débarquent en Haïti, sans expérience aucune ; ils font le « gwo gòj » pour bluffer les gens ; ils ne sont pas en mesure de construire quoi que ce soit. Pa okipe nèg ki gen rezidans ki fenk fin etidye ki debake nan peyi a, swadizan yo vin bay kout men. Ils viennent pour faire leur beurre. La vie d’un professionnel noir n’est pas facile en Amérique du Nord, Europe et Asie. La majorité des jeunes qui sont membres au sein du Cabinet de Claude Joseph sont des « ambitieux et agressifs » inexpérimentés. Ils ont plein de théories dans la tête, mais ils ne savent pas comment les utiliser à bon escient parce qu’ils ont brulé les étapes.
Il n’y a qu’en Haïti où un diplomate de carrière est relégué à l’arrière-plan et des novices en diplomatie occupent des postes clés. Dans les pays développés comme les États-Unis d’Amérique, l’Ambassadeur n’est pas forcément un diplomate de carrière, mais dépendamment de la politique étasunienne par rapport au pays où il est affecté, on envoie quelqu’un qui peut représenter ou mener à bien cette politique pour faire avancer les intérêts étasuniens, et il est bien entouré par des diplomates expérimentés. Claude Joseph est un incompétent et inexpérimenté, et il est entouré d’autres incompétents et inexpérimentés. Que peut-il accomplir ; sinon faire des photos, et lire des morceaux de papier ? La dernière sortie de Claude Joseph aux Nations Unies, la semaine dernière est une honte. S’il avait des notions de base en diplomatie, il saurait qu’un dirigeant d’un pays, ne peut en aucun cas étriper sa Constitution dans une telle « Auguste Assemblée ». Les diplomates qui le regardent et l’écoutent se demandent bien si ce type est stable mentalement parce qu’Haïti n’est pas en guerre, un Premier Ministre ne peut venir porter plainte contre des opposants. Il y a une mise en scène qui m’amuse toujours en Haïti, c’est ce qu’on appelle la « Présentation de la Politique Générale ». C’est un document que deux ou trois vendeurs de plumes écrivent en l’espace de 24 heures ; et certaines fois, le soit disant Premier Ministre en prend connaissance quand il fait la lecture devant les bouffons mal fagotés de la Chambre des Députés et du Sénat. C’est une tristesse ! Comment voulons-nous que les choses aillent de l’avant si nous faisons tout pour déboucher sur le chaos ?
L’Haïtien, même grand diplômé, croit mordicus que « konstitisyon se papye ; bayonèt se fè ». 34 ans après l’adoption de la Loi Mère, plus de 80% d’Haïtiens ne savent même pas ce qu’est une Constitution, voire un Référendum. Avant de conclure, j’aimerais faire un point sur ces gens qui se disent être économistes en Haïti. Vous avez une banque centrale en Haïti avec des cadres qui ont effectué de bonnes études à l’étranger ; mais ils ne font que signer des papiers. À quoi sert un Économiste en Chef de la BRH en Haïti ? Je suis en contact permanent avec le GAFIC qui est un task force qui lutte contre le blanchiment d’argent dans la Caraïbe, l’Amérique Centrale et du Sud. Je sais pertinemment que les banques commerciales haïtiennes sont spécialisées en blanchiment d’argent, et le GAFIC adresse toujours des plaintes au Département du Trésor, Département du Commerce et le Département de la Justice Américaine pour ces banques ; mais vu que la pègre internationale a les bras longs, rien est fait. Je veux voir cet économiste qui va me parler de politique fiscale et monétaire en Haïti. Ces banques mafieuses en Haïti ont leurs journalistes économiques « machann mikwo » pour faire de la propagande pour eux. Si les États-Unis d’Amérique était intéressé à combattre le blanchiment d’argent et l’évasion fiscale en Haïti, il n’y aurait aucune banque commerciale en Haïti, et toutes les chambres de commerce et associations patronales seraient fermées. Dans tout pays viable, c’est le secteur privé qui donne le ton en créant la richesse, des emplois ; en Haïti, le secteur privé vit aux dépens de l’État, avec des contrats bidons et projets surfacturés, et l’affaiblit.
Les incompétents qui nous dirigent depuis 1986 n’ont pas d’expérience en gestion de projets; alors que tout dans la vie est projet. Qui dit projet, dit corruption en Haïti. Chak grenn politisyen gen 2, 3 entelektyèl malouk k ap fè fo pwoje pou yo pou chache finansman plizyè kote pou menm pwojè a. Un même projet peut être financé à 100% par Trois organisations ou banques internationales différentes ; cette histoire d’ONGs en Haïti, c’est une vaste opération frauduleuse. Aujourd’hui, les spécialistes en corruption se font appeler « gestionnaires de projets » ou « spécialistes en projets humanitaires ». Il est temps de mettre fin au règne des incompétents et inexpérimentés en Haïti. Malgré tout ce que je viens de décrire comme faits salamiques, je crois dans le futur santibonique d’Haïti. Heureusement, nous avons le GRAHN (Groupe de Réflexion et d’Action pour une Haïti Nouvelle), le seul think tank à date, en Haïti. C’est un groupe de professeurs d’université et de professionnels haïtiens, de partout à travers le monde qui a pu présenter cette vision sous le leadership du Professeur Samuel Pierre, un chercheur savant qui fait ce qu’il sait faire le mieux, former de bons cerveaux. En effet, le GRAHN a implanté l’ISTEAH, une université qui forme des cadres supérieurs dans divers champs d’Etudes : éducation, génie, administration, etc. À chaque coin de rue, vous avez une université en Haïti. L’éducation supérieure est une vaste blague en Haïti. Des faux diplômés sont recteurs d’université ; des gens qui n’ont jamais fréquenté un centre universitaire sont doyens de faculté.
Nous devons dire la vérité aux jeunes, afin qu’ils puissent se libérer du joug des incompétents, incapables et inexpérimentés. Ne perdez pas votre temps à écrire de beaux projets, si vous n’êtes pas en mesure de les matérialiser. Le pragmatisme, c’est ce qui manque à nos soit disant « intellectuels ». Je remarque que ces « intellos » qui reviennent de la France et du Canada, des pays francophones, en général, ne comprennent pas cette notion de pragmatisme qui fait la force des Anglo-Saxons. Se konnen ki fè ; se enkonpetan ak blofè ki anvayi Haïti, yo nan tout espas, e yo awogan. Je crois, à l’instar du grand leader sud-africain, Nelson Mandela que « l’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde. ». Même quand les bandits légaux et salamistes veulent nous faire accepter que l’éducation appauvrit, détruit et est source de misère, vu qu’ils font l’apologie de l’ignorance et supportent des incompétents et inexpérimentés dans toutes les sphères de la vie nationale, dans toutes les institutions étatiques ; nous resterons attachés à cette arme nucléaire. Nous devons utiliser les réseaux sociaux à bon escient pour mener cette campagne nationale d’éducation à la citoyenneté. J’encourage d’autres jeunes dynamiques à joindre leurs flambeaux en faisceaux afin que nous puissions projeter une lueur nouvelle sur l’écran d’Haïti.
Yon chèf pa ka yon jwèt paske yon jwèt fè timoun griyen dan; men yon chèf fè pèp la kriye san! Ann Haiti, yon chèf pa yon jwèt, li se yon trèt!
« Quand la prudence fait défaut, le peuple tombe; Et le salut est dans le grand nombre des conseillers. » (Proverbes 11 v 14). Alcman de Sardes nous dit que l’expérience est le commencement de la sagesse ; alors comprenez pourquoi les dirigeants salamiques, les politiciens hâbleurs, les professionnels aloraux font autant de bruits en Haïti, et parlent comme des « pèt pèt mayi » ; ils sont incompétents et inexpérimentés, donc, dépourvus de sagesse. Il revient à notre génération, ceux qui sont âgés de 30 à 55 de se battre pour mettre fin au règne des incompétents et inexpérimentés en Haïti, pays latrinisé qui finira par être santibonisé. Là où la compétence s’allie à l’expérience et le pragmatisme, l’éthique est bel et bien présente.
NAMASTE ! SHALOM !
Kerlens Tilus 06/23/2021
Tel : 631-639-0844