By Rezo Nodwes -13 juin 2021
Dimanche 13 juin 2021 ((rezonodwes.com))–
Par Sergo Alexis
Des citoyens haïtiens-américains et organisations haïtiennes ont été choqués des propos de l’ancien président américain Donald Trump traitant Haïti de « shithole country ».Durant la campagne électorale américaine, il fallait canaliser le mécontentement de ces citoyens au profit d’Haïti en les incitant à prendre position pour Joe Biden et les candidats démocrates pour l’aboutissement de deux revendications principales en faveur du peuple haïtien : la régularisation des titulaires du TPS (Temporary protected status) regroupant 55 000personnes environ et l’arrêt de soutien de l’administration Trump et de la communauté internationale au régime PHTK.
Docteur Josué Renauld, président de New England Human Right Organization, est le premier à attirer l’attention sur les dérives du pouvoir en place en Haïti et sur l’importance psychologique et sociale de régulariser ces Haïtiens en situation irrégulière. Des organisations citoyennes comme « Voice of Haitians living Abroad/Voix des Haïtiens à l’étranger » (VOIHLA/Vwa Ayisyen k ap viv laba) et HaïtiBrigade soutiennent encore M. Renauld dont l’organisation, NEHRHO, continue à faire ce travail de défense des droits humains avec efficacité.
Néanmoins, on devait donner une dimension politique à ce mouvement citoyen dans un cadre du donnant/donnant démocratique avec les élus démocrates. Et même dans ce cas-là, nous étions conscients que nous devons créer nos propres rapports de force pour pouvoir obtenir l’essentiel des revendications. C’est dans ce contexte que VOIHLA (USA), après l’élection du président Joe Biden, aécrit aux congressmann américains et au président Biden pour leur rappeler leurs promesses de campagne concernant les attentes de la communauté haïtienne. Ces actions apportent des fruits aujourd’hui : l’administration Biden commence à répondre positivement à certaines de nos demandes grâce au soutien de nombreux élus démocrates. C’est le cas du TPS et le non soutien au référendum anticonstitutionnel du pouvoir de facto en Haïti.
Mais depuis, Ernst Vilsaint ne mène pas seul le combat politique de VOIHLA. Il a rejoint Sabine Philippe de «Haïti Brigade » et les deux forment un comité qui chapeaute d’autres associations. C’est avec eux qu’ils ont organisé la manifestation citoyenne du 18 mai à Washington. À présent, ils sont en train de préparer celle prévue à New-York, dans le quartier de l’ONU, le 18 juin prochain.
VOIHLA France avait suivi la même méthode que VOIHLA-États-Unis. Nous avons écrit au président français, aux parlementaires et ceux de l’Union européenne pour leur demander de cesser tout soutien au gouvernement illégitime de Jovenel Moïse. Après l’envoi de ces courriers, le lundi 22 février à l’ONU, la représentante française du Conseil de sécurité de l’ONU, Mme Nathalis Broadhurst était la première à dénoncer la complicité du gouvernement de Jovenel Moïse avec les gangs du G9 et le fameux Barbecue. Rappelons-nous sa fameuse question à Jovenel Moise : « Comment est-il possible aujourd’hui que Jimmy Chérizier soit toujours en liberté ? », qui avait déstabilisé Aprèdieu au point où celui-ci n’ait rien trouvé à répondre, sinon : « Je suis édifié ! ». L’Union européenne a voté dans sa grande majorité contre l’organisation du référendum anticonstitutionnel qui violait la Constitution de 1987. Le 18 mai dernier, nous avons aussi organisé avec le Mouvement des Haïtiens de France pour le respect de la Constitution (MOHFREC), un sit-in devant le consulat haïtien à Paris pour dénoncer les dérives dictatoriales du régime PHTK.
Nous tenons toutefois à dénoncer le sit-in de la honte, du 5 juin à Paris, tant critiqué par des Haïtiens de partout. Nous informons nos compatriotes que cette attitude défendant le pouvoir du régime PHTK ne reflète en rien la position des Haïtiens de France. Cette mascarade a pu avoir lieu grâce peut-être au pouvoir de l’argent et de certaines accointances dont disposent certains dirigeants de l’Etat mafieux du PHTK avec des représentants religieux à Paris. Sa mise en scène réussie avec l’appui de l’aumônier de la communauté catholique haïtienne, le père Jean Olince Jean-Louis, un prêtre réputé aimer l’argent et certains pasteurs haïtiens dont Emmanuel Toussaint et Louisner Louisjean qui avaient reçu dans leurs espaces, pour faire de la propagande en faveur du référendum, l’ancienne consule à Paris, Madame Wideline François, aujourd’hui ambassadrice au Chili.
Ces révérends avaient permis aux fidèles en plein service et messe d’être photographiés, exhibant la constitution de Jovenel en main. Ce sont ces personnages sacrés qui ont envoyé des fidèles ignorants ou soumis qui ne comprenaient presque rien au référendum, pour la plupart, ni à la constitution de Jovenel Moise. Il suffisait d’entendre leur slogan pour s’en convaincre : « Oui au référendum non à la dictature ! », scandaient-ils.
La résistance du Comité pour la libération haïtienne face au régime du PHTK continue. Hier, 11 juin 2021, invité par le Département d’Etat américain à présenter leur plan de sortie de crise, le Comité exécutif de VOIHLA et d’HaïtiBrigade Inc., composés d’Ernst Vilsaint, de Sabine Philippe et de Jean-Garry Astrel, ont invité d’autres patriotes représentatifs (Pierre Jean Raymond André de Vwa Dyaspora, de Carole Démesmin de Aloviye, et de Jacques Bingue) aux discussions avec les émissaires du Département d’Etat, M. Williams Stacy et Mme Astrid Dorelien.
Après avoir rappelé les dérives dictatoriales du pouvoir du PHTK que les envoyés du Département d’Etat sont censés connaître, à savoir la corruption des dirigeants haïtiens, le massacre dans les quartiers populaires, la création des gangs, les assassinas ciblés, le mercenaires, la violation de la Constitution, le non respect des élections, la gouvernance par décrets, etc., les citoyens haïtiens présents ont énumérés les principales revendications de la population haïtienne dans sa globalité : l’application de l’article 134.2, le mandat de Jovenel Moise a pris fin depuis le 7 février 2021 celui-ci doit quitter le pouvoir le plus rapidement possible ; le peuple haïtien souhaite un gouvernement de transition issu d’un dialogue inter-haïtien pour organiser les élections et qu’en aucune manière le régime de facto au pouvoir n’a la légitimité pour organiser les élections ; il faut que les gouvernements des Etats-Unis arrêtent de soutenir les régimes à tendance dictatoriale en Haïti et d’arrêter d’avoir la mainmise sur toutes les décisions importantes de l’Etat haïtien ; le comite espère un partenariat entre la police haïtienne et la police étrangère pour déraciner les gangs du PHTK, etc. Enfin la délégation estime qu’il ne pourrait y avoir aucune solution de sortie de crise en Haïti sans la participation des Haïtiens de l’étranger.
Responsable de communication VOIHLA France.