By Rezo Nòdwès -2 juillet 2020
Un mois après leur appel à la grève, les juges haïtiens sont toujours en grève générale aujourd’hui, sans que leurs revendications soient satisfaites à ce jour. L’apprenti-dictateur haitien, Jovenel Moise, laisse l’impression de se tenir en équilibre sur une corde raide.
Jeudi 2 juillet 2020 ((rezonodwes.com))–Depuis le début du mois de juin, les juges de paix ont lancé un mouvement de protestation pour obliger les autorités à augmenter le budget de réparation et de construction de nouveaux tribunaux. Ils demandent également le renouvellement du mandat des magistrats.
Une semaine plus tard, après la présentation de la loi de finances qui a accordé quelque 1,5 milliard de gourdes au Conseil supérieur de la magistrature et à la Cour de cassation, et tandis que le parlement dysfonctionnel remporte un gros lot, l’Association nationale des magistrats haïtiens a confirmé que « la grève est indéfinie« .
Les avocats ont assuré que le mouvement se poursuivra jusqu’à ce que des progrès réels soient réalisés dans les discussions entre les associations de juges et l’exécutif qui n’a encore rien puisé à ce sujet dans sa boite de « décrets en folie« .
Récemment, l’Office de protection des citoyens (OPC), très actif sur le terrain, faudrait-il l’admettre, a mis en garde contre l’impact de cette grève sur le système judiciaire, et la façon dont elle affecte les plus de 10 700 prisonniers, dont au moins 75 % sont en détention préventive prolongée depuis des années ou des décennies.
L’organisation des droits de l’homme a déclaré que la crise sanitaire actuelle générée par Covid-19 pourrait ouvrir la voie à un « désastre humanitaire » en raison des mauvaises conditions dans les prisons du pays.
Ils ont souligné que la grève, en plus d’aggraver la précarité des détenus, limite également leur droit de recours en justice.