By Rezo Nodwes -8 juin 2020
Une Police pour la Police : Entre Racisme et Brutalité Policière
par Dr Bobb Rousseau
Les Etats-Unis d’Amérique forment une police dominante et autoritaire qui habilite les policiers à obtenir la conformité par les traitements dégradants, la menace et la coercition. Comme résultats, plusieurs citoyens, publiquement noirs, sont oubliés dans les prisons pendant que d’autres tombent sous les balles ou les genoux d’officiers, publiquement blancs. Dans ce billet, je réponds à la question clé qui est de savoir si le racisme est à la base de la brutalité policière ou si la brutalité policière est le produit de la formation des policiers en justice procédurale
Lundi 8 juin 2020 ((rezonodwes.com))– La suspicion qu’un crime vient d’être commis ou sur le point d’être commis est à la base des réactions ou des interventions des policiers. Malheureusement, des présumés criminels noirs sont très souvent aux autres bouts des armes des policiers qui sont en majeur partie des Blancs. Ainsi naissent la colère et la haine des agents de la police et des relations fissurées entre la police et les communautés nègres.
Je crois que les policiers ne fusillent pas les Noirs parce qu’ils sont racistes ; ils les fusillent parce que, durant leurs interventions, ils appliquent les techniques qu’ils ont apprises durant leur formation en justice procédurale. Donc, la lutte contre le racisme ne réduira pas la brutalité policière si leur formation, âgée de plus de 50 ans, n’est pas révisée pour être adaptée aux actes légaux relatifs à la liberté d’expression ou pour mettre l’emphase sur la dignité, la courtoisie et le respect et la coopération communautaire.
La relations de la police avec les communautés qu’elle sert et protège montre une méfiance répandue qui affecte négativement la sécurité publique dans les zones principalement les plus défavorisées. Selon Mummolo (2018), les interventions de la police sur les scènes de crime débouchent presque toujours sur des altercations entre les auteurs allégés et les policiers qui, dans le souci d’affirmer leur dominance, affichent des comportements qui violent le droit d’expression des citoyens et, ultimement, entraînent des fusillades, peut-être justifiées, mais non-proportionnelles aux accusations en question.
Plusieurs recherches trouvent que les Noirs subissent plus des interventions policières que les Blancs si bien qu’à l’unanimité, les Américains clament que les policiers, par l’utilisation des forces répressives contre les Noirs, sont racistes. Cependant, peu de recherches et d’articles de media parlent de la formation de la police en matière de justice procédurale ou de procédure judiciaire qui ne fournit pas aux policiers les techniques de neutralité, de soupçon raisonnable, de respect et de transparence dans l’exercice de leur fonction (Wood, Tyler, Papachristos, 2020).
Les recherches sur les fusillades aux Etats-Unis tendent à lier le racisme à la brutalité policière au sens que les policiers tuent les Noirs parce qu’ils sont racistes ou il existe des écarts dans la façon dont les policiers ne traitent pas les Blancs par rapport aux Noirs. Ce courant d’idées soutient que les policiers évoluent au dehors de la loi pour agresser, humilier et harceler les Noirs pour avoir une raison pour utiliser leur pistolet. Le vide dans cette opinion est que les policiers reçoivent une formation basée sur une décision de la Cour Suprême des Etats-Unis en 1968.
En fait, cette décision qui établit les standards généraux qui donnent aux policiers pleins droits d’appliquer la force s’ils ont la suspicion raisonnable qu’une personne a commis ou est sur le point de commettre un crime. Cette décision a élargi le « broken window policing » qui ne fut autre que des mesures d’interventions basées sur des tactiques d’agressions encore appliquées aujourd’hui et qui sont en train d’engendrer la mort et l’arrestation de plusieurs citoyens américains (Klinenberg, 2016) ; Strasser (2016).
Je réponds que le racisme en lui-même n’est pas assez puissant pour transformer les policiers en criminels, mais leur formation peut en être la cause de leur brutalité. Je recommande une police pour la police qui sera concentrée sur la discipline policière qui d’après moi, souffre d’un manque de transparence et qui favorise le policier sur la victime.
En un mot, je veux une police qui forme des agents munis de compétences cognitives de discernement de risque et de suspicion et qui mettraient ces policiers au service de la justice pour qu’ils soient passibles de suspensions automatiques ou même de licenciements pendant que des enquêtes se poursuivent.
Je propose en outre le recyclage des officiers comme une stratégie efficace pour réduire les pratiques meurtrières et pour renforcer leur légitimité au seins de leurs communautés. La révision des méthodes de la procédure judiciaire inculquera aux policiers les notions de conformité aux règles d’engagement et interactions policiers-civils dans le but de réduire ou d’éviter les actes de brutalité.
Dr. Bobb Rousseau
Law and Public Policy
Management & Leadership
Human Resources Development
Information Technology Management
Health Information Systems
United Nations Sustainable Development Goals (ODD)
Références
Klinenberg, E. (2018). The Other Side of “Broken Windows.” The New Yorker
Mummolo J. (2018). Militarization fails to enhance police safety or reduce crime but mayharm police reputation. Proc. Natl. Acad. Sci. U.S.A.115, 9181–9186
Strasser, F. (2016). Policing the police. Columbia Magazine
Wood, G., Tyler, T., R & Papahritos, A. (2020). Procedural justice training reduces police use of force and complaints against officers. PNAS. 2020|vol. 117|no. 18|9815–9821