Le refuge sédentaire forcé par les percées dispersées de la pestiférée, l’exil inversé!

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By Rezo Nodwes -14 avril 2020

L’humanité purge sa pénitence et sa sentence à s’exiler dans ses petites pièces dans la petitesse, le stress, la compresse et la détresse ne sachant guère à quelle noblesse s’avouer et à quelle déesse se vouer. On se questionne dubitatif si demain apportera malheur ou bonheur, funérailles ou gouvernail, tristesse ou allégresse, largesse ou étroitesse, sauvetage ou naufrage, carnage ou recadrage, colombe ou hécatombe, du pain ou de la peine ?

Mardi 14 avril 2020 ((rezonodwes.com))– Les doctrines, les vitrines, les tribunes et les paradigmes vantant et soutenant les trésoreries, les ingénieries, les croiseries, les coquetteries et les plaidoiries de l’épanouissement et l’émancipation des sociétés et des individus sont soudainement farfelus, irrésolus, dissolus et révolus. Les facilités de connexions, d’interconnexions, d’interaction, d’interférence et de jovialité ne sont plus accueillies comme des atouts majeurs et des avantages touristiques, esthétiques, argumentatifs, cognitifs et compétitifs.

Il y a environ quatre mois, le sourire, l’élégance, l’attrait et les accueils chaleureux constituaient des bienfaits, des engrais, des traits de succès et des éléments déclencheurs pour tisser les premiers liens entre les inconnus, les charnus, les parvenus et les cornus. O! Que d’amitiés judicieuses avions-nous construites juste dans un supermarché, une gym, un club, un match, une excursion, une conférence, une marche. L’entre-genre, les prises de contact, les brise-glaces dans les échanges spontanés et les rencontres informelles qui paraissaient comme des vertus et des vecteurs de liaisons, de communications et de relations, sont aujourd’hui épinglés, indexés et accusés de mettre en péril la santé, la paix et la vie humaine. Les pendules sont déréglées, les principes démantelés, les références revisitées ; les règles du jeu sont inversées!

« Paresseux, bon-à-rien, Zabèlbòk, inutile, vous êtes tout le temps cloué à la maison !  Quand est-ce que vous allez prendre la rue pour décrocher un boulot ? ». On entendait de tels cris exaspérés chez certaines voisines, des épouses et concubines, fatiguées de leurs partenaires croupis dans l’oisiveté, l’incapacité, l’inactivité et la parasité. Aujourd’hui, si Azibe décide de sortir pour respirer la chaleur du béton, en quête d’un travail ou de n’importe quoi, Mélanie monte au créneau pour le fustiger, le fulminer, l’insulter et l’invectiver. Qu’est-ce qui vous prend, conard, insensé, détraqué, irresponsable, …, vous voulez nous conduire tous en enfer ? Vous feriez mieux clouer vos derrières au salon pour ne pas nous contaminer, nous laminer et nous exterminer.

Hier, « Mache chache pa te dòmi san soupe » ; aujourd’hui, « mache chache ka pa dòmi san touse ». Hier, tu éternuais, à tes souhaits ; aujourd’hui, on te dit « vas au diable ! ». Les contrats se paraphaient derrière un verre; aujourd’hui, ils se résilient devant le petit écran du téléphone ou de l’ordinateur. Les get-together se transforment en get-alone ; les Happy Hour en des heurts et des projets de mauvais air; les désunions dament le pion aux unions. Le mois dernier, on s’apitoyait de ne pas recevoir des visites quotidiennes de la voisine; aujourd’hui, on se plaint d’accueillir sa visite hebdomadaire. Van Vire !

Le ver nous inflige des actes pervers, des comportements à l’envers et des regards de travers.

Les cours, les recours, les secours et les discours ont basculé dans une courbe de 90 degrés pour exiger exactement le contraire des objectifs de présence active, d’efficience et d’excellence que l’on se fixait dans les arènes académiques, sociales et professionnelles. Inversions, aversions, introversion, diversions, toutes les versions de la transformation sociologique se dessinent dans un univers métamorphosé, troqué, modifié en des rotations et des évolutions planétaires irrégulières. Les indécisions, incohésions, exclusions, érosions et confusions atteignent les enfants, les jeunes, les adultes, les artistes, les acteurs, réalisateurs, danseurs, nageurs, aménageurs, déménageurs, les arlequins, les bouquins, les mannequins, les coquins, les mesquins, les taquins.

Le coronavirus se dresse comme une vermine d’une rare polyvalence qui chambarde toutes les références, les  agences, les compétences, les défenses, les opulences et la quintessence de l’existence. De cette insolence hideuse, cette pestilence nauséabonde, ces violences, prévalence, et virulence acharnées de la pestiférée, les démences, inefficiences, déficiences, carences, décadences, impotences et incontinences en seront les malheureuses conséquences. Les balises sacrées sont chavirées !

Sommes-nous à une pause mi-temps ou victime d’une expulsion du tournoi de l’existence ?

La vermine nous a pris de vitesse dans une hardiesse sans précédent. Ivresse, maladresse, sécheresse et faiblesse dans le camp des exilés à domicile; aucune messe, aucune prêtresse ni prophétesse ne pouvaient entrevoir venir cette catastrophe dévastatrice qui crispe, contamine, discrimine et mine les humeurs dans les relations sociales, religieuses, académiques, économiques, politiques et diplomatiques.

En très peu de mois, la globalisation régresse à une vitesse exponentielle quasiment pire en comparaison avec les dégâts tangibles et intangibles causés par les guerres mondiales. Un ver de taille de rien du tout, un tout petit ennemi, un nain, un adversaire anodin ; pourtant les mitraillettes, les kalachnikovs et les missiles ne puissent lui barrer son passage calomniateur, déstabilisateur, prédateur et destructeur. On le cherche dans l’air, dans l’eau, au sol, au sous-sol alors qu’il s’assoie confortablement aux fauteuils bourrés des palais, des royaumes, à la Maison Blanche, dans les primatures. Le petit malin nous brutalise, démoralise, vandalise, stérilise et nous ridiculise dans toutes les postures à la Di Caprio, « Arrête-moi si tu peux ».

Après avoir franchi son stade de maturation en Asie, il circule, gesticule et véhicule ses tentacules dès l’aube jusqu’au crépuscule, en Europe, en Amérique, en Afrique. Sans passeport ni visa, il trompe la vigilance des agents de la migration, le contrôle des superviseurs et la robustesse des hôtesses des lignes aériennes pour s’installer fièrement en première classe dans les Boeings, sans aucun ticket. Emporté par le vent, il dépasse tous les vivants et les survivants en traversant les océans plus vite que les engins spatiaux et les TGV.

Parasite n’a jamais été aussi égoïste, exhibitionniste, fasciste et naziste; il fait le « One Man Show » ; à notre insu, nous lui déroulons le tapis rouge. MVP de l’année, pichichi, ballon d’or, souliers d’or, gants d’or, il rafle tous les oscars, tous les sièges, tous les titres, tous les trophées pendant que Lebron James, Christiano Ronaldo, Leo Messi, Usain Bolt, Williams, Osaka, Nadal, Schumaker, Brad Pitt, Denzel, Angelina, Beyonce et toutes les étoiles délivrent leurs prestations ingénieuses dans des petits coins pour plaire à une foule virtuelle qui hurle, siffle, barète, trompète, roucoule, se soûle et se défoule sur la toile.

La FIFA, la NBA, l’UEFA, le MLS, la WTA, la Hollywood, toutes les instances des évènements sportifs et artistiques s’accordent dans l’unanimité, à décerner leurs prix d’excellence à un outsider, un usurpateur, un imposteur qui n’était même pas en lice. Le fairplay est amputé, estropié et abrogé !

Seul, il a droit d’entrée et de sortie à la Statue de la Liberté, à la Tour Eiffel, la Tour de Pise, les Niagaras Falls, pendant que 7.7 milliards sont contraints de s’immobiliser entre les quatre murs. En tout cas, comme dit l’adage : « Un jour pour chasseur ; un jour pour gibier ». Jour glorieux cela sera quand nous assisterons cette pestiférée baigner dans son sang pour exhaler son dernier souffle.

Le Covid-19 profane toutes les promesses de tendresse, de caresse et de politesse face à l’enfance, la jeunesse et la vieillesse qui sont contraintes de se contacter uniquement en ligne car les uns sont comme des poisons pour les autres. Pénible, inadmissible, indigestible, impossible d’exister, de persister et de résister dans ce contexte salvateur périlleux pour longtemps.

Sous les préjudices, les malices, les maléfices, les impostures, les fractures et les dictatures nationalistes aveugles, des antagonistes, humanistes, syndicalistes, activistes et anticonformistes exilés déploraient de ne pas pouvoir rentrer librement à la maison. Sous la forfaiture, la conjoncture, la législature et l’investiture du coronavirus, on se lamente de ne pas pouvoir quitter la maison pour aller prendre de l’air, explorer la nature, les parcs de jeux, les complexes sportifs et les merveilles du monde. Nous vivons tous aujourd’hui un exil inversé, à domicile !

Puisse Dieu révéler le fameux antidote du Covid-19 aux illustres institutions académiques, les instituts de recherche, Princeton, Yale, Oxford, la Harvard, la NASA, Louis Pasteur pour que des idées-maîtresses s’adressent dans la finesse en vue de réaliser les prouesses de remettre à l’heure les pendules de la sagesse, la justesse et la richesse pour nous permettre de vivre à nouveau en liesse et dans l’allégresse.

Carly Dollin

carlydollin@gmail.com