Vendredi 17 janvier 2020 – Un mandat d’amener a été décerné contre Frantz Jean Toussaint, alias Matyas Dandò. C’est connu et c’est confirmé par le commissaire du gouvernement de La Croix-des-Bouquets, Maxime Augustin qui affirme qu’il procéderait lui-même à l’arrestation du comédien s’il le rencontrait. Intéressant!
Quel crime a commis Matyas Dandò pour mériter tout cet acharnement du pouvoir en place? Officiellement, Matyas est poursuivi pour destruction de biens publics…Et le bien en question serait une gerbe de fleures déposée le 12 janvier dernier en mémoire des victimes du terrible tremblement de terre de 2010 à Titanyen par le président Jovenel Moïse. Les fleurs étaient détruites par Matyas qui les a remplacées par les siennes. Il estime que le chef de l’Etat a souillé la mémoire des victimes. C’est un acte de protestation.
Ce que le comédien a fait, est un acte à déplorer, mais s’agit-il d’une infraction tellement grave pour qu’il soit non seulement l’objet de poursuites judiciaires et des menaces de mort, d’harcèlement, voire de persécution politique? Si Matyas mérite d’être poursuivi pour cette infraction, que dire de ceux qui ont pillés les caisses publiques? Que dire de ceux qui ont démantelé les institutions publiques?
Que dire de ceux qui ont commis des massacres d’Etat et qui continuent de pavaner librement et impunément à travers le pays sans s’inquiéter? Pourquoi la justice est-elle muette, sourde et aveugle sur l’ensemble des crimes de sang et financiers commis dans le pays? Les auteurs de ces crimes sont là et connus. Plusieurs enquêtes les ont identifiées. Peut-être, ce sont eux qui poursuivent les autres…
Veut-on poursuivre Matyas parce qu’il était à la tête d’un groupe de jeunes qui ont manifesté ces dernières semaines devant l’ambassade américaine? Est-ce une manière pour le pouvoir en place d’avertir tous ceux qui osent critiquer ses dérives totalitaires qu’ils ne pourront pas vivre en paix?
Si des correctifs ne sont pas apportés rapidement pour que le pouvoir en place mette une sourdine à sa politique d’harcèlement de ses opposants, on admettra sans aucun doute que la dictature est déjà à nos portes. Et il faut réagir vigoureusement avant qu’il ne soit trop tard.
Francklyn B Geffrard
Journaliste indépendant
fbgeffrard@yahoo.fr