Le 10e anniversaire du tremblement de terre nous offre une occasion solennelle de réfléchir à la politique canadienne en Haïti (Communiqué de Solidarité Québec-Haïti)
Montréal, 7 janvier 2020 -– Nous commémorons le tremblement de terre qui a dévasté Port-au-Prince et ses environs il y a 10 ans. Le 12 janvier 2010, en quelques minutes, des centaines de milliers de personnes sont décédées, et bien plus encore furent blessées et marquées à jamais.
« Le tremblement de terre fut une catastrophe naturelle des plus horribles, car elle causa une souffrance inouïe, notamment en raison de décisions prises à Washington, Paris et Ottawa », explique Turenne Joseph, de Solidarité Québec-Haïti.
Selon une évaluation de l’aide financière états-unienne effectuée deux mois après le séisme par l’Associated Press, seulement un cent par dollar est parvenu au gouvernement haïtien (0,33 $ US allait à l’armée des États-Unis). D’autres enquêtes sont parvenues à une conclusion aussi ahurissante. La Croix-Rouge états-unienne, après avoir amassé 500 M$ US pour Ayiti et s’être vantée publiquement de ses efforts en matière de logements, n’a construit que six habitations permanentes.
« Au lieu de soutenir les efforts de reconstruction des Haïtiens pour “reconstruire en mieux”, le processus de reconstruction a miné la souveraineté haïtienne encore plus », souligne Jennie-Laure Sully de Solidarité Québec-Haïti.
Un an après le tremblement de terre, la Presse canadienne découvrit des documents internes du gouvernement montrant que le Canada avait déployé 2000 troupes (au côté des 12 000 troupes états-uniennes) pour empêcher toute possibilité de « soulèvement populaire » et pour empêcher Jean-Bertrand Aristide, le président élu que des forces étrangères avaient sorti du pays, de revenir en Ayiti.
« C’est un constat accablant sur la politique canadienne en Ayiti de voir qu’au lendemain de la terrible tragédie, les décideurs à Ottawa se préoccupaient plus de maintenir les Ayitiens sous contrôle que d’aider les victimes du séisme » explique madame Joseph.
« Si le gouvernement de Justin Trudeau veut réellement commémorer les 10 ans du séisme, il devrait annoncer que le Canada se retire du Core Group, un groupe de représentants de pays étrangers qui soutient le président répressif, corrompu et illégitime de Jovenel Moïse en Ayiti » déclare madame Sully.
Solidarité Québec-Haïti participera aux activités de commémoration, organisées par la Maison d’Haïti à la TOHU les 11 et 12 janvier. Nous animerons notamment un atelier le 12 janvier de 13 h à 13 h 45.
Événement Facebook : https://www.facebook.com/events/776709126142672/
Pour obtenir plus d’informations, veuillez contacter :
Jean Saint-Vil au 514-222-7261
Solidarité Québec-Haiti