Un dialogue entre l’Exécutif et l’Opposition pour une sortie de crise, une utopie ?

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27 décembre 2019

Vendredi 27 décembre 2019 – Depuis plusieurs mois, le pays fait face à une crise sans précédent. Les acteurs politiques n’arrivent pas à déposer leur ego pour trouver les voies et moyens afin de doter le pays d’un pacte de gouvernabilité.

Depuis 2018, le pays opère une descente aux enfers à cause des mauvaises décisions prises par le gouvernement en place. La misère, l’insécurité , la corruption , la décote de la gourde plongent le pays dans le chaos. Pire , depuis la chute de Jean Henry Ceant, le pays n’a jamais connu un gouvernement légitime capable d’attaquer les problèmes en profondeur.

Face à ce constat, des milliers de personnes sont montées au créneau pour demander au président de la république de tirer la révérence.

Avec le support incontournable du pays de l’oncle Sam, Jovenel Moise a su résister contre les vagues de mobilisation qui ont paralysé le pays pendant environ 9 semaines.

Pour l’instant, Jovenel Moise a timidement repris le contrôle de la situation mais cela ne veut pas dire pour autant que la crise est résolue.

Le premier mandataire de la nation a essayé de trouver un accord politique pour sauver son quinquennat en invitant l’opposition politique à s’asseoir autour d’une table pour négocier une entente.

Entre l’exécutif et l’opposition, les lignes n’ont toujours pas bougé. De plus, l’homme de la banane a proféré des menaces à l’encontre des opposants  » mwen gen 7 tèt poum koupe, anvan mandam nan fini map gentan koupe 3 ladan yo « . Une telle menace pourrait fragiliser le climat politique, et même faire peur aux adversaires du pouvoir.

Même Eric Jean Baptiste, un allié sûr de Jovenel Moise a boudé plusieurs invitations du palais national, avant de finalement accepter de rencontrer le président de la république.

Il semble que le président n’a pas bien maîtrisé l’ampleur de la crise. 

En communication politique, ces propos sont mal venus. Cela peut pousser les acteurs de l’opposition à durcir leur position. D’ailleurs, ils jurent qu’aucun dialogue n’est possible avec un président qui se contente de lancer à répétition des diatribes contre ses adversaires.

Dans deux semaines, l’une des institutions régaliennes du pays qu’est le parlement sera caduc. Le président va sans doute diriger le pays par décret. Or quelqu’un qui détient tous les pouvoirs entre ses mains peut se transformer naturellement en dictateur selon sa propre formule « le président a parlé point barre ».

Il est donc matériellement impossible d’espérer un dialogue avec Jovenel Moise s’il continue de lancer des propos menaçants à l’encontre des opposants.

Le grand perdant, c’est le peuple.

Maître Rosemond Steevens