Le nombre d’enfants déplacés par des tempêtes et des inondations dans les îles des Caraïbes a été multiplié par six au cours des cinq dernières années, a indiqué l’UNICEF dans un rapport publié vendredi au moment où se déroule la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP25) à Madrid, en Espagne
Samedi 7 décembre 2019 – Selon ce rapport intitulé Les enfants déracinés dans les Caraïbes : comment des ouragans plus violents liés aux changements climatiques entraînent le déplacement d’enfants, environ 761.000 enfants ont été déplacés par des tempêtes dans les Caraïbes entre 2014 et 2018. Cela représente une augmentation de près de 600.000 par rapport aux 175.000 enfants déplacés au cours de la période précédente de cinq ans, de 2009 à 2013.
« Ce rapport est un rappel brutal du fait que la crise climatique est une crise des droits de l’enfant », a déclaré la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Henrietta Fore. « Les enfants des pays exposés aux tempêtes et aux inondations dans le monde sont parmi les plus vulnérables. Ils ressentent déjà les effets du changement climatique. Les gouvernements et la communauté internationale doivent agir maintenant pour en atténuer les conséquences les plus dévastatrices ».
Le rapport note que la principale cause de l’augmentation spectaculaire du déplacement forcé est une série de cyclones tropicaux ou d’ouragans catastrophiques qui ont frappé la région entre 2016 et 2018, notamment quatre de catégorie 5 et deux de catégorie 4. Plus de 400.000 enfants dans les îles des Caraïbes ont été déplacés par des ouragans rien qu’en 2017.
Le rapport avertit que sans action urgente pour atténuer les effets du changement climatique, la proportion croissante de fortes tempêtes entraînerait probablement des niveaux de déplacement forcé tout aussi élevés au cours des prochaines décennies.
Les enfants déplacés sont menacés par des maladies
Les déplacements forcés causés par les ouragans peuvent être relativement courts ou durer des années, les communautés reconstruisant leurs maisons, leurs routes, leurs ponts, leurs réseaux électriques, leur agriculture, leurs écoles, leurs hôpitaux et leurs systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement.
Les enfants sont particulièrement vulnérables lors des déplacements de population, en particulier si leurs parents sont tués ou s’ils sont séparés de leur famille. Ils courent également un risque accru de maladies opportunistes telles que la rougeole et les infections respiratoires, qui peuvent se développer dans des conditions de surpeuplement dans les refuges d’urgence.
Les enfants déplacés peuvent aussi se retrouver avec un accès limité ou inexistant aux services essentiels dont ils ont besoin pour s’épanouir, notamment l’éducation, la protection et les soins de santé.
L’UNICEF appelle les gouvernements à prendre des mesures pour aider les communautés à se préparer aux tempêtes catastrophiques et à protéger les enfants déplacés par les catastrophes liées au changement climatique.
L’agence onusienne collabore avec ses partenaires dans les Caraïbes pour protéger et soutenir les enfants avant, pendant et après les catastrophes. Elle cherche notamment à mettre en place des stratégies de réduction des risques de catastrophe qui limitent les déplacements forcés et réduisent les délais de réadaptation, afin que les familles puissent rentrer chez elles.