La fermeture de la route de Kenscoff à la circulation automobile reste l’arme redoutable des habitants de Pèlerin, quartier résidentiel du Chef de l’État Jovenel Moise. L’intervention généralement musclée des forces de l’ordre n’a pas pu calmer l’ardeur des protestataires
Jeudi 7 novembre 2019 – À Pèlerin 1 A, mercredi à la tombée de la nuit, la tension est montée d’un cran. Au moins 4 véhicules ont eu leurs pare-brises cassées à la suite d’une intervention brutale des agents de la Police nationale d’Haïti.
Les policiers entendaient prendre le contrôle de la situation, tendue consécutivement au mouvement de contestation engagé par les résidents de cette section. Des barricades formées de pneus enflammés, des troncs d’arbre et de grosses pierres jonchaient encore la chaussée, ce qui a entravé la circulation automobile.
‘’Il ‘était environ 2 heures AM, quand une patrouille policière a fait irruption dans le quartier tirant à hauteur d’homme. Les agents de l’ordre ont attaqué ces 4 véhicules garés sur le trottoir. Cela ne va nous décourager, au contraire on va continuer à ériger des barricades jusqu’à ce que le Président parte’’, lance un quadragénaire.
Jovenel Moise honni dans son fief ?
Le jeudi 31 octobre dernier au soir, à Pèlerin 5, le Chef de l’État Jovenel Moise, s’était octroyé un bain de foule. Sous la vigilance de ses gardes rapprochés, le locataire du Palais national qui a limité ses déplacements en raison des tumultes sociaux, s’était exposé, entouré de ses sympathisants.
Cette démonstration, selon les partisans du PHTK, visait à contester les thèses soutenant l’impopularité du président dans son fief. Au lendemain du spectacle, en réponse, des militants de l’opposition ont dressé des barricades de pneus enflammés.
Ce mouvement a entraîné une présence soutenue des agents de la PNH dans la zone. Des rafales automatiques ont également résonné dans l’environnement résidentiel de la famille présidentielle, ont témoigné des résidents.
Quotidiennement, depuis ce spectacle, la réalité du quartier de Pèlerin et des localités limitrophes a évolué. Pas un jour sans constater, des soulèvements, des heurts entre protestataires et policiers, empoisonnant du coup le climat paisible qui régnait auparavant dans cette zone.
Hervé Noel
vevenoel@gmail.com