Sans surprise, puisque malmené par des incapables, des cupides, des incultes, de faux leaders myopes, sans leadership et sans vision ; le chaos, la méfiance, les préjudices, les gabegies, les malversations, les injustices, les hostilités, les atrocités, les barbaries et les crises aiguës ont ravagé le pays.
Dimanche 3 novembre 2019 – Comme dans des prestations improvisées pour interpréter des œuvres de Marvin Gaye ou de Michael Jackson, des amuseurs publics, sans science ni conscience, ont pris d’assaut, comme des extraterrestres, les postes stratégiques de l’Etat pour exposer leur expertise avérée dans des séries indécentes de type 100%, 200%…, 800%. Une décennie lugubre dans des bêtises insolites, des déceptions inédites et une ignominie indescriptible, tous les indicateurs macroéconomiques défilent dans un rouge vif pour inquiéter les poches et les assiettes d’une population putréfiée par la misère, bafouée, ironisée, jovenelisée, lamothée et marthellée dans la farine et des matières immondes par des animaux politiques multicéphales.
En raison des graves négligences dans une option électorale post-séisme aveugle, l’avenir et le bien-être de toute une population ont été hypothéqués, au cours de cette triste décennie de « zins politiques », d’hésitations et de tâtonnements au sommet de l’Etat, avec des hommes politiques qui épousent les comportements puériles des adolescents pour banaliser le destin du pays comme s’il s’agissait de jeux de casinos, de cartes, de dominos ou de PlayStation avec des acteurs, des mercenaires, des snipers et des bandits officiels du terroir et de l’étranger munis de mitraillettes, kalachnikovs, AK-47 et gilets pare-balles qui sèment la terreur dans les quatre points cardinaux de nos 27 750 km carrés.
Les résultantes désastreuses de ce choix stupide de placer la déception aux sièges bourrés de la nation, avec la complicité des faux-amis de l’international qui nous ont invités à leurs diners de cons pour faire de nous les dindons de la farce, frôlent une fin apocalyptique.
Aujourd’hui, nos enfants en paient le prix fort en étant cloîtrés entre les quatre murs pendant huit semaines consécutives, sans rire, sans sourire, sans loisir, sans pouvoir bénéficier des fruits succulents de l’instruction. Les jeunes, les étudiants, les commerçants, les chauffeurs, les pasteurs, les prêtres, les professeurs, les banquiers, personne ne peut vaquer à ses occupations. Les entreprises ne détiennent aucun plan de contingence pour maintenir leur survie et leur existence dans cette arène épouvantable qui accueille une forme de compétition impromptue alimentée par des forces invisibles, à la solde des tyrans au pouvoir. Ces paramètres n’ont pas été intégrés dans les scénarios plausibles et les notions d’anticipations rationnelles dressés par les agents économiques qui, malgré eux, révoquent, diminuent les salaires ou font banqueroute.
Les conditions de vie déplorables, écœurantes et exécrables sous le règne du régime PHTK
Plus de 6 millions d’Haïtiens[1] vivotent avec moins de 2.41 $ par jour et 2.5 millions végètent avec moins de 1.23 $ par jour, respectivement les seuils de pauvreté relative et de pauvreté extrême, fixés par la Banque Mondiale. Classé 168 sur 189 pays, en référence à l’indice de développement humain (IDH), affichant un produit intérieur brut annuel (PIB) per capita de seulement 870 $, marqué par une diminution drastique de 67% des investissements publics[2], abattu par un déficit de la balance commerciale de 3.4 milliards de dollars, dévasté par un taux d’inflation de 19.5% et un taux de change de 93 gourdes pour un dollar, le pays dessine un tableau sinistre sur les plans économique et social.
Ces statistiques macroéconomiques peuvent vous laisser indifférents et dans un flou face à la compréhension précise de l’acuité de cette vulnérabilité économique révoltante. Pour mieux cerner l’ampleur de ce contexte délétère, il suffit de vous référer à vos zones respectives et vous remarquerez, sans folklore, que le souper familial haïtien se réduit à un hotdog nocturne, boucané dans l’insalubrité dans un petit réchaud de débrouillardise, à peine tenu debout sur trois pieds invalides.
De jeunes compatriotes bien ingambes transformés en des marchands ambulants, dans les trafics, assurent leur survie miraculeuse en vendant des petits sachets d’eau, du pain ou du papier hygiénique aux voyageurs à peine en mesure d’honorer le coût du transport. Les enfants des rues font la queue devant les « Cinq Coins » pour attendre de nicher les graisses et sucer les os laissés dans les cartons cancérigènes par des cadres du public et du privé appauvris par le taux de change et le taux d’inflation rongeurs qui se défoulent sur des fast food ornés de quelques « fritay » pour garantir leurs déjeuners et leurs soupers.
Des parents désespérés développent des stratégies intelligentes de mendicités, prétextées dans de fausses prescriptions médicales, pour attirer l’empathie des citoyens auprès des pharmacies du mouroir de l’Hôpital Général. Les messages whatsapps, messengers, facebook, les emails, les appels diurnes, nocturnes pour solliciter de l’aide urgente de la diaspora bombardent les ondes.
Les conditions de vies se détériorent à cause de la petitesse cervicale et de l’insouciance ignoble de ces animaux politiques de la dernière décennie, perdus dans une course déloyale effrénée à l’enrichissement illicite, dans le trésor public. Deux graphiques sont présentés au lecteur pour saisir, dans une sombre clarté, la gravité des conséquences de la mauvaise gouvernance des régimes politiques au cours des dix dernières années.
Figure 1 : Présentation comparé : Importations et exportations sur les 10 dernières années (en Milliards US) |
Source : BRH Graphique : Orientation & Best |
Figure 2 : Haïti – Taux d’inflation et taux de change, au cours des 4 dernières présidences |
La figure emblématique du régime politique kwashiorkor PHTK, Michel Martelly, a reçu les clés de l’Administration du pays en Mai 2011, avec un taux d’inflation de seulement 7.9%. A la même époque, l’agent économique avait besoin de seulement 40.25 gourdes en contrepartie d’un dollar américain, pour entreprendre ses activités comme consommateur ou entrepreneur.
A sa sortie de la fonction présidentielle en février 2016, Ti-Simone a laissé le pays avec un creux économique sépulcral, se reflétant dans des hausses vertigineuses du taux d’inflation et du taux de change, passant respectivement de 7.9% à 14.3% et de 40.25 gourdes à 60.1 gourdes pour un dollar.
Pendant l’année de transition 2016-2017, l’administration de Jocelerme Privert a su maintenir l’inflation et le taux de change quasiment au même niveau dont il a hérité. Entre Martelly et Privert, ces indicateurs sont passés respectivement de 14.3% à 13.9% ; et de 60.1 gourdes à 68.1 gourdes pour un dollar.
Le taux d’inflation avait donc connu une légère diminution pendant que la gourde avait perdu seulement 8 points, au cours de cette année de transition politique occasionnée par les acteurs principaux de la bande Sweet-Micky qui ont pris la politique d’assaut, comme dans des prestations musicales improvisées de type « One Man Show » pour faire du « Style ».
L’écharpe présidentielle a été passée par l’ancien président Jocelerme Privert en février 2017, à l’ingénieur Jovenel Moïse, avec un taux d’inflation de 13.9%. En deux ans et neuf mois, l’actuel chef de la Maison Blanche Haïtienne a haussé le taux d’inflation au niveau colossal de 19.5%. Il a hérité d’un taux de change de 68.1 gourdes pour un dollar qu’il a placé à la barre spectaculaire de 93.12 gourdes pour un dollar. Un véritable champion dans les records négatifs, Jovenel Moïse s’est évertué à damer le pion à tout le monde, même au champion de la bêtise dans ses récompenses en contrepartie des prestations de dévergondage et d’impudicité en public.
Que faire pour calmer la tempête et redresser la barque en turbulence ?
L’avenir et le devenir d’un pays sont assurés par des personnalités de science et de conscience. Un pays n’est ni une plaisanterie ni un jeu de Playstation entre les mains des enfants qui tâtonnent avec des armes, des dangers et des risques ; un pays n’est pas un jeu de casino à Las Vegas. Ces présidents, ces sénateurs, ces députés, ces maires, ces ministres, ces directeurs généraux, ces conseillers et ces dirigeants cupides, sans lecture ni écriture, malappris, inaptes, malhabiles et maladroits dans les affaires stratégiques de la République, ne sont pas à leur place.
Le faux raisonnement qui court les rues, faisant croire que la politique est l’affaire des mafieux, des rusés, des traitres, des caméléons et des serpents venimeux, ne tient plus. La politique est un domaine scientifique transversal conçu pour assurer le bien-être des enfants, des jeunes et de toute une population. Ce domaine requiert des citoyens dotés d’aptitudes adéquates pour comprendre les pensées complexes de Socrate, de Platon, d’Aristote ; en mesure de disséquer la viabilité des projets publics, leurs potentiels impacts, avantages et intérêts pour le bien-être collectif. Les maires, les députés et les pères-conscrits devraient être à la hauteur pour pouvoir interpréter et implémenter les consignes de l’Esprit des Lois de Montesquieu, les plaidoiries véhémentes de Victor Hugo contre la misère et la pauvreté. Décidément, la politique ne peut être dévolue à des hommes et des femmes sans cœur et sans tête.
Lorsque vous laissez un pays se diriger par l’imposture, l’indécence, l’incompétence et la cupidité, ce sont nos enfants qui n’iront pas à l’école ; c’est la boue que nous récolterons dans nos assiettes en lieu et place de nourriture ; ce sont des Arnels, Odma, Ti-Je, Gro-Je et Nenkankan qui gaspilleront des vies innocentes. En cette ère de transparence, d’innovation, de modernité et de progrès scientifiques, aucun Moïse machiavélique ne peut interpeller des pouvoirs magiques pour mélanger l’eau, la terre, le soleil et les humains pour emmener un peuple à la terre promise. La mise en œuvre des projets porteurs et l’’atteinte des objectifs sains et divins s’opèrent avec la sagesse, l’humilité, l’amour, la motivation et le sens de l’intérêt collectif.
Une autre Haïti est possible, avec des options avisées, des choix éclairés, motivés par la poursuite du bonheur collectif. Pour corriger les erreurs de notre passé récent, nous devons plébisciter dans les postes électifs et officiels de la République, des hommes et des femmes valables, intègres et dignes, afin de redorer le blason de notre Haïti et la mettre sur les rails de la stabilité, la sécurité, la paix et la justice.
Des hommes et des femmes de belle eau, de grand acabit et de la trempe de Toussaint Louverture, Ertha Pascal Trouillot, Paul Kagame et de Nelson Mandela, Haïti en regorge tant au terroir qu’au sein de la diaspora. Faisons appel au savoir, au savoir-faire et au savoir-être pour dessiner un décor serein, de confiance, de prospérité, de richesse et de développement équilibré.
Carly Dollin
carlydollin@gmail.com
[1] https://www.banquemondiale.org/fr/country/haiti/overview
[2] https://www.lenouvelliste.com/article/208515/le-deuxieme-goudougoudou-de-la-decennie