By Rezo Nodwes -16 octobre 2019
par Jean Luc DACEUS
« Que m’importe le jugement de la postérité, pourvu que je sauve mon Pays ».
Jean Jaques DESSALINES
Mercredi 16 octobre 2019 ((rezonodwes.com))– Il a combattu le bon combat au péril de sa vie pour nous libérer de la servitude des colons, pour fonder une nation et enfin pour nous donner en héritage, une demeure, un nom : HAITI.
Il s’appelait Jean Jacques Dessalines. Stratège sortant de l’ordinaire, sa bravoure et sa détermination pour l’indépendance du pays étaient inexplicables, son nom élève toute une nation et fait frissonner encore nos exploiteurs. Mais, ses dépouilles dormant dans l’insalubrité du Pont Rouge font honte au peuple haïtien et surtout aux dirigeants politiques du pays.
La mémoire saisonnière de l’élite intellectuelle et politique du pays lui rend un vulgaire hommage à intervalle de 365 jours. Ce Grand Homme mérite mieux qu’une cérémonie au Pont Rouge au goût de la démagogie, une gerbe de fleurs à son effigie et un discours au lance-pierre pour vanter ses prouesses car l’odeur nauséabonde de sa demeure ne les permet pas d’y rester dans ce lieu horrible. Les dépouilles de celui qui a sacrifié sa vie pour nous léguer une portion de terre libre et souveraine sont négligées et délaissées là où il a été assassiné par les ennemis de l’idéal dessalinien tandis que certains grands bénéficiaires sont dans le confort de leur bureau jouissant d’une liberté dont ils ne connaissent pas le prix.
A bien comprendre, on peut en déduire que les assassins de l’Empereur sont dans la ville. Ils sont au Palais National, à la Primature, au Parlement, dans les Ministères, au sein des partis politiques etc. Nous constatons avec amertume qu’après plus de 210 ans de l’assassinat physique de ce Grand Homme, nos acteurs politiques continuent encore par assassiner son caractère, son idéal qui était de changer la vie des nouveaux libres, sa vision pour une nation libre et souveraine, son souhait de voir la communion des noirs et des mulâtres. N’était-il pas juste en déclarant ce qui suit: « Prenez garde à vous, nègres et mulâtres, vous avez tous combattu contre les blancs; les biens que nous avons tous acquis en versant notre sang, appartiennent à nous; j’entends qu’ils soient partagés avec équité. » Fin de citation.
Malheureusement l’inégalité sociale nous divise; faute de leadership et d’absence de conscience patriotique, nous sommes livrés à nous-même entre les mains de nos manipulateurs politiciens qui eux-mêmes ne sont que des quidams d’une fraction de la communauté internationale. Si Dessalines était encore vivant, il nous aurait sévèrement réprimandé car nos actions ne sont nullement adaptées à son idéal, notre complicité à la présence répétée des forces étrangères sur notre territoire éteint la flamme de la souveraineté qui nous animait.
Aujourd’hui, notre condition d’existence est loin d’être ce qu’elle devrait être. Jean Jacques Dessalines par son esprit d’unité rassemblait autour de sa personne tous les révoltés pour défendre une cause commune : se battre contre les oppresseurs, les blancs pour obtenir La Liberté. Mais 213 ans plus tard, nous nous battons contre nous-mêmes pour maintenir ou justifier indirectement la présence des forces étrangères sur le territoire. Quel crime?
Chers politiciens, la commémoration de la mort de Jean Jacques Dessalines ne devrait pas être une journée de démonstration de force entre l’opposition et le pouvoir mais plutôt une journée de réflexion sur l’avenir du pays que vous soyez pro gouvernemental ou opposants, mulâtres ou noirs.
Dans le contexte politique actuel du pays, avez-vous assez d’audace pour vous réclamer avec fierté dans l’âme: FILS ET FILLES D’HAITI, LA PREMIÈRE RÉPUBLIQUE NOIRE DU MONDE?
Cessez de prioriser les intérêts particuliers pour enfin embrasser une cause commune qu’est la libération du pays de la division intestine.
Patriotiquement
Jean Luc DACEUS