By Rezo Nodwes -17 octobre 2019
Mains inexpertes et esprits de voltige privilégiant les coups fourrés à la planification de politiques publiques efficaces, représentent un dangereux cocktail pour faire exploser en mille morceaux le rêve de bien-être d’une population victime d’une économie anémiée et évoluant sous coupe réglée d’élites aux actions féodales
Jeudi 17 octobre 2019 ((rezonodwes.com))– Le Fonds Monétaire International (FMI), dans un document publié mardi, prévoit un taux croissance annuelle du produit intérieur brut (PIB) de seulement 0,1 % pour Haïti cette année alors qu’en juin, la Banque Mondiale avait plutôt tablé sur 0,4 %.
La décote accélérée de la monnaie locale, la mauvaise gouvernance du régime Tet Kale 2, la détérioration du climat politique à cause de l’inflexibilité du président Moïse, les raretés répétées de carburant et la difficulté pour les camions de marchandises de circuler librement sur le territoire à cause de l’action des gangs, entre autres, ont surement pesé lourd dans la balance pour aboutir à ce score désastreux, digne de l’après séisme (2010).
Drôle de coïncidence pour un pouvoir qui avait promis la lune aux électeurs, mais dont la performance est désormais proche d’une des pires catastrophes subies par le pays.
Les prédictions du FMI pour les 5 prochaines années ne sont guère roses pour Haïti, car le taux de croissance ne devrait pas dépasser les 1,5 % entre 2020 et 2024. Les difficultés économiques au niveau mondial devraient, selon les experts, avoir des répercussions négatives sur la petite nation caribéenne.
Il est vrai que depuis Duvalier père jusqu’à Jovenel Moïse (1961-2018), on n’a enregistré qu’une moyenne annuelle de 1,33 %. Par contre, Haïti a déjà en 1995, connu un score phénoménal de 9,9 % avec le retour de l’exilé, Jean Bertrand Aristide, et le départ du pouvoir des militaires putschistes. Un score qui a suivi la pire performance de ces près de soixante ans, avec un taux de -11,95 %, traduisant un effondrement du niveau des activités économiques sous la férule de la bande à Cédras.
Quelle équipe viendra redresser la barre et déjouer les prévisions de stagnation du FMI en opérant finalement le « miracle haïtien », ce vieux rêve caressé par tout un peuple qui, par la faute de ses dirigeants, n’a que 1804 comme palmarès positif.