ONU – départ de la Minujusth : inquiétudes au sein du Conseil de Sécurité pour l’avenir d’Haïti

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By Rezo Nòdwès -15 octobre 2019

Le Chef du Département des Opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, a fait mardi un exposé au Conseil de sécurité dans le contexte de la fin, le jour même, du mandat la MINUJUSTH en Haïti où le système judiciaire est toujours décrié avec une justice vendue aux plus offrants résultant de la corruption institutionnalisée par le régime de Jovenel Moise. 

New York, mercredi 16 octobre 2019 ((rezonodwes.com))–Jean-Pierre Lacroix a déclaré que la fin du maintien de la paix en Haïti marquait le début d’un nouveau partenariat entre le pays et l’ONU. C’est une occasion, a-t-il ajouté, de s’assurer que l’ONU fournit au peuple haïtien le bon soutien, au bon moment, alors que la police continue de tirer sur des manifestants réclamant la démission sans condition du président contesté Jovenel Moise, accusé de corruption.

M. Lacroix a également estimé que le peuple haïtien est pris dans un cercle vicieux, en l’absence de gouvernement confirmé.  Or sans gouvernement, les tâches essentielles, telles que l’élaboration d’un budget ou l’organisation d’élections législatives sont impossibles à réaliser.  On se trouve donc dans une impasse, a-t-il reconnu. 

Alors que l’appel du Président Jovenel Moïse au dialogue national et à la formation d’un gouvernement d’union a été considéré par l’opposition comme une proposition jugée comme étant « trop peu, trop tard », M. Lacroix a toutefois considéré, lui, que faire du départ du Président une condition préalable au dialogue laissait peu de place à la négociation.  Cependant, la formation d’un tel gouvernement pourrait bien permettre de trouver les solutions politiques durables dont nous avons désespérément besoin, a-t-il dit.

En ce qui concerne les progrès réalisés au cours des 15 dernières années, M. Lacroix a mentionné, entre autres, l’appui de l’ONU au système de justice et le développement de la Police nationale haïtienne, qui ont permis de réduire de près de 50% le taux d’homicides.  Aujourd’hui, toutes les communes d’Haïti ont une police nationale à temps plein, le nombre d’officiers étant passé de 2 500 en 2004 à 15 400 aujourd’hui. 

Notons que la police haïtienne est encore sous-équipée et dans certaines régions reculées du pays, le commissariat ne dispose aucun moyen de locomotion.