By Rezo Nodwes -28 septembre 2019
Samedi 28 septembre 2019 ((rezonodwes.com))– Le pouvoir, l’opposition qui parle mais qui ne dit rien en notre faveur, qui n’a rien à dire alors que nous sommes souffrants, que notre beau pays est dans un état de tension majeur. Nul ne peut prévoir si les colères vont se coaliser, et chaque côté prépare ses tactiques pour le gros lot, le magot.
Ne devrions-nous donc pas porter plainte contre l’Etat qui, aujourd’hui, ne peut plus nous garantir la sécurité ? Ne devrions-nous pas aussi justicier l’opposition pour nous, citoyens honnêtes, pour avoir contraint chaque jour notre libre circulation ?
Pouvoir, opposition, cessez de nous kidnapper !
Depuis le début de septembre, casse-têtes pour le pouvoir en place. Pas de carburant dans les pompes à essence, ou s’il y en aurait, l’Etat central n’était en mesure d’assurer la réglementation et le contrôle. Ou est l’Etat ? L’administration publique en grève totale. Surviennent manifestations, cassures, pillages, incendies et la généralisation de l’insécurité.
Le pays de manière générale est en mode lock. Et l’Etat en général ne se soucie plus de nous puisque l’exécutif, le législatif et le judiciaire cessent d’exister. C’est la faillite totale.
Les mécontentements qui se manifestent depuis la rentrée des classes sont de nature diverse et touchent à des intérêts parfois contradictoires. Si après une énième ratée de la séance de ratification du PM nommé, l’opposition politique parle de victoire presque tenue, Jovenel Moïse, de son côté, a décliné son voyage vers les États Unis à la dernière minute, cause, il ne pourra donc se présenter les mains vides.
Après février dernier, le pays a sombré dans le désarroi faute d’un manque de leadership avisé au plus au niveau de l’Etat, et également d’une politique éclairée des opposants. Mais on espère, à la primature comme au palais national, que le morcellement des revendications, la lassitude, joueront les extincteurs. Nos politiciens sont piteusement échoués puisque c’est un homme d’affaires qui, pour l’instant, impose l’agenda. Quel gâchis !
Par ce constat, on se demande bien si les hommes politiques ont compris l’ampleur de ce qui se passe dans le pays ? De la colère accumulée ? Décuplée, même, par l’impression qu’un matelas de communication politique a été jeté sur le mouvement de l’opposition politique. Entre temps, le clou s’enfonce dans le dada de notre Jojo national et le plus dur, il n’en restait que la peau et l’os. Le désordre règne dans les rues. « la vi nan bouk la pa fasil », comme si c’était normal. La plus part applaudit les déchets, les barricades, les matières fécales dans les rues. Un grand peintre avait dessiné la barrière des sœurs St-Louis de Bourdon. Nous sommes un grand peuple. Par méchanceté une tendance salue le travail des hommes armés au détriment de la police. Quelle société !
Les revendications sociales ont toute légitimité à être pensées ensemble, mais à la condition de les inclure dans un projet de revalorisation des savoirs. Un projet qui devrait prendre en compte une relocalisation de l’économie par la réindustrialisation, un rééquilibrage du terroir suivant une déconcentration des biens de la métropole à un seul petit clan depuis toujours.
Ici, le président Moïse est à l’épreuve continuellement d’un pays lock. S’il est le garant de la bonne marche des institutions, il est à noter qu’il est également, à ce point, le seul responsable de cette déchéance.
Matières fécales au sénat comme si les visages de nos fameux élus représentaient à cette description. Sénateurs giflés. Hey, on a vu notre Patrice Dumont sous les détonations au parlement alors qu’il essayait de défendre son pauvre collègue. Un journaliste blessé de projectile, des dizaines de manifestants siégeaient une nouvelle fois à la place de nos soi-disant sages. Il y en a qui disent que c’est normal.
Des mendiants devant des stations de médias, on fait de la publicité. Oui, c’est normal ! Des magasins pillés, des véhicules incendiés au nom de la démocratie, au nom du besoin de la manjay, c’est normal. N’est-ce pas d’encourager le vagabondage, le vol ? Comment dirons-nous à nos enfants qu’on soit descendu aussi bas ? Nous devenons une société de violence. Se boule’l ye zo …
Jovenel Moïse, seul garant de la bonne marche des institutions, sauvera-t-il son poulain Michel ou sera-t-il en mesure de sortir le pays de ce carcan? Un défi majeur pour le président après ses échecs répétés depuis Jacques Guy Lafontant. Autre chose, notre président doit nous avouer ce qu’il a dit à ses financiers et alliés politiques pour qu’ils soient aussi amèrs.
Entre temps, le grogne se poursuit dans le secteur privé des affaires, divisé pour uniquement des raisons de manger et de boire (intérêts personnels) mais où est la république. Et si on écoutait les fins penseurs des médias, des journalistes qui ne servent rien à la république et qui discutent des mêmes sujets quotidiennement. Les pâtés chauds !!!
Entre temps, les revendications sont multiformes et ont semé la pagaille sur les autoroutes empruntées chaque jour par plus d’un million d’haïtiens. Ils ont engagé leur guerre pour le pouvoir, la concurrence s’annonce de taille mais au détriment du pays.
On est de ce pays que l’on tue doucement.
Oubliant son passé, niant son avenir.
Le petit peuple pleure sur son présent.
Et son identité n’est plus qu’un souvenir.
Quel avenir pour nous autres ?
Gidlet Servius