By Rezo Nodwes -28 septembre 2019
Samedi 28 septembre 2019 ((rezonodwes.com))– C’est une question d’actualité tant pour les universitaires que pour la jeunesse qui cherche à chambarder l’ordre injuste actuel.
Il y a une majorité de jeunes haïtiens qui ont envie seulement de tout foutre en l’air. Ils ont raison. Il y a aussi quelques personnalités qui ont envie de proposer. C’est une obligation suffisante pour eux. En tant que jeune cadre de ce pays, je porte la responsabilité de ne pas rester les bras croisés, l’esprit lié ou aliéné et laisser cet ordre inhumain se régénérer.
Ce système de gouvernement est mort. Et quand on a un cadavre, on ne peut que l’enterrer. Parler de système de gouvernement renvoie à la politique, la gestion de la cité. Et la politique, depuis sa genèse avec Platon et Aristote, ne s’est jamais développée en un corps de connaissance stable sans considération historique.
Tous les systèmes de gouvernement actuels sauf un, ont adopté trois approches. Ils se sont présentés à leurs peuples respectifs soit suivant l’approche américaine, soit selon l’approche Anglo-européenne ou encore suivant l’approche de critique radicale.
Le système de gouvernement, comme élément, pour les américains dépendent grandement des comportements des acteurs politiques. Celui des Européens et des Anglais est plus traditionnel. En pratique, ce sont les institutions politiques ou les structures politiques qui oriente la politique. L’approche de critique radicale, étant dénonciatrice, critique la domination du versant américain de cette discipline sous une parapluie de considérations plurielles (écologique, théologique, ou féministe).
Le sujet central de cet article interpelle. Si après toutes ces années passées dans l’illusion que le capitalisme américain était la solution à tous les peuples, nous sommes en droit de se demander si ce système mercantiliste est applicable partout et ailleurs. Sans nous tirer une balle au pied, il y a des peuples qui ont choisi d’autres formes de gouvernement qui ont quand réussi à mettre en application la vie commune.
Et nous ? laquelle de ces approches devons-nous considérer dans la quête du nouveau système de gouvernement orienté vers plus de justice, plus d’équité et plus en accord avec notre histoire ? Aucun système de gouvernement calqué sur l’occident (américano-anglo-européen) ne donnera des résultats en Haïti. Raison : parce que notre identité parcellée et notre sens acquis de l’histoire nous en empêcheront toujours. Toute tentative de calquer ces systèmes sur la réalité historico-politique d’Haïti va se heurter contre un mur de crise identitaire et un mode opératoire durable chez l’être haïtien qui frôlera l’incompréhension pour les esprits non enracinés du sens profond de l’histoire de ce peuple jadis vaillant mais actuellement affaibli et passif.
J’épargne aux lecteurs cette analyse psychanalytique, car l’objet de sa mention est seulement indicatif. Dans un sens plus pratique, prenons par exemple la démocratie qui est une forme de gouvernement dans les trois approches. La démocratie n’est pas un produit exportable comme le dit plus d’un. Elle n’est pas non plus le fils unique de la domination américaine. Elle est une forme de gouvernement adaptable, la plus proche de la justice. Car s’il n’y a pas de justice pour la majorité, il n’y a pas de bien-être pour tous. Le concept majorité implique implicitement une certaine globalité.
Chez nous, le choix d’une forme de démocratie sera plus réussi si et seulement si les constantes suivantes le guident et le gardent. Parce que nous avons arraché notre liberté dans un contexte où l’esclavage est la norme mondiale, notre façon de gouverner doit toujours être vigilant face à la jalousie de ces anciens colons qui sont maintenant défenseurs de leurs intérêts au détriment des peuples libres. Un étranger ne doit jamais être maître chez nous en principe. Parce que notre fondation psychique ne l’acceptera jamais. Ce n’est pas la xénophobie, mais la nécessité d’être toujours jaloux de notre épopée comme la première république noire du monde. Il faut toujours, dans toute forme de gouvernement future, laisser une fenêtre populaire, pour avoir le mot de tous lors des grandes décisions.
C’est la valeur allocative de notre liberté qui doit être préservée, renouvelée et incrémentée pour toujours. S’il est académiquement vrai qu’a l’heure actuelle, nous ne pouvons pas calquer la démocratie directe comme la Russie, si économiquement nous ne pouvons pas reproduire la démocratie indirecte[représentative] pour avoir encore des sénateurs et des députés avarices.
Cependant, nous pouvons amorcer la nouvelle Haïti en construisant une démocratie mixte, avec des bases solides à définir, mais le peuple devra toujours le droit de révocation de toutes décisions inutiles de ses décideurs. A titre d’exemple, la Suisse adopte cette démocratie. Et le peuple iranien a construit une démocratie religieuse parce que le peuple et la religion sont la marque de fabrique fondatrice de cette société.
Pendant que la lutte continue pour chambarder ce système foutu, chers jeunes, je vous invite à rester constamment dans l’arène politique pour sauver et garder notre chère Haïti.
Smith Joseph
Lic. Psychologie MA, Théologie islamique MBA.
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