À Port-au-Prince, le message de Jovenel Moise reste à convaincre, une dure réalité sur le terrain

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By Rezo Nòdwès -25 septembre 2019

La décision de l’Association professionnelle des Banques refroidit encore la reprise déjà fragile des activités commerciales dans la capitale haïtienne. À l’annonce également de démission du coordonnateur du Forum économique du secteur privé, Frantz Bernard Craan, partagé sur l’avenir de Jovenel Moise au pouvoir, Port-au-Prince comme d’autres villes de province restent sous l’emprise d’un mouvement ‘’lock’’.

Port-au-Prince, mercredi 25 septembre 2019 ((rezonodwes.com))–À défaut de la tribune des Nations-Unies, à New York, mardi, à l’occasion de la 74ème session ordinaire, le Président de la République, Jovenel Moise, dans un message préenregistré, à Port-au-Prince, a livré sa vision sur la crise sociopolitique, née particulièrement de la pénurie du carburant. La main tendue manifestée à l’opposition politique, dans la perspective de la formation d’un gouvernement d’union nationale, semble n’avoir, à outre mesure, convaincu ses adversaires politiques.

Dans les rues de la capitale, l’inconfort est palpable, la peur s’est installée dans le cœur des riverains. Le gros commerce, l’école, les banques privées gardent encore leurs portes fermées. Le transport public, le petit commerce roulent au ralenti, a observé, mercredi, Rezo Nòdwès. Dans certains quartiers, des rues restent encore jonchées de barricades, de cendres de pneus enflammés, de détritus, pouvait-t-on constater.

À Pétion-Ville, des chauffeurs de tap-tap ont dû affronter la colère de truands s’activant derrière les barricades pour rançonner des citoyens. À Canapé-Vert, à quelques encablures de Iguana Café des malintentionnés ont versé de l’huile sur la chaussée paralysant du coup la circulation automobile, rapportent des médias locaux.

Au Carrefour de l’Aéroport, en dépit d’une présence policière soutenue, des protestataires attaquent des véhicules privés en lançant de pierres, brisant leurs pare-brises et blessant leurs occupants. Des scènes apocalyptiques et éhontées de jeunes encagoulés, munies d’armes blanches, agressant des passagers dans le transport public au carrefour Gérald Bataille, marque le désengagement des forces de l’ordre dans un contexte sécuritaire pollué, a analysé un jeune politologue, préférant garder l’anonymat.

Entre temps, la vie sociale se meurt, les prix des produits de base grimpent, des familles peinent à faire bouillir la marmite.  Dans l’intervalle, l’opposition maintien son appel à manifester, la communauté internationale se terre dans un silence sonore et l’étau se resserre autour de Jovenel Moise.

Hervé Noël
vevenoel@gmail.com