Amélie Baron : Violées, veuves, sans abri, les femmes des bidonvilles d’Haïti abandonnées aux gangs

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By Rezo Nodwes -14 juillet 2019

Dimanche 14 juillet 2019 ((rezonodwes.com))– Dans un article publié sur le site internet de TV5 Monde, la correspondante en Haïti de l’AFP (Agence France Presse) a mis à nu la réalité des quartiers pauvres de la capitale haïtienne.

La journaliste a surtout étalé à la face du monde le sort de ces femmes, invisibles pour l’État, les ambassades et les officines internationales, faisant tout d’ailleurs pour cacher ou altérer la réalité de l’horreur vécue par ces êtres humains abandonnés par tous et laissés à la merci des gangs armés par des mains puissantes membres du secteur politique et de celui des affaires.

Amélie Baron a recueilli et traduit en des termes poignants les témoignages des survivantes des massacres survenus à La Saline et qui, actuellement sont plongés dans une misère extrême après avoir perdu leurs proches parents et assisté, impuissantes, à la destruction de leurs cahutes et des maigres effets qui leur appartenaient.

Les bandits « ont occupé notre quartier pendant trois jours. J’ignore pourquoi ils ont décidé de tout brûler: personne ici n’avait de contentieux avec eux », a confié l’une d’entre elles, Valioa Jean-Charles, à la journaliste qui enquêtait sur les dizaines de morts signalés par les organismes locaux de défense des droits humains.

Malgré l’existence de nombreuses organisations féminines recevant des fonds de l’étranger et d’un ministère à la condition féminine et aux droits de la femme, ces filles et femmes « victimes de viols collectifs, certaines en présence de leurs jeunes enfants », n’ont bénéficié d’aucun support, d’aucun soin médical ou soutien psychologique.

Loin de là, la situation de ces gens, étant ignorée par les grands médias locaux qui évitent d’en parler, n’a suscité aucune compassion dans l’opinion publique. Pire, les habitants des quartiers pauvres sont dénigrés et perçus par des résidents d’autres quartiers comme des membres et complices des gangs.

Une discrimination qui fait d’autant plus mal que ces victimes ont vu leur vie complètement détruite par ces malfrats à la solde de certaines autorités ou entrepreneurs.