À l’instar de la ville des Cayes, les funérailles symboliques du président Jovenel Moise ont été chantées par des manifestants à Jacmel.
Et la dixième journée sera probablement animée en partie par les partisans du pouvoir qui comptent gagner les rues, mardi, pour exiger le respect du mandat de 5 ans de Jovenel Moise et qu’on n’arrête surtout pas « l‘élan du progrès qui est en marche« . Les manifestants pro-pouvoir vont crier haut et fort dans les rues qu’ « On ne change pas une équipe qui gagne » nonobstant la publication du rapport de la Cour des Comptes mettant à nu les « stratagèmes » utilisés par le président Jovenel Moise pour s’enrichir illicitement aux dépends des pauvres en détournant des millions de gourdes des fonds de Petro Caribe.
Entre-temps, lundi aux Gonaives, malgré les menaces non voilées du PM de facto Jean Michel Lapin enjoignant le DG de la PNH à « ramener le calme et la sécurité dans les rues » sans inclure les zones contrôlées par des gangs armés qui s’affrontaient et s’entre-tuaient dans l’Artibonite, des soulèvements populaires ont paralysé le fonctionnement de l’administration publique. À Port-au-Prince, des mouvements sporadiques ont contraint des citoyens à mesurer leur déplacement. À Jacmel également des personnes sont descendues dans les rues pour contraindre Jovenel Moise à démissionner
Port-au-Prince, lundi 17 juin 2019 ((rezonodwes.com))–Dans les rues, la tension s’intensifie. Autour du Chef de l’État l’étau se resserre. Pas un jour, depuis le 9 Juin dernier, sans énumérer des heurts, des casses sans écouter le même refrain ’’la démission de Jovenel Moise’’.
Le Chef de l’État rattrapé par des transactions douteuses mises au jour dans la version complétée de la Cour supérieure des Comptes et du Contentieux administratif voit ses sommeils troublés. Le son de cloche contraire carillonné par ses conseillers et partisans zélés et fanatiques, n’a pas sensibilisé l’opinion publique. Les éléments sont trop palpables, au regard des documents annexés au rapport.
À Port-au-Prince, ce lundi, la tension enveloppait certains quartiers. Au Champs de Mars, devant l’Ambassade de France, des manifestants montaient la garde pour exiger la libération de deux étudiants remis aux forces de l’ordre par des autorités françaises. La tentative pour prolonger le mouvement jusqu’à l’Ambassade américaine à Tabarre s’est révélée sans succès. Au Carrefour de l’Aéroport, des agents du Corps d’Intervention et de Maintien d’Ordre ont dispersé la foule.
‘’L’institution policière est à la botte du PHTK. Plusieurs essais de remobiliser les troupes ont été réprimées par les forces de l’ordre’’, s’énerve une manifestante.
Gonaives et Jacmel debout
Aux Gonaives, de très tôt, des institutions publiques ont été attaquées. Des manifestants remontés ont procédé à la fermeture de certaines administrations publiques qui tentaient de se reprendre. Des barricades de pneus enflammés, des pierres ont été érigées sur la chaussée entravant le circulation dans la Cité de l’Indépendance, rapportent des images tournées sur les réseaux sociaux.
À Jacmel également, des protestataires étaient à l’œuvre. À l’instar de la ville des Cayes, les funérailles symboliques du Chef de l’État, Jovenel Moise ont été chantées par des manifestants. La bière noire transportée par des citoyens ont arpenté plusieurs rues de la ville, relatait un journaliste local.
Le panorama présenté, 9 jours après le mouvement, augure des perspectives compromettantes pour la suite du mandat du poulain de Michel Martelly sous le gouvernement duquel, selon la CSC/CA, la plus grande partie du gâteau Petro Caribe a été avalée. L’horizon s’assombrit pour Jovenel Moise qui, en dépit espère les jours sereins pour pouvoir reprendre la main. Et ce n’est pas pour rien que le ministre de l’Education nationale insiste et vient de rappeler que les examens officiels se tiendront aux dates prévues. Ainsi va le pays et son système éducatif.
Hervé Noël
vevenoel@gmail.com