Vendredi 14 juin 2019 ((rezonodwes.com))– Un peu plus d’un an après la construction de ‘’La central fotovoltaica de Monte Plata’’ avec une capacité de 34 MW et inaugurée en mars 2018, les dominicains se lancent dans la construction d’une deuxième centrale solaire à Baní, une ville a potentialité agricole et touristique située au sud de la République dominicaine et capitale de la province de Peravia.
Le coût d’investissement de cette centrale qui est estimée à plus de $100,000,000 US et pour une capacité installée de 200,2 MW est garanti par la résolution numéro CNE-CP-0014-2019 de la Commission nationale de l’énergie (CNE). Cette centrale sera construite par le biais de la société « EDP Energías Renovables Dominicana, SA », filiale locale de « Energy Development Partners », développeur d’énergie renouvelable basé à Rhode Island, aux États-Unis. Cette centrale va faire de la république dominicaine la première nation de la Caraïbe en matière de génération d’énergies renouvelables.
D’après leur plan, les dominicains n’arrêteront pas là. Ils projettent de générer ‘’300 MW d’énergie renouvelable chaque année au cours des cinq prochaines années, entre 2020 et 2025’’. Cela leur permettra d’ajouter à la production électrique du pays 1,500 MW d’énergie propre et respectueuse de l’environnement, afin de répondre aux besoins croissants d’une économie dynamique et en pleine croissance.
Ce n’est pas un secret pour personne, l’on assiste depuis quelques années à une baisse mondiale du prix de l’énergie renouvelable. Cette baisse mondiale concerne surtout les énergies solaire et éolienne, ou encore le photovoltaïque. Quel est l’impact de la décision adoptée par le gouvernement haïtien dans le budget 2017-2018 qui supprime les taxes douanières d’importation sur certains produits de la filière solaire ? Cette décision a-t-elle favorisé le développement des énergies renouvelables en Haïti? La réponse est non.
Le développement ne se fait pas en un jour. Cela se planifie et ceci sur le long terme. L’énergie est à la base de tout développement. Car la satisfaction de tous les besoins humains fondamentaux- l’eau, l’alimentation, la santé, l’éducation- dépend de la disponibilité de l’énergie. La mauvaise situation économique d’Haïti est liée en partie à sa pauvreté énergétique.
Pour lancer le développement économique d’un pays, l’énergie constitue la clef de voûte sinon un vecteur important. Certains chercheurs ont même démontré une corrélation entre certains indicateurs sociaux (PNB, taux d’alphabétisation, fécondité, mortalité infantile) et la consommation d’énergie/capita ((kWh par habitant). Dans les grandes Antilles, Haïti est située en dernière position avec 35kWh/habitant pour l’année 2017. Face à un tel constat, l’on ne peut pas espérer grand chose en matière de progrès économique.
Pays à ressources limitées, Haïti devrait opter pour les énergies renouvelables qui seront bien sûr couplées aux énergies conventionnelles. Les énergies renouvelables permettent d’équilibrer trois facteurs importants dans toute société qui sont la compétitivité, la sécurité d’approvisionnement et la protection de l’environnement. La filière solaire devient une source d’énergie fiable et moins coûteuse quand elle est combinée au stockage d’énergie et aux logiciels intelligents. C’est une ressource illimitée et facile à exploiter. La maintenance des systèmes solaires n’est pas coûteuse et ils peuvent durer jusqu’à 25 ans.
Selon le ‘’Worldwatch Institute’’ (2014), six kilomètres carrés de panneaux solaires photovoltaïques aux alentours du Lac Azuei pourraient générer autant d’électricité que produit Haïti actuellement! Ce même institut croit qu’un peu plus de six kilomètres carrés de turbines éoliennes installées aux alentours de ce lac seraient en mesure de produire autant d’électricité en un an que le pays entier a générée en 2011! Le Morne-à-Cabrit, situé à la limite nord de la plaine du Cul-de-sac, serait en mesure d’accomplir le même exploit avec seulement 7,5 kilomètres carrés de turbines éoliennes!
A nous de décider de ce que nous voulons pour notre pays dans 5, 10, 15 ou 20 ans en matière d’énergie. Mais s’il existe un moment pour planifier demain c’est aujourd’hui. Cela consiste à faire des choix éclairés sur la base nos ressources actuelles et futures!
Par JodanyFortuné, le 12 juin 2019