Décès infanto-juvénile d’un régime politique kwashiorkor! par Carly Dollin

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13 juin 2019 Rezo Nodwes

Confusions, cacophonies, menaces, répressions, intimidations, crimes, diversions, astuces déloyales, stratégies de procrastination, actions barbares contre de nobles institutions, contre des forces vives de la nation, des professionnels et de simples citoyens ; tous les tristes signes vitaux de la mort prématurée de ce régime politique amateur et cupide se font remarquer au cours de cette année 2019.

Faux président, faux policiers, faux politiciens, faux journalistes, faux conseillers, faux ministres, faux premiers ministres, faux directeurs généraux, faux médias, faux parlementaires, les mêmes vocables, les mêmes constats, les mêmes prétextes, les mêmes discours, les mêmes entêtements, les mêmes opiniâtretés, ainsi que les mêmes scènes et les mêmes épisodes qui caractérisent les mêmes feuilletons et les mêmes séries, déjà vus et entendus, retraçant la fin ultime d’un pouvoir politique aveugle. Tous les concepts de la thanatophobie de ce régime politique sont soulignés à l’encre forte sur notre territoire, de 27 750 km carrés, meurtri, ensanglanté et précipité dans le chaos systémique, au cours de cette année 2019.

Les désordres, les injustices, les crimes et les barbaries ont définitivement atteint un pic choquant et révoltant en ce sombre mois de juin. Des journalistes, des jeunes garçons, des jeunes filles, des étudiants, voire des marchands, des propriétaires d’entreprises et d’honnêtes policiers, sont la cible de ces animaux politiques qui sont déterminés et motivés contre les vents cycloniques et les marrées montantes du petrochallenge pour maintenir leurs positions officielles, soit les seuls espaces qui leur garantissent l’oxygène qui alimente leurs poumons.

En dehors des bulles officielles, ces parlementaires, ces ministres, ces conseillers et ces présidents indignes – qui communiquent, badinent, dinent, déjeunent, soupent, boivent, voyagent, jouent et séjournent avec des assassins et des bandits notoires – cassent rendez-vous avec le trépas. Si les refuges officiels sont les uniques asiles et les seuls abris pouvant accueillir ces serpents politiques ; alors, il serait temps que ces arrogants, indécents et cupides dirigeants sans vision, sans cœur et sans tête, fassent leurs testaments car de gré ou de force, ils vont devoir laisser ces espaces républicains climatisés, blindés, teintés et protégés, qui leur confèrent des missions criminelles aux enfers avec la plus grande facilité. Haïti n’en peut plus dans cette course effrénée de l’indignité couplée d’un amateurisme, d’une extrême gourmandise et d’une infamie si critique et honteuse. Et comme ces exploiteurs séculaires, voire plus que ces prédateurs, la vaillante et courageuse population est déterminée à braver tous les dangers. Lui opposer dans cette quête de lumière, de vérité et de justice serait penser détenir le pouvoir de demander à la mer de faire silence ou de calmer une tempête caribéenne.

Messieurs les falsificateurs, les imposteurs, les dilapidateurs et les bambocheurs, vous êtes dans l’œil d’un cyclone et au centre d’un séisme de haute magnitude quasiment transformé en tsunami, vous ne pouvez vous y échapper. Vos résistances et vos remontrances ne font qu’aggraver la situation en amplifiant et augmentant les litres de sang du peuple qui coulent en vain dans tous les coins et les recoins de la Capitale. Soyez intelligents en défendant une circonstance atténuante, en demandant de vous accompagner, par un dernier cortège officiel, aux destinations pénitentiaires impatientes de vous accueillir. Ce sont les règles du jeu. Vous fraudez, vous bluffez, vous usurpez, vous dilapidez ; donc, vous en connaissez les conséquences. Alea jacta est.

Le cancer est à sa phase terminale

Depuis les épisodes époustouflantes des 6-7 juillet 2018 jusqu’aux évènements sinistres et macabres de février 2019, le malade présentait déjà tous les signes clairs de la fin obscure. Il parle, il déparle, il reparle pour ne rien dire, avec des tons arrogants, puis avec des tons de brebis égarées. Le régime était mourant, agonisant, expirant, soupirant au point de croire que c’était déjà un cadavre en putréfaction.

De nombreuses maisons incendiées, des entreprises saccagées, des magasins pillés, des dizaines de véhicules volés en fumée, dans les rues, dans les maisons de concession et devant des hôtels suspects de bénéficier des fonds petrocaribe ; la fureur populaire embrasée par la décision présidentielle irréfléchie et aveugle d’augmenter le prix du carburant était généralisée et ne pouvait être contenue par aucune force, qu’elle soit obscure ou lumineuse, suite au quart de final du mondial 2018 entre le Brésil et la Belgique. Pourtant, de nouvelles actions et des mobilisations intenses des petrochallengers allaient crescendo. Le 17 octobre, puis le 18 novembre, la population allait récidiver dans des messages forts et puissants et avec des coups plus savants pour solliciter la prise en charge et l’accélération du procès petrocaribe.

Malheureusement, faute de leaders du côté de la population, préparés à cette cause impromptue, quelques pauses fragiles allaient permettre aux gangsters du petrocaribe de développer des manœuvres de diversions et des stratagèmes de procrastination pour sortir « le grand jeu » avec des cartes déloyales en créant une peur bleue dans le camp et dans le salon du peuple. Ces derniers pions, déposés arbitrairement par ces animaux politiques égocentriques, dans le jeu d’échec face à la population, leur ont permis de sortir la tête de l’océan glacial et infernal, pour continuer d’exister justes pour quelques jours supplémentaires. Ils font durer un peu les plaisirs procurés par les privilèges officiels. Comme cadeau de Noël, de nombreux décès spectaculaires avec des balles à la tête sur des manifestants, ont été commis par des professionnels et des snippers employés par le régime, dit-on, qui dépassent les habilités et les expertises des Arnels, des Ti-Je, Gro-Je et Nen Kankan.

Plus d’une centaine de décès par balles de janvier à mai 2019, plus de 57 décès par balles au seul mois de février, plus d’une dizaine de jours sans vie, sans avis, avec des sans aveux qui dirigent une barque en mode titanique fendillé par des icebergs en plein océan. Du 7 au 20 février, le pays entier a été « lock » au triple tour.

Au 7 février, les activités n’ont pas été que paralysées ; on pensait que l’apocalypse avait été lancée en Haïti, en cette date historique de notre histoire de peuple libéré d’un régime dictatorial sanguinaire. Quand un président, uppercuté et électrocuté par les frappes percutantes du mouvement petrochallenge, a pris huit (8) jours avant de prononcer une maladresse à la nation comme du chocolat empoisonné en guise de cadeau de St Valentin, accusant et épinglant ses pairs et ses compères du narcotique ; quand un premier ministre devait prendre son « mop » pour essayer d’essuyer en vain les pollutions et les insalubrités produites par la présidence, en faisant des promesses vaines et fallacieuses ; quand des mercenaires devaient fouler incognito le sol national avec des armes lourdes et des munitions de guerres qui échappaient au contrôle des forces régaliennes ; quand les autorités de l’Etat ont tout vilipendé en ces deux semaines de films d’horreur, on croyait que la fin du monde avait commencé en Haïti.

Un petit fil de lin connectait encore le président à la Maison Blanche haïtienne, en mode tombe blanchie. Dans ses élans incultes et immatures et dans ses discours abracadabrants, irréfléchis, impromptus, non désirés et indésirables, dans ses postures déséquilibrées et désaxées, on déduisait l’insomnie, la peur et la longue asthénie qui hantait la famille présidentielle. Des manœuvres de diversion et des coups de résurrection allaient être conçus et mis à exécution, semble-t-il, par des acteurs intéressés de l’International, qui ont donné un brin d’espoir aux acteurs principaux de ce régime dilapidateur pour vivre encore quelques jours de grâce dans une liberté factice. Il ne s’agit que d’une stratégie de procrastination, car les actions entreprises en cette ère de guerre acharnée contre la corruption dans tous les pays démocratiques dont ceux de l’Amérique Latine, de l’Asie ou de l’Europe se concluent toutes avec les mêmes sentences : restitutions et incarcérations. Au cours de la dernière décennie, de nombreux hauts dignitaires indexés de corruption terminent leurs courses abusives à la corruption et aux gabegies administratives derrière les barreaux.

De la prison à la présidence ; mais surtout de la présidence à la prison

L’histoire récente ne semble pas regorger de beaucoup d’exemples de transitions spectaculaires de la prison à la présidence. Le cas du fameux prix Nobel de la paix de 1993, Nelson Mandela, en est une rare exception. Apres vingt-sept (27) ans d’emprisonnement injuste, Madiba a été élu à la tête de l’Afrique du Sud, qu’il a su mener à la terre promise au cours de son règne en y créant un climat de paix, de confiance, de sécurité et de stabilité, principales conditions d’attractions des investissements locaux et étrangers.

La dernière décennie est marquée, par contre, par le constat surprenant d’une panoplie de chefs d’Etat et de haut-dignitaires convertis en prisonniers, notamment pour cause de corruption et de détournement de fonds publics. Les signaux lancés par les institutions de vigie sont clairs. Ceux qui volent l’argent public doivent terminer leurs courses effrénées d’enrichissement déloyal derrière les barreaux. Partout à travers le globe, en Amérique Latine, en Asie, en Afrique, les institutions de contrôle et de promotion de justice et des valeurs sont toutes unanimes à reconnaître la nécessité de lutter contre la corruption, au plus haut niveau des Administrations publiques.

La corruption est un fléau, la principale cause de la pauvreté abjecte, des injustices sociales, de la vulnérabilité du plus grand nombre, de l’insécurité et de l’instabilité sociale, politique et économique. Longue et garnie est la liste de têtes puissantes pendant des quinquennats ou des décennies, transformées en des vaut-riens en raison de leurs défoulements aveugles et insensés sur les richesses et les ressources collectives. Car, ces mêmes figures puissantes jadis, objet de dilapidations et de graves malversations, ont été sur la sellette, humiliées et avilies publiquement jusqu’à écoper des peines pénitentiaires à la hauteur de leurs actes. Les anciens présidents brésiliens, Luiz Inacio Lula da Silva, Michel Temer et Dilma Rousseff ont été accusés, arrêtés et condamnés pour des collusions illicites avec des compagnies locales et d’autres actes de corruption, bannis par la loi. L’ancien président sud-coréen, Lee Myung-bak, a été condamné à 15 ans de prison pour corruption. Le fils de l’ex-président du Mozambique Armando Guebuza, a été arrêté pour scandale de corruption dit de la « dette cachée ». L’ancien président salvadorien Elias Antonio Saca a été condamné à dix ans de prison et contraint de rembourser la somme de 260,7 millions de dollars dilapidées. L’ancien Premier ministre du Pakistan, Nawaz Sharif, a été condamné à sept ans de prison dans une affaire de corruption. Amado Boudou, ancien vice-président et ancien ministre de l’Économie, sous la présidence de Cristina Kirchner, a été condamné à 6 ans de prison pour des opérations déloyales, dont des de délits d’initié. L’ancien président du Costa RicaMiguel Angel Rodriguez, a été condamné à cinq ans de prison pour avoir reçu des pots-de-vin de l’équipementier télécom Alcatel.

Ils sont donc légions, les cas de présidents indignes et corrompus qui finissent derrière les barreaux. qu’il s’agisse de pays en voie de développement, émergents ou industrialisés, la lutte contre la corruption, sans distinction de couleur, de titres, de sexe, s’inscrit dans la saine démarche de résorber la pauvreté et les inégalités économiques et sociales.

Au mois de juin 2019, la Cour Supérieure des Compte a ouvert la  boite de pandore, en jaillissant la lumière sur les actes honteux de grave corruption commis concernant les fonds PetroCaribe. Haïti a signé les mêmes conventions, les mêmes chartes, les mêmes règles et les mêmes lois qui gouvernent et régissent les fonctionnements entre les gouvernants et les gouvernés. Du train que ça va, il y a certitude absolue qu’armistice ne sera pas accordée à ces pilleurs et dilapidateurs des fonds publics qui devaient être consacrés au bien-être des onze millions d’âmes déchues en quête d’un bonheur illusoire. Haïti doit nécessairement emboiter le pas aux pratiques justes et rationnelles qui tiennent le plaidoyer de poursuivre et sanctionner les coupables de dilapidations.

La faute au système, c’est faux et archi-faux

Des discours accusateurs tenus par des privilégiés et des bénéficiaires au sommet – qui ne peuvent plus mentir, bluffer et usurper, dans des postures et des impostures infâmes – visent à faire porter les sept péchés capitaux par un « soi-disant » système. C’est vrai nous sommes des voleurs et des dilapidateurs, mais c’est à cause du système ; c’est vrai que nous sommes des arrogants, des incompétents et des bandits, mais ce n’est pas de notre faute, c’est à cause du système ; ce sont entre les lignes, les synthèses à dresser des discours sophistes et illogiques entretenus par les hommes d’Etat corrompus de ce régime politique infâme. Raisonnements totalement absurdes, ce sont des sophismes et des paralogismes qui ont pour mobile d’innocenter les petrovoleurs. C’est faux et archi-faux, le système n’est jamais la cause des actions malhonnêtes, déloyales et illicites des dirigeants.

Deux raisons soutiennent la lumière et la vérité sur ce sujet. D’une part,  il est écrit en lettres imposantes, dans tous les textes de lois du pays et dans toutes les conventions internationales que nous avons signées et endossées, que les vols, les viols, les usurpations, les corruptions et les malversations sont bannies, avec véhémence, par la loi. Donc, le système n’invite pas au vol et à l’enrichissement illicite d’un petit clic au détriment de toute une population dépourvue du minimum vital. Le vol est hautement puni par la législation haïtienne. C’est ce que nous informe le système. D’une autre part, l’éthique, la morale, le respect des vies et des biens sont des plaidoiries supportées par tous les textes de lois du pays et par notre constitution. Donc, le système n’encourage guère la corruption, les contrats déloyaux, les injustices, les banalités, l’impudicité, le banditisme, le matraquage. Assez d’envoyer la balle dans le camp du système que vous voulez faire endosser vos gabegies et vos malversations !

C’est vrai que ce sont actuellement des exceptions sous ce régime politique amateur et dilapidateur ; mais dans ce pays, dans notre Haïti, il existe des cadres, des ministres, des députés, des sénateurs, des professionnels qui ne sont pas impliqués dans les malversations et dans l’argent sale. Il y a des gens honnêtes qui ouvrent et ferment, au vu, au su et à l’insu de superviseurs, des coffres et des tiroirs contenant des billets rouges et des billets verts ; pourtant ils ne sont pas tentés de remplir leurs propres poches. C’est juste une question de principe. Ces personnalités, que nous rêvons voir multiplier dans les haut-postes décisionnels de notre nation, font de la morale, de l’éthique, des valeurs divines et du respect des biens publics, leur principale boussole. Avant même de se référer aux textes de lois qui vont exactement dans le même sens, quand délibérément vous alimentez les malversations, vous  volez, violez, mentez, usurpez, nagez, dormez, accueillez, et partagez le même lit avec la corruption et le banditisme, cela n’a rien à voir avec un système. Vous êtes tout simplement des personnages honteux et indignes, des accidents de l’histoire que le peuple haïtien ne peut tâcher de réitérer.

Des faiblesses du système, certes il y en a. Et la nouvelle équipe digne et compétente devra s’atteler à résorber les blocages afin de dégager de l’efficience et de l’optimalité dans nos pratiques et nos interactions avec tous les acteurs et pays partenaires. Nous ne cesserons de soutenir un plaidoyer bien mérité pour l’insertion avisée et intelligente de la diaspora dans les affaires politiques et économiques de notre pays. La diaspora contribue à presque 40% au budget national en y injectant annuellement plus de deux milliards de dollars, depuis 2014. Dotée de compétences et d’expertises avérées dans divers domaines porteurs, la diaspora rehausse l’image du pays et ses transferts constituent une véritable bouffée d’oxygène pour faire fonctionner les poumons économiques fragiles du seul pays pauvre de l’Amérique. Une large intégration menant à des postes décisifs dans les contours politiques et économiques du pays devrait être accordées à cette force vive du pays, qui est toujours restée accrochée au bien-être de sa terre natale.

Nous ne cesserons de réitérer qu’un pays se laisse diriger par des personnalités qui maitrisent les chiffres et les lettres. Une nation est aussi forte que ces dignes et compétents dirigeants. Elle est tout aussi moribonde que ces interfaces indignes et déloyales. Oui, le système a d’énormes faiblesses qu’il faudra corriger sans délai. Lorsqu’en plein vingt et unième siècle, les sièges du parlement sont occupés et squattérisés par des têtes de mules et des cœurs d’acier, des bandits notoires, des dealers et des personnalités si honteuses, le système doit être remis en question. Quand un parlementaire ne détient pas le minimum minimorum dans la lecture et l’écriture, cela hypothèque le fonctionnement normal des institutions ; car un parlementaire a la vocation de lire des tonnes de documents en permanence, les analyser, les critiquer, les améliorer, les valider ou les rejeter afin de servir convenablement les intérêts collectifs.

Les conceptions, les réalisations, les constructions, tous les miracles humains sont des produits de pensées abstraites, de réflexions intenses et complexes qui ont permis d’apprivoiser l’univers. L’avenir, le progrès, le développement et le devenir d’une nation sont assurés par des plumes et encres. On ne peut laisser le destin d’un pays entre les mains de dirigeants incapables de distinguer des chiffres et des lettres. Evidemment, des pans du système méritent d’être revus, augmentés et corrigés. Mais, des amalgames, des portes de sorties et des prétextes sont les mobiles des corrompus et des corrupteurs qui sortent la carte de faiblesse du système pour tenter de justifier leurs actions illégales et condamnables.

Un régime politique maintenu en vie au détriment du bien-être de la population

A l’initiative de quelques artifices des vampires politiques du Bicentenaire et de quelques coquins de l’International, quelques jours « difficiles » ont été encore accordés à ce régime. Mais, à quelles fins utiles ? La gourde continue de perdre tout son prestige devant le billet vert ; la hausse généralisée des prix des biens de première nécessité continue d’inquiéter toutes les bourses ; les crimes politiques gratuits se perpètrent avec beaucoup d’aisance ; les viols, les vols, les abus de pouvoir s’amplifient ; les comédiens du Bicentenaire continuent de polluer l’ouïe et la vue de la population dans leurs actions et leurs élocutions ridicules et risibles de pères conscrits et de co-dépositaires de la souveraineté nationale. Les enfants des rues et les enfants en domesticité continuent d’accroitre les places publiques, les rues et les galeries fissurées de la Capitale ; les jeunes continuent de faire la queue devant toutes les ambassades pour obtenir des visas en vue de fuir la mère patrie. La déchéance politique, économique et sociale continue de battre des records. Les signaux irresponsables d’un président inculte qui a lancé avoir nommé une cinquantaine de juges corrompus, lors d’une tournée internationale, chassaient déjà toute velléité de partenariats, de saines coopérations et d’attractions des investissements étrangers. Les actions malhonnêtes et la mauvaise gouvernance de cette équipe – bourrées de discours sinusoïdaux, d’accusations et d’auto-accusations sur des principaux acteurs du régime qui versent dans des incohérences et des absurdités – alimentent la décente aux enfers de toutes les forces vives du pays.

Depuis les évènements de 6-7 juillet, les situations politiques, économiques et sociales s’empiraient déjà au pays. Les onze millions d’âmes désespérées, de ce seul pays pauvre de l’Hémisphère, ne savaient à quel saint se vouer. Les bandits sont mieux armés que les forces de l’ordre. Les incultes et les malhonnêtes sont plus visibles que les personnes intègres et que celles qui s’y connaissent dans les chiffres et les lettres. D’ailleurs, les médias affairistes sont beaucoup plus intéressés aux interviews spectaculaires des bandits légaux et illégaux à qui ils accordent micros en tout temps et en tous lieux. Haïti est décrépie, humiliée, ridiculisée, banalisée, martyrisée, vilipendée et atrophiée sous le règne de cette équipe inculte, aux têtes mal calées.

Monsieur l’ancien président, le peuple n’a pas mangé de pois, il a déjà donné trop de purée.  Il est temps de stopper cette hémorragie et cette crise sanglante de cette prestigieuse nation que vous et votre régime tiennent en otage depuis des lustres. Messieurs les représentants de l’International, c’est vrai qu’autant que vous pourriez garder en vie cette équipe, autant que cela ferait vos affaires. Vous avez imposé au peuple haïtien un monstre dont vous avez perdu le contrôle, depuis des années. Vous avez donné le meilleur de vous-même afin de sauver le soldat Jomo et ses acolytes. Mais, toutes vos stratégies et tous vos efforts sont vains. Vox Populi, Vox Dei ! Avec ce cahier de charges rempli, qui épingle les dirigeants politiques actuels, le peuple ne va surtout pas rétracter. Plus les jours passent, plus du sang sera versé. Et l’histoire en prend note. Il est temps de débarrasser la nation de ce monstre incontrôlable et incontrôlé qui accélère la perte exsangue des valeurs et des forces vives du pays.

Les sorties populaires stratégiques de 6-7 ont mis fin aux mensonges présidentiels polymorphes et multicolores. C’était la victoire de la lumière sur des forces des ténèbres qui a cassé le projet aberrant de la caravane opaque de la présidence. Cette victoire n’a pas été suffisante pour sortir Haïti des griffes des prédateurs de ce régime politique kwashiorkor. Les enfants ont besoin de vivre décemment, les jeunes ont soif de se divertir dans des parcs, des salles de cinéma et des stades. Les petits commerçants doivent laisser la rue pour s’asseoir décemment dans des marchés publics, avec des tréteaux bien entretenus. Les jeunes filles doivent pouvoir sortir pour aller à l’école et rentrer chez elles, sans des menaces de bandits qui les violent, les humilient et les déshumanisent ; le peuple haïtien vous interpelle et vous supplie de mettre de côté vos intérêts mesquins. Faites un geste qui honore Dieu, en accompagnant la nation haïtienne dans la quête de la stabilité, la sécurité et la justice sociale pour enfin prendre rendez-vous avec la paix, la culture, les valeurs, les vertus, la santé, l’éducation et la création de richesse pour assurer le bonheur de ces onze millions d’âmes abattues, bafouées et marginalisées dans les projets de société.

Carly Dollin
carlydollin@gmail.com