Mardi 11 juin 2019 ((rezonodwes.com))– La presse haïtienne est en deuil. Rospide Pétition, journaliste et co-propriétaire de Radio Sans Fin (RSF) a été assassiné lundi soir à Port-au-Prince d’une balle à la tête.
La Conférence des Pasteurs Haïtiens (COPAH) s’incline devant les dépouilles de ce journaliste dont des malfrats sans foi ni loi ont mis fin prématurément à la vie. C’est acte qui endeuille la corporation journalistique, est un témoignage de la dégradation accélérée de la situation sécuritaire du pays.
Ce crime abominable vient s’ajouter à une liste déjà trop longue de journalistes assassinés et dont les assassins courent toujours les rues impunément. C’est aussi un indicateur significatif concernant la gravité de la situation générale du pays qui n’est pas dirigé et où les citoyens ne sont pas protégés.
Parallèlement, la Conférence des Pasteurs Haïtiens (COPAH) condamne l’attaque perpétrée contre les locaux de radio télé Ginen en milieu de journée, ce lundi 10 Juin 2019. La station a enregistré des pertes importantes lors de cette attaque. En effet, des équipements de retransmission et des véhicules de la station sont partis en fumés.
Ces actes qui ont tendance à se multiplier, menacent dangereusement la liberté d’expression et de la presse en Haïti. On ne peut pas oublier déjà, l’incendie qui a ravagé radio Kiskeya le 21 Décembre 2018. Jusqu’à présent, rien n’a été fait pour élucider les causes de cet incendie qui paraît
suspect pour plus d’un.
La Conférence des Pasteurs Haïtiens réitère son soutien et sa solidarité à tous les médias dont radio Ginen et radio Zénith et à tous les journalistes qui subissent des agressions soit de part de policiers ou de groupes intolérants et fanatiques issus de différents secteurs.
Les attaques répétées, ces derniers temps, contre les médias et certains journalistes, sont inacceptables et contraires aux aspirations démocratiques du peuple haïtien. Elles traduisent l’état de pourrissement de la crise socio-économique et politique qui affecte le pays. Les verrous sont sautés, l’Etat effondré et toutes les institutions républicaines sont délabrées et n’accomplissent pas leur mission. Dans ce contexte particulièrement mouvementé, la presse doit être le dernier rempart de la
démocratie et de la liberté d’expression. Elle doit être gardée et protégée.
Démocratie et liberté d’expression sont étroitement liées. Chaque fois que la liberté d’expression et de la presse est menacée, c’est la démocratie qui régresse. Elle est donc remise en question. Or en démocratie, la liberté de la presse ne doit être jamais remise en question ni menacée.
Aucun groupe ou secteur n’est autorisé à entraver la liberté de la presse qui est appelée à jouer un rôle d’éclaireur et d’avant-gardiste et de contre-pouvoir dans une société démocratique.
La COPAH exhorte tous les secteurs du pays, au-delà de divergences politiques et idéologiques, à ne pas céder à la tentation de s’attaquer à la liberté de la presse. Elle encourage les médias et les journalistes à continuer à exercer leur profession dans la sérénité afin de préserver la liberté d’expression pour laquelle de nombreux sacrifices ont été consentis.
Vive la liberté de la presse !
Port-au-Prince, 11 juin 2019
Rév Abraham Loreston Rév Dorvila Normil
Coordonnateur Secrétaire Exécutif Adjoint