Université : Des étudiantes quotidiennement violées à Port-au-Prince

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22 mai 2019 Rezo Nodwes

par Jonhson Deshommes

Mercredi 22 mai 2019 ((rezonodwes.com))– Il commence à régner une psychose de peur chez les étudiantes de la zone métropolitaine qui reviennent de leurs cours, depuis quelques semaines. Elles sont victimes presque quotidiennement de viols collectifs.

La presse n’en parle pas, car ces étudiantes par peur d’être avilies et d’être stigmatisées dans leur milieu de vie, font le silence. Elles sont effrayées à l’idée d’avoir attrapé une IST (infection sexuellement transmissible), car avec ces malfrats, non seulement il n’y a pas de protection mais les contacts sont violents et sanglants. Dans le milieu haïtien, rien ne reste vraiment caché et nous avons pu sous promesse de ne pas dévoiler de nom parler à quelques victimes.

Nous savons que le vendredi 17 mai 2019 vers 7 h 30, deux etudiantes de l’université Quisqueya avaient été agressées sexuellement à la rue Mont Joli, à une dizaine de mètres de leur école.

Aussi selon une source sûre qu’on peut faire confiance, le lundi 20 mai 2019, vers 6h du soir, une jeune étudiante de 21 ans a été violée au niveau de la 2e rue Rivière, près de l’Université de Port-au-Prince.

La jeune femme a expliqué qu’elle rentrait chez elle lorsque cinq inconnus armés lui ont tout pris, l’un lui a plaqué la main sur la bouche pour l’empêcher de crier, avant de l’entraîner dans un corridor. La victime raconte que durant sa descente aux enfers, ses agresseurs citaient la liste des autres universités dont ils avaient déjà goûté les femmes et quelques autres qu’ils se préparaient à accrocher à leur palmarès.

En l’absence d’autorités vraiment responsables, la population haïtienne, livrée à elle-même, assiste impuissante à la montée de l’insécurité sous toutes ces formes. Dans un tel contexte, les bandits peuvent bien satisfaire leurs phantasmes les plus obscurs. La mode semble être de s’offrir des étudiantes, d’autant plus que tout se passe sans grands remous dans l’opinion publique puisque les étudiantes hésitent à dénoncer les forfaits qu’elles subissent.

Quel sera l’impact de cette nouvelle forme de l’insécurité sur les performances académiques des jeunes filles et sur leur équilibre psychologique?

Politicien, policier, juge, ministre, président, parlementaire, responsable de culte, allez-vous attendre que votre fille, votre femme ou votre soeur tombe dans un traquenard similaire pour vous réveiller.

Étudiants, étudiantes soyons tous la voix des victimes, soyons leur visage pour que le leur ne s’expose pas aux sarcasmes d’une société machiste et insensible aux violences faites aux femmes. Levons nous tous comme une seule étudiante pour dire NON.

Le 21 mai 2019

Dr. Johnson Deshommes
johnson.deshommes@gmail.com

Dr. Sebastien J. Cedieu
cedieusebastienjacques77@gmail.com

Information-MOURÉPA

Photo de Johnson Deshommes.