Mardi 21 mai 2019 ((rezonodwes.com))– Débarqué à 28 ans au Chili, en plein hiver 2006. avec 200 dollars en poche, l’haïtien Hermann Jean Démézier a galéré dur, mangeant des fois un morceau de pain et des tranches d’avocat, avant de trouver son chemin dans ce pays où la langue et la couleur de peau constituent une barrière non négligeable.
Installé à Santiago, Jean Demezier ne s’est pas laissé intimider. Il cumule les petits boulots, tout en s’adonnant aux études et est finalement arrivé à faire sauter, l’un après l’autre, les verrous des portes closes dans son pays d’adoption.
Ses succès dans l’entrepreneuriat, particulièrement avec son salon de coiffure établi à Peñalolén, ne lui suffisent plus.
Les conditions de vie déplorables de certains de ses compatriotes, qui sont arrivés au Chili par dizaines de milliers dans les trois dernières années, ne cessant de le hanter, Demezier lance le site web « Somos Haïti » pour conseiller les migrants à un moment où les gens attendaient leur régularisation dans un contexte désespéré, sans travail et sans support.
Constatant que des enfants haïtiens errent, sans instruction, dans les rues chiliennes, le gonaïvien d’origine, supporté par sa partenaire d’affaires Elizabeth Cifuentes, crée la Fondation TimounYo.
Timounyo favorise l’insertion de la communauté haïtienne dans le pays. Jean Demezier, son directeur, demande de l’aide pour faire avancer le projet.
Démézier, infatigable, remue ciel et terre. Il frappe aux portes, demande des fonds concurrentiels, écrit des lettres aux entreprises et aux fonctionnaires pour trouver des fonds afin de mener à bien les activités de la fondation. Mais la méfiance et les préjugés qui s’abattent sur les Haïtiens sont un obstacle majeur:
« La solution n’est pas que les enfants retournent en Haïti. L’ambassade d’Haïti ne nous accompagne pas et nous devons faire quelque chose d’urgence. Les Haïtiens sont arrivés ici sans connaître la langue, nous sommes dans une position défavorisée. Toute aide est la bienvenue pour Timounyo « , confie-t-il à la revue « Qué pasa », espérant que ses compatriotes puissent se forger un avenir au Chili.