En Haiti, pour réussir un mouvement citoyen, on doit être très discret.
Dimanche 24 février 2019 ((rezonodwes.com))– Je viens d’apprendre qu’un soit disant petrochallenger du nom de Carlo Joseph représente les petrochallengers au sein du comité de facilitation du dialogue national inter-haïtien. Je n’ai jamais su que le mouvement Petrocaribe challenge avait des représentants au niveau national.
Les petrochallengers doivent prendre leur distance de ce Carlo Joseph qui, je crois n’a reçu aucun mandat pour représenter les petrochallengers, encore moins la jeunesse haitienne. Carlo Joseph est contractuel au Ministère de l’Intérieur et est le protégé de Fednel Monchery. Jovenel Moise doit faire attention.
En Haiti, les jeunes sont perçus comme étant des défaitistes, mais il y en a qui sont éveillés. Il est rare de trouver des jeunes qui sont à la fois motivés et qui sont désintéressés dans leur combat pour relever « leskanp figi » du pays. Nous avons écrit plusieurs articles sur la jeunesse. Le feedback des jeunes qui nous lisent que ce soit à l’étranger et Haiti est positif. Nous sommes déterminés à faire des heureux au niveau de la jeunesse. Mon but dans les deux ans à venir c’est de mettre en place un réseau de jeunes dans les dix départements et dans la diaspora qui pourra contribuer à former la masse critique et travailler activement pour la matérialisation de l’Haiti Nouvelle. Nous avons besoin du support de plus d’un. C’est un combat difficile, mais nous nous attelons à travailler pour arriver à nos fins.
Je veux dire aux jeunes que la jeunesse a toujours été utilisée dans presque toutes les mobilisations en Haiti. Malheureusement, sa condition n’a jamais changé. Jean Claude Duvalier est devenue président de la République à 19 ans. Dans l’un de ses cabinets, il y avait des super ministres qui étaient dans la trentaine. Le mouvement lavalas était composé avant tout de jeunes qui étaient dans la vingtaine et la trentaine. Jean Bertrand Aristide est devenu président à l’âge de 37 ans. Nous connaissons la suite, un homme qui était à la recherche de pains.
Au fil des ans, nous avons vu comment des jeunes ambitieux et malveillants ont contribué à mettre le pays « atèplat ». Nous sommes très précautionneux quand nous parlons de la jeunesse. Je veux attirer votre attention, chers lecteurs sur un point. Avez-vous jamais entendu qu’un grand nombre de jeunes se sont groupés pour présenter un document sérieux couvrant tous les aspects qui auraient pu permettre au pays de camper sur ses deux pieds ? Je me souviens qu’en 2003, de passage en Haiti, j’avais rencontré des jeunes qui faisaient partie du mouvement GNB. Je les avais conseillés d’écrire un livre blanc pour présenter leurs revendications et surtout pour dire ce qu’ils aimeraient voir comme changement au sein de l’Université d’Etat d’Haiti. Mon message n’a pas été entendu. Ce n’est que par la suite que j’ai su que les ténors de ce mouvement au niveau de la jeunesse avaient reçu des avantages pour se mobiliser. Ils ont roulé dans la farine des milliers de jeunes. Aujourd’hui, ces principaux jeunes sont au pouvoir en Haiti et nombre réside à l’étranger.
Nous disons aux jeunes d’être veillatifs et d’être prudents. Nous ne pouvons pas vous empêcher d’être méfiants. Les ambassades ne financeront aucun mouvement qui vise à libérer le pays du joug des bandits légaux. Méfiez-vous de ces jeunes qui sont financés par le Core Group, surtout l’Ambassade Américaine. Quand je regarde la jeunesse en Haiti, il n’y a aucun leadership. Les jeunes qui se considèrent leaders sont pour la plupart à la recherche du pain quotidien et d’influence pour faire avancer leur agenda personnel. A 30 ans, un jeune devrait être en mesure de comprendre et d’appréhender son environnement médiat et immédiat et le système dans lequel il évolue.
La jeunesse est toujours utilisée comme le marchepied des politiciens et de la classe politique. Nous nous souvenons bien de FENEH. Aujourd’hui, les principaux ténors de cette organisation d’étudiants sont au sein du PHTK. A rappeler que Jack Guy Lafontant était un membre important du FENEH. Le plus grand problème aujourd’hui est comment faire pourque les jeune puissent joindre leurs forces pour monter un mouvement citoyen. J’ai côtoyé plusieurs jeunes et je leur ai toujours conseillé. J’encourage les jeunes animés de bonne volonté à se regrouper.
J’allais oublier de souligner ce point. De même que lavalas avait servi de l’innocence de nombreux jeunes, les bandits légaux du PHTK ont permis à plusieurs jeunes de devenir riches et les ont instrumentalisés contre le peuple. L’Administration de Jovenel Moise a mis en place plusieurs commissions pour réfléchir sur les problèmes auxquels le jeunes sont confrontés. Ces commissions n’ont jamais fourni de rapports. Récemment, l’Administration de Jovenel Moise a mis en place le PAPEJ qui est le Programme d’Appui à l’Entreprenariat Jeunesse. Aujourd’hui, nous comprenons que c’est un programme de saupoudrage. Nous sommes en pourparlers avec des hommes d’affaires plus ou moins conscients pour les encourager à mettre en place un fonds de garantie et encourager les institutions financières à permettre aux jeunes d’avoir accès à des prêts. J’encourage les jeunes à se regrouper pour préparer un livre blanc qui aura à présenter des idées pour la révolution économique, sociale et politique. Aucun politicien ne se soucie des jeunes. Nos jeunes sont assoiffés de connaissances et sont à la recherche d’opportunités. Nous n’avons pas de problème avec un jeune qui essaie de se frayer un chemin. Mais, l’excès de zèle nous répugne.
Deux semaines de cela, un jeune faisant partie d’une commission présidentielle a essayé de m’attaquer sur Facebook. Mais, j’ai été très patient avec lui et je lui ai donné des exemples d’hommes et de femmes qui étaient très zélés quand ils étaient jeunes qui, aujourd’hui sont relégués à la poubelle de l’histoire. Chers jeunes, laisser votre cœur vous guider. Soyez des humanistes. Haiti est un pays très difficile. Il n’est pas possible de monter un mouvement citoyen dans l’indiscrétion. Je veux que les jeunes sachent qu’il y a des individus qui sont placés pour freiner tout mouvement d’unité et d’action au sein de la jeunesse ; et ils sont présents dans tous les couloirs.
Vous ne pouvez rien faire sans financement, mais soyez prudents. Il y a des dinosaures qui sont sur le terrain pour broyer tout jeune conséquent. Un jeune qui veut aller loin et être utile à son pays doit être modéré et doit faire preuve d’humilité, en dehors de son désintéressement par rapport à l’argent et aux biens matériels. Il est rare de trouver des jeunes qui ne cherchent pas à s’enrichir. J’observe certains bluffeurs sur les réseaux sociaux et au moment opportun, ils seront dénoncés. Il faut consulter des adultes expérimentés et requérir leur support. J’ai vu des jeunes qui ont grandi dans la pauvreté, et qui grâce à l’éducation et l’excellence académique ont pu gravir des échelons dans l’échelle sociale. Aujourd’hui, ils sont les bourreaux des plus faibles dans la société. Ils oublient même leur origine. Un parvenu est plus dangereux qu’un terroriste.
En Haiti, les parvenus qui sont toujours des larbins pullulent comme des champignons. Vous pouvez être dans une commune très reculée dans le pays, mais il y a des yeux qui sont braqués sur vous. Vous pouvez faire la différence quel que soit votre origine sociale. Faites de votre mieux pour « kenbe eskanp figiw ». On ne doit pas vendre son âme et conscience pour de l’argent. Même l’inconscient sait qu’il est dans la mauvaise voie. L’amour de l’argent empêche à tout individu de vivre dans la droiture. Notre grand problème aujourd’hui en Haiti, les hommes et femmes de conviction sont rares. Les mapous et les sages que nous avons ne font pas de bruit. Il faut savoir où les trouver. Les sages en Haiti doivent transmettre leurs connaissances et leurs savoirs. Les jeunes n’ont pas de modèles. Je veux dire aux jeunes qu’il n’y a pas de salut dans le Core Group. Soyez ouverts, rencontrez des gens et ne soyez pas des extrémistes. Il ne faut pas avoir des préjugés. Certaines fois, celui que vous pensez qui peut être un allié sûr, peut se révéler être un manipulateur. Nous vivons dans un pays pauvre et les gens sont à la recherche de nourriture. Il est presqu’impossible de trouver des jeunes qui ont de la conviction. Il ne faut jamais avoir peur de dire non.
Nombreux jeunes sont manipulés par des corrompus du système. Ils deviennent députés, sénateurs, ministres, secrétaires et consultants des bandits légaux. Je ne décourage pas les jeunes de faire de la politique, mais il faut être prudent. Les jeunes doivent chercher d’abord à avoir leur autonomie financière. J’ai remarqué le mouvement des enveloppes jaunes sur les réseaux sociaux que je supporte à 100%. Les jeunes veulent travailler, malheureusement, les opportunités n’existent pas. Aujourd’hui, des jeunes se prostituent pour un boulot. Certains sont devenus masisi et lesbiennes juste pour pouvoir assurer leur pain quotidien. La mafiacratie (expression du chef scout Gérard Marie Tardieu) en Haiti expose les jeunes au fait « Fè Wana mache, fè Wana vòltije ». Les mafiosi savent que la jeunesse est l’un des derniers remparts du pays, mais ils jouent habilement pour la pervertir. Les jeunes doivent savoir que les politiciens et l’Etat haitien ne travaillent pas en leur faveur. Je me souviens que durant les années 90, l’OPL de Gérard Pierre Charles offraient des bourses d’études à des jeunes pour faire des études à l’étranger. Aujourd’hui, les partis politiques ne sont qu’intéressés qu’à faire des « brasses » ; pas de programmes pour la jeunesse.
L’argent ne doit pas être le motif d’une mobilisation. On se regroupe pour trouver des alternatives viables et non pas pour se mettre au service d’un patron. La politique détruit dans ce pays, surtout quand on est naïf et vorace. J’encourage les jeunes à monter des projets même quand ils ne savent pas d’où viendra le financement. C’est mieux d’avoir un projet que d’être sans repères. J’encourage des initiatives comme l’initiative Cazir du jeune Schultz Cazir. C’est surtout l’entreprenariat qui doit intéresser les jeunes. Une fois qu’on a l’indépendance économique, la politique viendra après. Un homme affamé ne peut pas faire de la politique. Même s’il a de bonnes intentions, il finira par vendre sa conscience et la lutte du peuple ; les exemples sont nombreux. Nous avons des vicieux et au pouvoir et au sein de la classe politique en Haiti. Méfiez-vous des loups qui se déguisent en moutons. Nous finirons par les démasquer. Ce sont des jeunes qui ont fait 1946 et 1986. 2026 est déterminant pour la jeunesse de ce pays. Nous devons mettre tout notre poids dans la balance pour qu’en 2026, les jeunes puissent démontrer qu’ils sont réellement la plus grande force agissante du pays. Pa fè mouvman politik ak mouvman sosyal pou nou potel bay nèg ki fè kob yo nan sistèm nan e ki sans konsyans. Je me garde de citer des noms, mais ceux qui sont habiles savent de quoi je parle.
La jeunesse est exposée à toutes sortes de maux. Les adultes, surtout ceux qui sont à la retraite doivent être des mentors pour les jeunes. Même quand les bandits montrent que l’école n’est pas la clé de la réussite, il faut fréquenter l’école et faire des études. Si vous ne pouvez pas faire des études universitaires, essayer d’avoir un métier. Il n’y a pas de sots métiers dit l’adage. Je remercie Dieu de m’avoir donné l’opportunité de fréquenter des centres de formation de qualité. Aujourd’hui, je peux dire haut et fort que je ne peux être instrumentalisé par quiconque. Je peux gagner mon pain dans n’importe quel pays, dans n’importe quel système à la sueur de mon front. Il n’y a pas d’avenir sans l’éducation. Il faut se méfier des grands diplômés qui vous parlent de l’argent comme motif de toute activité. Nous avons besoin de l’argent pour vivre, mais nous devons éviter d’avoir l’amour de l’argent. « L’amour de l’argent est une racine de tous les maux ; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments. » (Timothée 6 v 10). On a besoin d’un toit pour vivre, de la nourriture et des habits, le reste est superflu. Pa vann nanm nou pou lajan.
Je crois fermement que vous, jeunes finiront par vous mobiliser pour prendre votre vie et votre avenir en mains. Je fais ce que je peux et j’encourage d’autres individus à s’investir au côté de la jeunesse. C’est un combat noble. Je serai vieux dans une vingtaine d’années, je veux profiter de ma jeunesse pour semer le bon grain. Que nous puissions trouver de bonne terre pour déposer les semences de l’espoir. Soyez forts dans l’adversité. Je suis toujours étonné de voir la résilience des jeunes en Haiti. La situation est difficile. Vous êtes des héros et je vous le concède. Dans un pays comme Haiti où les méchants sont un peu partout, il faut fixer vos regards sur l’Etre Suprême. Je ne vous demande de vous adhérer au christianisme, pas du tout. Il faut prier votre créateur. Un homme qui se dit athée est tout simplement insensé. Quand on est Haitien, on ne peut pas être athée parce que s’il n’y avait pas une force immatérielle qui soutenait ce peuple exposé au fatras de toutes sortes, des gens mourraient par milliers chaque mois. L’insalubrité dérange. Malheureusement, nou pa gen dirijan e nou pa gen peyi. Nous devons construire ce pays. La Nouvelle Haiti ne peut pas être une réalité sans les jeunes. Je voulais faire une petite causerie. Je ne cesserai de vous proposer des idées. Laissons la politique politicienne aux voleurs de grand chemin, fixons nos regards sur la révolution économique, sociale et politique. Que vous puissiez, chers jeunes vous réveiller de votre léthargie et de votre sommeil de mort. Vive la jeunesse haitienne !
Kerlens Tilus 02/22/2019
Snel76_2000@yahoo.com
Tel : 631-639-0844