Si Jovenel Moïse ne dirige rien, « vaut mieux qu’il parte », affirme Evans Paul

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Publié le 2019-02-13 | Le Nouvelliste

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National –

C’est le chaos à Port-au-Prince et dans la plupart des villes de provinces depuis le 7 février. Ce mercredi 13 février est la 7e journée de troubles sociaux dans le pays pour exiger le départ du président de la République.  Rien ne fonctionne. Les autorités semblent avoir perdu le contrôle de la situation. L’ancien Premier ministre Evans Paul, un allié du pouvoir, estime que si Jovenel Moïse ne dirige rien, « vaut mieux qu’il parte… »

Depuis 7 jours, les principaux axes routiers du pays sont bloqués, le transport en commun, les écoles, les industries, le commerce, l’administration publique… sont paralysés. Au Centre-ville de Port-au-Prince comme à Delmas, des individus pillent et brûlent des magasins. Parce qu’ils sont incapables de rétablir l’autorité de l’Etat, le président de la République et le Premier ministre observent un silence assourdissant.

« Le pays est à la dérive ! Si un président ne dirige rien, vaut mieux qu’il parte », a préconisé Evans Paul. « Aller oui, mais comment aller ? Et remplacer par qui ? », se demande perplexe Evans Paul dans une interview accordée au Nouvelliste ce mercredi. L’ancien Premier ministre se demande aussi si le départ de Jovenel Moïse est la solution à la crise. Selon lui, il n’y a pas une alternative clairement exprimée après un éventuel départ du chef de l’Etat.

« Ce qui est important aujourd’hui, ce n’est pas le mandat de Jovenel Moïse, mais c’est de trouver une issue favorable pour sortir le pays de l’instabilité », a-t-il dit.

« Nous faisons un constat d’irresponsabilité particulièrement du côté du pouvoir qui ne se prononce pas sur la situation du pays et qui ne prend aucune initiative pour protéger la population… », a avancé l’allié du pouvoir.

Evans Paul a dit aussi constater que l’opposition politique ne fait pas preuve d’inspiration. Trop de proposition de sortie de crise sont en circulation. Il n’y a pas une unité dans ce qu’ils proposent à la nation, a regretté le leader de l’organisation politique KID qui a son ministre au sein du gouvernement.

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Malgré la détérioration de la situation et la confusion qui règne au pays, l’ancien Premier ministre de Martelly estime qu’un dialogue est encore possible entre tous les secteurs. Cependant, pour Evans Paul, Jovenel Moïse doit mettre son mandat sur la table du dialogue

Mais avant ce dialogue, il a appelé les trois pouvoirs de l’Etat à adopter une position commune sur la situation et l’opposition politique à faire preuve d’une grande responsabilité en présentant une seule et même proposition de sortie de crise.

« Jovenel Moïse fait partie du problème, on ne peut pas l’exclure des discussions quel que soit l’issue des discussions », a-t-il dit

L’ancien maire de Port-au-Prince a exhorté les protagonistes à observer une trêve ce 14 février qui est, a-t-il rappelé, le jour des amoureux. Ce sera une occasion pour la population de se ravitailler et à partir du 15 février on initiera un véritable dialogue, a-t-il proposé.

Pour Evans Paul, aujourd’hui ni Jovenel Moïse ni l’opposition ne peuvent se targuer d’avoir le contrôle de la situation. « La population est la principale victime de la situation », a-t-il dit.

Rien de ne fonctionne au pays depuis le 7 février à la suite d’un appel pour une opération baptisée ‘’pays lock’’ lancé par l’opposition politique pour exiger le départ de l’équipe au pouvoir. Depuis cette date, la population qui faisait face à toute sorte de privation est terrée chez elle. Jovenel Moïse et Jean-Henry Céant sont comme aux abonnés absents

Robenson Geffrard

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