MARC-EVENS LEBRUN: 12 FEBRUARY 2019
CharlesIssia Charles (Fifi), une marchande victime et l’artiste Jean Léonard Tout-Puissant aka Izolan
Les scènes de pillages enregistrées ce 11 février ont fait plusieurs victimes parmi les commerçantes. Consterné par la désolation de CharlesIssia Charles, le rappeur Izolan avait lancé sur les réseaux sociaux, un avis de recherche qui lui a permis de retrouver la victime à qui il a octroyé, ce mardi, une somme de 150 mille gourdes, en guise de dédommagement.
Jean Léonard Tout-Puissant dit Izolan est l’un des artistes Haïtiens les plus admirés par la jeunesse du pays. Pas que pour son talent, mais aussi pour son humanisme. Ce 12 février, le patron de Oyè Oyè Production, moins de 24 heures après avoir lancé l’avis de recherche, a concrétisé sa promesse en volant au secours d’une femme dont le commerce n’a pas été épargné par les pilleurs, hier lundi 11 février.
« Elle me rappelle ma défunte mère », explique-t-il à notre rédaction. Sa mère était elle aussi une commerçante qui faisait d’énormes sacrifices pour subvenir à ses besoins, se souvient-il. Dans une vidéo, la victime racontait sa détresse. « J’ai tout perdu », criait-t-elle en sanglots. « Cela m’a beaucoup touché », confie à Loop Haiti, le membre du groupe Barikad Crew.
CharlesIssia Charles “Fifi”, commerçante, vend ses produits aux environs de Delmas 75. Lors des scènes de pillage ayant eu lieu lors de la cinquième journée de mobilisation antigouvernementale, son commerce a été détruit. Elle estime avoir perdu au moins 150 mille gourdes (environ 1 785 dollars américains). Somme qui lui a offerte aujourd’hui par le rappeur.
Par ailleurs, le prodige de Bas-peu-de-Chose (BPC) qui dit rencontrer huit autres victimes, lance un appel à solidarité à ses confrères artistes ainsi qu’aux patrons du secteur privé qui le souhaitent. Tout en soulignant que leurs revendications sont justes, Izolan invite les protestataires à protéger les plus faibles parmi lesquelles figurent les marchandes qui, dit-il, font partie des couches les plus vulnérables de la société haïtienne.