« Match la fini« , le slogan pour la 7ème journée consécutive. Les partis politiques organisent une nouvelle journée de manifestations contre le pouvoir en place
Port-au-Prince, mercredi 13 février 2019 ((rezonodwes.com))–Les haïtiens sont descendus une nouvelle fois mercredi dans les rues, pour la septième journée consécutive, afin d’exiger la démission du président Jovenel Moise, dans un pays paralysé depuis le 7 février.
Les partis et organisations politiques de l’opposition qui prennent directement le relais des manifestations du mercredi, ont baptisé cette journée « match’la fini« .
« Jovenel Moise doit démissionner » scandaient, au niveau de Delmas 33, des manifestants de plus en plus violents qui venaient d’incendier un véhicule de la police et de mettre le feu à une station-service, non loin du carrefour de l’aéroport.
L’appel à manifester est venu après une journée de mobilisation qui a rassemblé mardi plusieurs milliers de citoyens venus de divers coins de la région métropolitaine dont certains ont pu, pour la première fois depuis le 6 juillet dernier, franchir la zone sécuritaire située devant le Palais national. Très remontés contre le président Jovenel Moise qui s’accroche au pouvoir malgré ce soulèvement populaire, les jeunes protestataires ont expliqué les raisons de leur ras-le-bol par l’inflation galopante, la décote accélérée de la gourde, un taux de chômage extrêmement élevé et une misère en expansion alors que les hauts fonctionnaires vivent dans l’opulence.
Au 7ème jour d’un mécontentement général manifesté et 4 jours après la publication d’un communiqué du Core Group supportant ouvertement le pouvoir en place, le panorama de la situation à Port-au-Prince, s’est empiré depuis le 7 février dernier.
La circulation des véhicules, privés et publics, reste presque nulle et les activités commerciales sont quasi inexistantes, y compris les stations-service qui restent fermées. Ce qui a aggravé les pénuries dans les foyers appauvris d’Haïti. Aucun cours n’est dispensé dans les établissements scolaires tant à Port-au-Prince que dans les villes de province.
Aux abords du Palais national, le point de convergence des manifestants venus de partout, des différentes unités de la Police nationale haïtienne (PNH) sont positionnées à des zones stratégiques. Certaines rues sont toujours obstruées par des débris et des pneus enflammés, notamment dans les zones de Delmas 95 et Delmas 33, de la Nationale #1 au niveau de Cité Soleil.
Par ailleurs, un proche du pouvoir, Dieudonné Lhérisson, cadre de l’OAVCT, interviewé mercredi matin à l’émission Matin-Débat de Louko Désir, a recommandé au président Jovenel Moise l’établissement d’un « état de siège » sur toute l’étendue du territoire national. Selon M. Lhérisson, surnommé ironiquement « nèg van-an« , seules les forces armées d’Haïti (embryonnaires) et la police devraient être habilitées à circuler dans les rues.
Rappelons que le 31 janvier 1986, le défunt-dictateur Jean-Claude Duvalier avait déclaré l’état de siège en Haïti, un acte qui n’a duré que seulement une semaine, pour perdre finalement tous ses effets au matin du 7 février 1986.