WILFORT FERDINAND PROMET DU LOURD

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Aux environs de 10 heures du soir, Wilfort Ferdinand dit Ti Will annonce ce lundi 11 février que la mobilisation populaire va connaître un nouvel essor aux Gonaïves. Dans une note vocale partagée sur les réseaux sociaux, il assure que la lutte va bel et bien continuer; et ce, jusqu’au départ du Président de la République.

Avec des propos similaires, Ti Will a fait son apparition publique lors de la manif de vendredi dernier. Certainement prises littéralement, ses déclarations ont changé l’allure des mobilisations débutées le 7 février. Ainsi, la ville des Gonaïves a commencé la semaine suivante avec la propagation frénétique des rumeurs anxiogènes et un climat extrêmement tendu. Beaucoup redoutent des interventions musclées identiques aux événements de 2004.

D’un ton serein, l’ex-combattant du Front de Résistance anti-Aristide s’adresse à la population pour lancer un appel à la non-violence. Il affirme qu’il condamne les agissements des manifestants qui détruisent les biens d’autrui. Il croit que c’est injuste de faire régresser les commerçants qui essaient de joindre les deux bouts en détruisant leur espace de travail.

“Nous n’allons pas lâcher prise. Gonaïves se mobilise plus que jamais. Ceux qui vont se laisser corrompre par des pots-de-vin nous auront à travers leurs chemins”, a-t-il martelé.
“Demain, je serai encore à la tête des manifestants pour exiger le départ sans condition de Jovenel Moïse”, a-t-il insisté.

A noter que la ville des Gonaïves a connu une journée quasiment morte ce lundi 11 février 2019. Toutes les activités ont été paralysées. Une peur bleue a envahi la communauté de la terre salée. Une journée «locked», si l’on se réfère aux propos des membres de l’opposition qui réclament le départ du chef de l’État.

Les manifestants vont-ils appliquer à la lettre le message de non-violence du natif de Raboto?
Sommes-nous à l’abri d’un déferlement des actes incendiaires?

Avec les rues jonchées de pierres, parsemées de résidus de pneus enflammés et de détritus, le berceau de l’Indépendance haïtienne a déjà l’apparence d’un dépotoir et même d’un champs “post bellum”. Reste à savoir si les prochains jours seront plus sombres ou plus prometteurs.

Marvens Pierre
vermans18@gmail.com
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