Clifford Brandt/Le Nouvelliste |
S’estimant assez éclairé sur le cas d’espèce, dans son avant-dire droit du 5 février 2019, le doyen du tribunal criminel des Gonaïves, Me Denis Pierre Michel, a mis fin aux débats particuliers. L’ex-inspecteur de police Edner Comé a été le dernier suspect à être interrogé dans le cadre de cette affaire attirant l’attention de toute la communauté. Le magistrat renvoie l’audience à huitaine, le temps de permettre aux différentes parties d’étayer leur plaidoirie.
Avec l’audition d’Edner Comé, le procès a repris force et vigueur. La dernière séance a été très animée. Au cours des interrogatoires, entre les parties, la tension a même monté d’un cran. L’un des défenseurs de Comé, Me Lemoine Gélin, s’est élevé contre le refus du juge de l’autoriser à consigner certaines déclarations de son client dans le plumitif d’audience. L’avocat dit relever beaucoup de failles dans le déroulement du procès. Il les a soulevées au moment opportun sans offenser personne. « Nous ne sommes pas encore satisfaits du travail du juge. Nous n’accepterons jamais qu’on présente Edner Comé comme l’animal à abattre », a déclaré le défenseur.
Me Gélin et ses collègues avaient boudé l’audience de mardi dernier pour protester contre le comportement du doyen. Ils se plaignent d’un manque de respect des droits d’Edner Comé. Sans révéler les irrégularités constatées, le conseil de défense appelle le président du tribunal à corriger ses cahiers. L’ex-inspecteur de police, qui est accusé par son ancien patron Clifford Brandt de l’avoir instigué à réaliser l’enlèvement contre rançon des jeunes Moscoso, continue de clamer son innocence. De près ou de loin, il soutient n’avoir aucune implication dans cette infraction.
Le représentant du ministère public, Me Adisson Diogène, s’est réjoui de l’ambiance qui régnait dans la salle d’audience. Il juge correcte l’attitude des avocats qui, avait-il dit, veulent à tout prix blanchir leurs clients. Au terme de la dernière audition, le magistrat a affirmé être mieux armé pour soutenir l’acte d’accusation. « Au moyen des preuves convaincantes que nous détenons, nous allons tout faire pour protéger les intérêts de la société », a indiqué Me Diogène. Le rendez-vous pour la plaidoirie du fond de l’affaire est fixé au mardi 12 février 2019, à partir de dix heures du matin.
JC/Le Nouvelliste