Trafic d’armes: le nom de Hervé Fourcand cité lors d’un procès aux USA

Trafic d’armes: le nom de Hervé Fourcand cité lors d’un procès aux USA post thumbnail image

JÉSULA SIMON : 4 FEBRUARY 2019

A droite: Le sénateur du sud Hervé Fourcand/ A gauche: Le président Michel Martelly

Depuis l’éclatement du scandale lié à la saisie d’armes à feu dans les douanes de Saint-Marc, certains disaient tout bas qu’un politicien haïtien était impliqué. Toutes les précautions semblent avoir été prises pour ne pas révéler l’identité de ce dernier. Toutefois,  l’un des accusés, Junior Joël Joseph, un ancien sergent du corps des marines des États-Unis d’Amérique, lors du procès ayant abouti à sa condamnation pour “conspiration” aux fins d’exportation d’armes et de munitions vers Haïti, a dévoilé  le nom du sénateur du sud Hervé Fourcand dans le cadre de ce dossier, lors de la tenue de ce procès devant un tribunal fédéral, vendredi 01 février 2019, rapporte le journal américain Miami Herald.

Les textes messages WhatsApp échangés entre Junior Joël Joseph et le sénateur Hervé Fourcand, un frère du sénateur Fourcand et  Edouard alias “Dollar”, un proche de l’ancien chef de la police nationale d’Haïti Godson Orélus incarcéré dans cette affaire, découverts par le procureur du tribunal prouvent qu’ils étaient tous mêlés dans l’importation des armes dans le pays, a indiqué l’assistante du procureur, Adrienne Rabinowitz, citée par le Miami Herald.

Junior Joël Joseph a conclu la vente de 166 fusils semi-automatiques avec une personne en Haïti avant même que les marchandises soient transportées vers le pays. Selon le journal, des messages ont été envoyés de la part du parlementaire au vendeur d’armes pour lui demander des informations sur le camion et le nom du bateau qui les transportaient.

Le Département d’Etat Américain avait écrit à Junior Joël Joseph pour l’informer que sa compagnie n’est pas autorisée à exporter des armes et des munitions en Haïti. Ce, en raison de l’embargo de la vente d’armes imposé à Haïti par les Etats-Unis depuis le coup d’Etat militaire perpétré contre l’ancien président Jean Bertrand Aristide en 1991, a précisé Miami Herald. En dépit de ce rappel, Junior Joël Joseph n’en faisait qu’à sa tête, il négociait avec le sénateur Fourcand qui devait entreprendre des démarches afin que la cargaison passe les douanes.

Le journal américain a tenu à préciser que le sénateur du sud n’est pas inculpé dans cette affaire de trafic illégal d’armes à feu, c’est-à-dire qu’il n’est pas l’objet d’une instruction judiciaire. Toutefois, son nom et celui de l’ancien directeur général de la police nationale d’Haïti Godson Orélus sont cités dans le cadre du dossier de la cargaison d’armes à feu et de munitions saisie à Saint-Marc en septembre 2016, selon  le Miami Herald.

Le juge de Saint-Marc Dieunel Luméran qui instruisait ce dossier a rendu son ordonnance de clôture en décembre 2018, contre les inculpés, Godson Orélus incarcéré depuis octobre dernier, la nommée Sandra Thélusma, et les inculpés en cavale ; Jimmy Joseph, directeur de  la compagnie Global Dynasty corps, Junior Joël Joseph, Monplaisir Edouard, Ronald Nelson alias Roro Nelson, un bras droit de l’ancien président Michel Joseph Martelly, membre fondateur de PHTK, le parti sous la bannière duquel Jovenel Moise a été élu président de la République d’Haïti, André Jonas Vladimir Paraison, haut gradé de la PNH, ex-coordonnateur de la sécurité générale du palais national, Durand Charles et Réginald Delva, ex-ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales sous l’administration de Martelly/Lamtothe pour « trafic illicite transnational d’armes à feu et des munitions, contrebande, faux et usage de faux, blanchiment de capitaux et association de malfaiteurs ».

Les avocats de l’ex-responsable de la PNH Godson Orélus en prison depuis cinq mois n’ont de cesse de clamer l’innocence de leur client. D’ailleurs, ils ont interjeté appel de l’ordonnance du juge d’instruction de la juridiction de Saint-Marc Dieunel Luméran. Actuellement, le dossier est devant la cour d’appel des Gonaïves.