un billet de la rédaction
Après le 12 janvier 2010, le Venezuela passe l’éponge sur la dette d’Haïti. Pays devenu insolvable et placé en octobre 2018 avant-dernier du classement mondial dePerception d’Indice de Corruption au même titre que son bienfaiteur malgré toute sa manne pétrolière
Port-au-Prince, 10 janvier 2019–On ne saura peut-être jamais à combien de millions de dollars, était exactement évaluée cette dette en janvier 2010 quand Hugo Chavez, pour compatir à la forte douleur des haitiens, avait décidé de l’annuler. Néanmoins, celui-ci avait déclaré le 25 janvier 2010 que « Haïti n’a pas de dette avec le Venezuela, c’est plutôt le Venezuela qui a une dette historique envers Haïti« .
A moins de 48 heures du 9ème anniversaire des tristes événements du 12 janvier 2010, lesquels événements avaient conduit le Venezuela à l’effacement de la dette d’Haïti, l’administration Jovenel Moise, une continuité du pouvoir Tèt Kalé 1, en votant OUI à la Résolution de l’OEA, a fait payer au Venezuela un prix élevé qui est le revers de la médaille.
On peut être certain qu’une telle décision ne rallie pas toute l’opinion nationale derrière un gouvernement ne pouvant même pas procurer le minimum à son peuple. Il suffit de jongler carnaval et rareté de carburants, Boat-people vers les Bahamas et ressortissants haitiens déclarés indésirables en République Dominicaine, pour nous en rendre compte.
Le 29 juin 2005, le président du Venezuela, Hugo Chavez, en fin de son second mandat, met sur pied un accord de coopération énergétique destiné à écouler sur le marché des pays membres, le pétrole. Ces pays, pour la plupart des Caraïbes et de l »Amérique Centrale, avec la livraison du pétrole vénézuélien à des conditions préférentielles, ont pu bénéficier des méga-projets d’infrastructures et de développement.
L’accord PetroCaribe voulait qu’une partie soit payable immédiatement. Le reste doit être réglé sur les 25 ans, à un taux d’intérêt de 1 %, et dans le cas spécifique d’Haïti, avec deux ans de période de grâce.
Haïti qui jusqu’au vote du jeudi 10 janvier 2019, flirtait ouvertement avec Caracas, a surpris plus d’un.
Le 2 février 2017, le porte-parole du Palais National à venir, Lucien Jura, se vantait de l’imminente arrivée de Nicolas Maduro à Port-au-Prince pour assister à l’investiture du président Jovenel Moise, le 7 février 2017.
Rendez-vous manqué. Le 27 novembre 2017, Jovenel Moise était parti lui-même à la rencontre de son « ami » Maduro. Les nouvelles rapportent que son voyage avait pour but de solliciter de Maduro l’autorisation de puiser dans les fonds Petro Caribe pour faire redémarrer son programme la « Caravane du Changement« . En échange, il a promis tout comme Laurent Lamothe, le 8 mars 2014, des patates, des yanm…jodi-a Maduro bannan’n.
Aujourd’hui, le président a tourné casaque en mettant en jeu le mandat de Maduro pour pouvoir sauver le sien.