par Bobb Q Rousseau
Lundi 7 janvier 2019 ((rezonodwes.com))– La diaspora haïtienne des Etats-Unis, de la France et du Canada fait entrer 63% des produits de contrebande qui circulent sur le marché haïtien alors que les Haïtiens voyageant vers St-Domingue n’en importent que 29%.
Donc, il n’y a que 8% de produits locaux sur le marché local. Nul besoin de signaler que les produits locaux coûtent plus chers que les produits étrangers, qu’il faut être riches pour consommer les produits locaux et que les produits locaux tombent dans la catégorie des produits luxueux.
L’inaction de l’Etat face à ce type d’importation rend ces deux catégories d’Haitiens très riches. Sans surprise, ce sont eux qui se plaignent sur les réseaux sociaux pour exiger que l’Etat intervienne pour régulariser l’importation, faciliter la libre entreprise, investir dans la production nationale et lancer une politique de redressement et de revalorisation de la gourde. Et pourtant, l’Etat n’affixe pas des taxes de douane et de quotas sur les marchandises qu’ils importent vers le pays.
Ils importent ce qu’ils veulent, en quantité qu’ils veulent et les vendent au prix qu’ils veulent sans déclarer leur revenu et sans payer d’impôts sur leur revenu, voire payer les frais de patente ou de licence. En de termes plus simple, ils violent les lois de taxation du pays, nuisent à la production nationale et encouragent une compétition déloyale entre les produits étrangers et les produits domestiques.
Donc, ces Haïtiens-là ne sont pas de bon citoyens, car un bon citoyen déclare ses revenus à l’Etat pour qu’il paie ses taxes quel que soit la valeur économique de son entreprise. S’il a des employés, il viole encore les lois, car il ne paie pas la Taxe sur la Masse Salariale (TMS) et les frais d’assurance pour ses employés à l’Office Nationale Vieillesse (ONA) ». Aux employés dont les salaires sont plus de 60 000 gourdes (s’il en a), il les robe de l’opportunité de contribuer vers leur pension avec l’ONA ou payer des taxes sur leur revenu individuel, la Caisse d’Assistance Sociale (CAS), les Fonds d’Urgence (FDU) et les Contributions au Fonds de Gestion et de Développement des Collectivités Territoriales (CFGDCT) pour ne citer que ceux-là.
Les produits importés sont en compétition avec les produits domestiques, car ils se vendent moins chers et parce qu’ils sont en grande quantité. D’où la nécessité pour l’Etat d’établir une politique publique fiscale de prix, tarifs et quota sur tous les produits à base agricole ou de première nécessité qui rentrent dans le pays soit par voies maritime, air ou frontalière.
A travers cette politique, les prix des produits contrebande seraient égaux ou inférieurs à ceux des produits locaux, ces haïtiens paieraient des taxes sur les produits qu’ils importeraient et l’Etat imposerait un quota sur la quantité de chaque espèce de produits rentrant en Haïti. Ce quota dépendrait de la fluidité d’accès de ce produit sur le marché local. Le but de cette ainsi politique publique ne serait pas pour empêcher à la diaspora de se lancer dans le commerce de leur pays, mais pour réduire la dépendance consommatrice de l’Haïtien des puissances étrangères et niveler le marché en vue d’impacter la concurrence des produits qui y circulent.
Les aéroports et les ports du pays ainsi que la frontière haitiano-dominicaine sont les rentrées principales des produits étrangers. Ainsi, ils seraient contrôlés en responsabilisant les agents de douane de l’autorité de vérifier les boites et les valises sans les ouvrir, car l’importateur serait tenu d’afficher au dehors de sa boite, sa valise ou sa mallette le contenu de chacune de ses cargaisons. Les tarifs seraient assignés suivant la quantité des produits importés et le poids net des cargaisons. Ironiquement, très mauvaise pratique ou déversement de la corruption gouvernementale; cela est déjà fréquent aux aéroports internationaux haïtiens où les employés de douane instruisent des visiteurs spécifiques à se rendre dans une chambre spéciale pour avoir leurs effets vérifiés ou fouillés.
Si ces employés jugent que ces valises sont trop chargées de marchandises ; ils leurs taxent sévèrement. S’ils ne veulent/peuvent pas payer ces taxes tant exorbitantes, ils saisissent leur (s) valise (s) à moins qu’ils négocient avec eux dans le parking lot pour ne recevoir que moins d’un tiers des taxes qu’ils ont exigées auparavant. Sur la frontière haitiano-dominicaine et aux ports maritimes, c’est une autre chose ; aucun contrôle des valises des haïtiens qui traversent la frontière ou réclament leur (s) cargaison (s) des bateaux, n’est fait pour vérifier le contenu des bagages des voyageurs.
L’importation non réglementée, incontrôlée et irresponsable des haïtiens de la diaspora affecte négativement le Produit Intérieur Brut (PIB) du pays au sens que l’Etat laisse passer sous son nez plusieurs millions de gourdes en tarifs d’importation et d’impôts sur les revenus qu’il pourrait collecter sur ces produits entrants. Cette importation démesurée représente un obstacle sûr à la production nationale; lequel obstacle entraîne la décote de la gourde, le chômage, la corruption et la dépendance du gouvernement d’aides internationales.
Rousseau, Bobb RJJF, PhD
Bobb RJJF Rousseau, PhD
Public Policy and Administration
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