Dans le cadre de son mandat, la Mission des Nations Unies pour l’appui à la Justice en Haïti (MINUJUSTH) a soutenu la mise en œuvre d’un projet de réduction de la violence communautaire (RVC), à travers la réduction du niveau d’insécurité alimentaire et sociale. Le projet, dont la cérémonie de clôture s’est déroulée à Mahotière, dans la 4ème Section de la commune de Port de Paix, a été mis en oeuvre sur une période de 6 mois en partenariat avec la Fondation Panaméricaine de Développement (PADF).
Lundi 31 décembre 2018 ((rezonodwes.com))– Ce projet a permis, entre autres, de promouvoir la réduction de la violence sociale, de faciliter l’accès des agriculteurs aux semences par la distribution de kits (maïs, haricot, pois congo, pois de souche pour la campagne agricole de printemps), de faciliter le petit commerce auprès des familles vulnérables par la distribution des kits d’activités génératrices de revenu mais aussi de renforcer les capacités de gestion des femmes issues de familles vulnérables.
Une campagne de sensibilisation sur la gestion des conflits communautaires, le renforcement de l’état de droit et la réduction de la violence sexuelle sur les femmes et les filles a également été effectuée. De leur côté, les petits commerçants ont reçu une formation en entrepreneuriat. Les Activités Génératrices de Revenus (AGR) ont été mises en place dans les domaines suivants : produits alimentaires (pois, riz), transformation d’arachides, fritures, boucherie et ventes de légumes.
Plus de 1 150 bénéficiaires (dont 748 femmes) impactés
Ce projet a permis de toucher plus de 1 150 bénéficiaires dont 748 femmes. Il s’est réalisé de commun accord avec les directions départementales de l’Agriculture du Nord’Ouest (DDANO), des Affaires Sociales et du Travail (MAST), de la Condition féminine et droits des femmes (MCFDF), les autorités locales (CASECs, ASECs) et les organisations communautaires de base pour garantir la viabilité des actions.
Les projets de RVC de la MINUJUSTH visent à réduire l’insécurité et la violence dans les communautés et d’atténuer les effets de cette violence sur leur développement. La protection des groupes vulnérables, des femmes, des enfants et des hommes qui vivent dans ces communautés est au centre des actions de ces projets. Afin d’améliorer la stabilité, l’inclusivité et le respect des droits de tout un chacun, la participation de jeunes à risque, de femmes et d’autres groupes marginalisés dans des projets communautaires est essentielle.
Les acteurs et dirigeants communautaires, ainsi que les organisations de base sont impliquées dans l’élaboration et la mise en œuvre des projets de réduction de la violence communautaire. Les agences gouvernementales et les agences, fonds et programmes des Nations Unies sont étroitement associés au processus dans le cadre de la stratégie de la MINUJUSTH qui vise un transfert graduel des responsabilités au gouvernement haïtien et aux acteurs du développement.
À la clé ? Un réel changement des comportements
Le projet RVC « Relèvement économique et amélioration des moyens d’existence » à Mahotière (Nord-Ouest) a apporté de réels changements dans la vie d’associations féminines de cette communauté où les femmes sont victimes de violence basée sur le genre. Suite aux activités psychosociales, les capacités de 10 associations de femmes ont été renforcées. Ces associations ont créé une cellule d’accompagnement des victimes pour lutter contre la stigmatisation.
À la clé ? Un réel changement des comportements : les victimes portent désormais plainte contre leurs bourreaux auprès des autorités compétentes. De plus, la distribution de semences pour améliorer les récoltes, la formation en gestion de petites entreprises et le renforcement des mutuelles de solidarité ont permis aux femmes d’être plus autonomes et moins vulnérables.
Au cours d’un atelier visant à évaluer les résultats immédiats du projet, l’une des bénéficiaires a exprimé sa satisfaction en ces termes : « Le projet m’a permis de récolter du pois dont j’utilise une partie pour la cuisson quand l’autre partie est remise à l’association pour en faire bénéficier les autres femmes de la communauté ».
Une autre a fait savoir que le projet a apporté des changements à divers niveaux dans sa vie : « Il me permet de faire face à la situation de violence basée sur le genre et de mieux aborder la vie. Avant, pour trouver de l’argent, je devais aller voir l’usurier. Maintenant, grâce au projet de la MINUJUSTH mis en œuvre par la PADF, j’ai pu acheter un panneau solaire et un inverter pour recharger les batteries des téléphones cellulaires. Ce qui me permet de gagner au moins 50 gourdes par jour. »