Des jeunes professionnels s’unissent pour proposer une sortie de crise

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27 décembre 2018  Rezo Nodwes

Des jeunes citoyens engagés, issus de divers horizons, ont tenu à Petit-Goâve, du 30 novembre au 2 décembre 2018, une retraite pour réfléchir et proposer une sortie de crise pour le pays

Jeudi 27 décembre 2018 ((rezonodwes.com))– Environ une vingtaine de jeunes professionnels (Journaliste, politologue, sociologue, avocat, économiste, communicologue, gestionnaire, etc..) venus d’horizon socio-politique divers a laissé la Capitale pour se rendre à Petit-Goâve en vue de réfléchir sur les problèmes qui rongent le pays, analyser les causes et proposer des pistes de solutions vers une sortie de crise conjoncturelle mais aussi structurelle pour notre chère patrie. 

Durant deux longues journées de grandes réflexions et d’analyses sont produites autour de trois (3) aspects de la crise à savoir la crise politique, la crise économique et la crise sociale.

Convaincus que la crise politique est transversale et influence les 2 autres, la proposition de sortie de crise que ce regroupement de citoyens et citoyennes engagés entend partager avant la période des fêtes de fin d’année, s’articule surtout autour de la résolution de la crise politique, qui se faisant, aura un impact positif sur les crises économique et sociale qui gangrènent le pays.

L’incompétence des représentants des trois pouvoirs, le manque de crédibilité de l’opposition radicale, la méfiance qu’inspire le secteur privé, la non-application et/ou l’inadaptation des textes de loi, l’impunité, l’insécurité, l’ingérence étrangère, les abus d’autorité, l’absence de valeurs morales et citoyennes, sont entre autres des problèmes que le groupe a identifiés et pour lesquels des propositions ont été faites.

Il faut rappeler que ce groupe de citoyens et citoyennes engagés avait déjà exprimé sa position dans un communiqué en date du 26 novembre dernier.a570cbc5-e5cd-4708-90b7-e7117970a233Download

PROPOSITIONS
Le Pays vit des moments d’instabilité préoccupants depuis très longtemps jusqu’à la présidence actuelle héritant d’un système traditionnel crapuleux, antipatriotique, mangeurs d’hommes et de femmes, dont quelques-uns sans se rendre compte, en sont les dernières victimes.

Par ailleurs, avec cette situation marquée de bras de fer infinis, de terreur instrumentalisée qui nous défie un avenir certain, nous avons désormais et solennellement l’urgente nécessité de redresser la barre pour remettre en avant nos valeurs républicaines souillées et noyées dans les intérêts particuliers dont le seul but est de privilégier une VRAIE REFORME INSTITUTIONNELLE et un VRAI DIALOGUE, ce, pour éviter des décisions d’incohérences, d’immaturité et de démonstrations politiciennes de bas étage.

Considérant l’impact des émeutes des 6,7 et 8 juillet dernier, de par ses portées foncièrement sociétales, a entraîné une crise majeure menaçant de plonger le pays dans le chaos le plus total et d’un bain de sang irréversible ;
Considérant une économie à genoux, une corruption généralisée qui gangrène toutes nos institutions;
Considérant, au détriment de la nation, des détournements de fonds les plus sordides de 1897 sous la présidence de Nord Alexis jusqu’au fameux dossier de PetroCaribe;
Considérant la sourde oreille de l’Exécutif face aux problèmes vitaux de la population pataugeant dans une misère infrahumaine crée des tensions sociales sans précédent ;
Considérant que la crise institutionnelle entre les 3 branches indissociables du pouvoir (l’Exécutif, le Judiciaire et le Parlement) marque au plus haut degré notre immaturité de gestionnaires ;
Considérant la gravité de la crise née du refus de cohabitation d’un pouvoir issu d’un manque de légitimité populaire ;
Considérant le manque de vision des acteurs sur le structurel qui ne s’étalent depuis toujours que sur le conjoncturel;
Considérant que cette situation alarmante exige des sacrifices énormes et un compromis historique viable et pérenne pour le relèvement du Pays ;
Des citoyens et citoyennes proposent ainsi aux autres acteurs et actrices de la vie nationale le présent plan de sortie de crise sur ses deux (2) aspects :

1- Le Structurel
1.1 Réformer la constitution ;
1.2 Réformer les institutions (telles : Justice, Education, Santé, AAN, EDH, ONA, APN, Douanes, Mines, etc… pour éviter l’accaparement des autorités) ;
1.3 Prendre des mesures pour rétablir l’autorité de l’État, l’ordre public, la paix et la sécurité publique.
1.4 Contrôler et veiller à l’entrée illégale des armes à feu dans le pays.
1.5 Régulation de toutes les franchises douanières n’ayant pas été accordées selon les normes.
1.6 Prendre des mesures strictes pour casser ce système de corruption, d’impunité et l’enrichissement illicite.
1.7 Réforme fiscale
 Prendre des mesures pour contrecarrer la contrebande, augmenter l’assiette fiscale.
 Autonomiser et faire fructifier les collectivités territoriales et l’État central.
 Utiliser rationnellement les recettes fiscales.
 Réduire la lourdeur administrative pour faciliter les investissements.
 Instaurer un système d’audit interne dans les institutions publiques.
1.8 Faciliter une bonne utilisation de la technologie de l’information et de la communication pour établir la transparence et la bonne gouvernance.
1.9 Développer une politique pouvant réduire la fuite des cerveaux et l’intégration de nos ressortissants formés et qualifiés.
1.10 Mettre en place une politique de production nationale pouvant faciliter le redressement de l’économie.
1.11 Mettre en place des dispositifs d’anti-corruption fiables et renforcer les institutions concernées en vue de proposer un calendrier raisonnable de la tenue du procès de Pétro Caribe.
2- Le Conjoncturel
2.1 Que le président Jovenel Moise reste au pouvoir, au moins une année de plus, pour une analyse des résultats et remise en question pour le reste du quinquennat.
2.2 Que le président et son Premier Ministre Jean Henry Céant aient l’attitude de nommer leur gouvernement dans une vraie négociation/cohabitation avec les autres partis politiques mais sans
imposition.
2.3 Faciliter un dialogue inclusif entre toutes les forces vives de la nation.
2.4 Discuter et rédiger ensemble le Pacte de Gouvernabilité et de gouvernance.
2.5 Supprimer tous les programmes contraires à une stratégie de politique publique et de gouvernance.
2.6 Prendre des mesures d’apaisement en faveur des masses populaires et paysannes, des instituteurs, professeurs d’écoles, étudiants et policiers etc….
2.7 Réduire les avantages et privilèges accordés aux autorités et suppression des allocations attribuées aux parlementaires, telles celles, pour une seconde résidence, et aussi pour les fêtes pascales (sous prétexte de distribuer des poissons et morues à leur région respective, à moins que ces dernières soient bien contrôlées et justifiées) ;
2.8 Diminution du nombre de policier en détachement avec les autorités ;
2.9 Rendre justice et réparer sans exception pour toutes les victimes des dernières turbulences socio-politiques instrumentalisées ;
2.10 Combattre la corruption sous toutes ses formes en nommant des hommes et des femmes intègres dans l’administration publique, leur donnant les moyens pour mener à bien un travail de qualité;
2.11 Poursuivre et punir, dans le respect de la loi, les corrupteurs, les corrompus ayant participé à la dilapidation des fonds de l’État incluant ceux du Petro Caribe.

Face à la hantise des clivages sociopolitiques, au grand déficit de gouvernance de la République, à la paupérisation croissance des classes moyennes, des masses laborieuses urbaines et rurales et au désespoir des jeunes des deux sexes du pays, nous sommes résolus-es et convaincus-es de ce qui suit :
 Le pays a besoin d’une opposition constructive avec des objectifs visés et bien définis.
 La population doit comprendre qu’il faut laisser au Président la latitude de choisir son équipe
en lieu et place d’une séparation de gâteau afin qu’il (le Président) soit responsable de ses actes (résultats).
 La population doit rester attentive et exiger du pouvoir législatif de faire son travail de contrôle.
 L’opposition devra donner un moratoire d’une année au Président et son gouvernement.
Durant cette période, il doit avoir des évaluations, suivant des indicateurs clés pour voir si les résultats sont prometteurs et tendent vers l’amélioration des conditions de vie de la population. Cet exercice permettra de déterminer la capacité du Président à diriger et mener à bien le pays ou le cas échéant il laissera la tête du pays avec son équipe.
Ce vide sera comblé suivant les prescrits de la constitution.

CONCLUSION
La crise socio- politique qui sévit actuellement en Haïti, paralyse le fonctionnement de la société sur divers angles. Cette peur envahissante, au sein de la population, inquiète et fait appel à des citoyens engagés et citoyennes engagées. La retraite 1er et 2 décembre 2018, entre les citoyens engagés de la société civile, qui a accouché ce document de proposition de sortie de crise, construit premièrement son approche sur la crise en Haïti, en considérant, les causes et les conséquences, comme étant une crise à dimension d’analyse tant qu’en profondeur, que d’un point de vue d’épaississement. Cette proposition considérant les deux aspects de la problématique devrait conduire par son adoption vers la réforme du système politique en Haïti.
Cette retraite, dans cette démarche participative nous permet donc de voir que les solutions doivent être proposées autant dans une perspective d’apaiser la tension sociale, mais tout aussi dans une nécessité de transformation ou de réforme dans le système. Ce souci de voir les choses, tant en profondeur, qu’au niveau de surface amène à problématiser la question sur la mauvaise gouvernance et l’absence d’un pacte de gouvernabilité dans l’intérêt de la nation.
Et, c’est fort de ces constats ressortis de nos partages que nous avions faits ci-haut ces recommandations et que nous invitions l’État haïtien et les diverses institutions et acteurs au plus haut niveau de la gouvernance de s’en inspirer pour changer le panorama de la vie en Haïti. Tout en souhaitant que le chef de l’État et son équipe partiront de ce travail pour approfondir la question, mieux comprendre la crise et envisager une sortie de crise dans l’intérêt de tous les citoyens et de toutes les citoyennes, la troisième voie continuera à faire le plaidoyer au niveau national pour
l’adoption de cette proposition et aussi pour partager avec la population ces constats sur la gouvernabilité.

SIGNATAIRES

  1. Nathalie MONDESIR, mondesirnathalie@gmail.com
  2. Elcie Nicole DALEXIS, dalnicole@yahoo.fr
  3. Gélorme JUSTE, gelorme86@gmail.com
  4. Natacha DACINÉ, natacha.dacine@gmail.com
  5. Honel ADRIEN, adrienhonel20@gmail.com
  6. Myc Cooper MICHEL, techtechshow@gmail.com
  7. Louino ROBILLARD, robillard.louino@gmail.com
  8. Kimberly DESIR, desirkimberly117@yahoo.fr
  9. Marckenzy DETERIERE, deteriere.marckenzy@gmail.com
  10. Rémy JOSEPH, docremy21@gmail.com
  11. Jean Cyrus MARSEILLE, jeancyrusmarseille@gmail.com
  12. Antoinette DUCLAIRE, duclairea@yahoo.fr
  13. Medgine LAGUERRE, mlaguerre05@gmail.com
  14. Nerlwins POISSON, npoisson12@gmail.com
  15. Paterson LAURENT, patersonlaure509@gmail.com
  16. Saint Hubert LEBRUN, lebrunsainthubert@gmail.com
  17. Ginite POPOTE, ginitepopote10@yahoo.fr
  18. Darlens HYPPOLITE, hyppolite14@gmail.com
  19. Gétheau LINDOR, dortheau@yahoo.fr
  20. Vita PIERRE, vita.pierre@gmail.com
  21. Johnny PIERRELIS, jopierrelislawyer@gmail.com

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