Les projections de la CEPALC (Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes), concernant la performance économique d’Haïti ne sont pas roses pour le gouvernement
Mardi 25 décembre 2018 ((rezonodwes.com))– Alors que la CEPALC estime qu’en 2018, l’économie de la République dominicaine enregistrera une croissance de 6,3%, un rebond significatif par rapport aux 4,6% observés en 2017, les résultats macroéconomiques de 2018 de la République d’Haïti ont été modestes et inférieurs aux prévisions.
Une croissance du PIB estimée à seulement 1,4% (contre 1,2% en 2017), due à la persistance d’une dynamique inflationniste (14,6%), un déficit budgétaire important (de 6,5% du PIB en 2018 par rapport à 3,9% en 2017), ainsi qu’une augmentation du déficit de la balance courante (à partir de 3,5% du PIB en 2018 contre 2,9% en 2017), ajoutée à une grave dépréciation de la monnaie nationale, la gourde.
Le dernier trimestre de l’exercice 2018, qui s’étend d’octobre 2017 à septembre 2018, a été marqué par des signes d’instabilité sociopolitique, issus de la tentative infructueuse des autorités d’appliquer des augmentations considérables (45%) aux prix des carburants en juillet dernier.
Le programme signé en février 2018 avec le Fonds monétaire international (FMI) a perdu sa validité à partir du non-respect de critères quantitatifs (notamment déficit du secteur public, niveau des réserves), ainsi que des orientations structurelles telles que les réformes de l’électricité parapublique et la réduction des subventions aux carburants.
Cela a provoqué des dépenses considérables pour le trésor public, représentant en moyenne plus de 200 millions de dollars par an.
De plus, en 2018, la charge fiscale du gouvernement central (12,7% du PIB) a légèrement diminué par rapport à l’année précédente (13,6% du PIB).
La collecte totale a diminué en termes réels (-4%), en raison de pertes en fiscalité directe (-5%) et indirecte (-11%) et contraction des recettes douanières (-8%). Les dépenses totales de l’administration centrale ont augmenté de 17,7% en termes réels, après une variation positive des dépenses courantes (17%), en particulier des subventions (37%), mais aussi de l’investissement public (26%) pour la première fois au cours des cinq dernières années.
Le déficit global du gouvernement central (6,5% du PIB) a été financé principalement par des contributions de la Banque centrale (BRH), qui a atteint un record (4% du PIB), malgré l’accord « Gestion de la trésorerie – alignement des dépenses publiques sur le revenu disponible » souscrit entre le ministère de l’économie et des finances (MEF) et de la BRH en septembre 2017.
Par contre le gouvernement a pu recevoir, en termes d’appui budgétaire direct, des décaissements de l’Union européenne (30 millions de dollars) et de la Banque mondiale (pour 20 millions de dollars.