M. Ecol Renoit |
Les membres du personnel de la Direction départementale de l’Éducation de l’Artibonite entament, depuis le 22 novembre dernier, une grève illimitée pour exiger de meilleures conditions de travail. Leur mouvement a complètement paralysé ce bureau qui dessert seize districts scolaires. Beaucoup d’élèves en terminale qui ne peuvent pas retirer leurs attestations se plaignent de cette situation qui s’amplifie de plus en plus.
Formellement, aucun service ne fonctionne à la DDEA. Pas même les plus importants, tels que comptabilité, ressources humaines et archives. C’est pratiquement morte. Dans la cour, sous les arbres, des employés sont disséminés. D’autres se confinent dans leur bureau sans s’acquitter de leur tâche. Sur tous les murs de l’institution, des messages exprimant la frustration des grévistes sont affichés. Nomination et alignement salarial sont leurs principales revendications.
Au micro des journalistes, les protestataires s’en sont pris au ministre de l’Éducation nationale, Pierre Josué Agénor Cadet. Ils ont fustigé sa « négligence » et son « insensibilité ». Les grévistes ont dénoncé énergiquement les actes « discriminatoires » qu’ils disent subir de la part du dignitaire. « Les employés de Port-au-Prince sont mieux traités que nous. Tandis que nous faisons le même travail », a déploré Louna Mayard.
Trois semaines plus tard, les grévistes n’entendent pas lâcher prise. Ils conditionnent la fin du mouvement à la satisfaction de leurs exigences. « Depuis plus d’un an, nous attendons la régularisation de notre situation. Cette fois, nous exigeons des actions concrètes », a soutenu Jean René Akim Fils-Aimé. Il en a profité pour démentir une note faisant croire que ses pairs ont décidé d’observer une trêve. « Il n’y a pas de trêve et il n’y en aura pas non plus », a poursuivi M. Fils-Aimé. Actuellement, la grève a obtenu le soutien de plusieurs syndicats d’enseignants de l’Artibonite.
La protestation du personnel de la DDEA a un impact négatif sur les élèves qui doivent finaliser leur inscription aux épreuves du baccalauréat. À longueur de journée, ils défilent au bureau pour retirer leur attestation de réussite au examens de la 9e année fondamentale. Malheureusement, ces écoliers n’ont jamais pu obtenir ce service. Ils perdent des heures de cours pour rien. « Les jours avancent sérieusement. Le pire, nous ne savons pas quand la grève prendra fin », s’inquiète un élève du Collège Eben-Ezer des Gonaïves. Il appelle les responsables à redoubler d’efforts afin de pallier cette situation qui perdure.
Interrogé à ce sujet, le directeur départemental, Ecol Renoit, s’est dit conscient des répercussions du mouvement sur la direction. Plusieurs démarches, a-t-il fait savoir, sont déjà entreprises auprès de ses supérieurs hiérarchiques en vue de satisfaire les grévistes. M. Renoit a félicité certains employés qui ont accepté de collaborer avec le bureau pour la réalisation des épreuves du bac permanent qui se tiendront du 17 au 20 décembre 2018.
JC/Le Nouvelliste