MARC-EVENS LEBRUN: 14 DECEMBER 2018
Illustration d’un model de fanal bricolé en Haiti pour la période de Noel – Crédit Photo : Haiti Friends
L’art traditionnel haïtien est marqué par un produit local typique à chaque période de Noël : le fanal. Bricolé spécialement pour les fêtes de fin d’année à base de carton et de minuscules ampoules, le fanal apporte de la lumière dans les sapins, de la joie aux cœurs des enfants mais aussi de la nostalgie pour bon nombre d’Haïtiens.
En Haïti la Noël est une fête essentielle. Comme symbole fort de la naissance de Jésus pour les chrétiens, elle a une forte résonance dans la culture haïtienne. Les Haïtiens célèbrent cette fête notamment dans des Réveillons, soirée-gala, sapins et messe minuit. Mais il y a encore un élément essentiel qui généralement attire l’attention, c’est le fanal. Ce petit chef-d’œuvre artistique qui par des décorations lumineuses, retrace l’architecture soit des cathédrales, soit des bâtiments publics ou des maisons de campagne.
Sur le chemin menant vers la commune de Pétion-Ville, on peut remarquer des dizaines de maisonnettes en carton qui brillent de mille couleurs. Jean François, artiste de l’atelier Zafè Atis, exposant parmi une pléiade de confrères au bord de la route de Bourdon, avoue que c’est une passion pour lui de préparer les fanaux pour les exposer, pour lui c’est comme un rendez-vous avec les passionnés de la fête.
Une expression artistique qui cache un génie
« Pour réaliser le fanal, il faut d’abord le tracer sur du papier avec un crayon, explique Jean François. Après le plan, on passe à la construction de la base. Car, cette lanterne féerique exige une finesse et de la patience », raconte Jean François.
Les maisonnettes en style « Gingerbread » sont fabriquées en carton duplex ou en papier, de l’amidon (une colle locale fait à base de manioc), des ficelles, des bougies, des mini-ampoules de Noël, de fin papier ou des moteurs de jouets capables de produire des jeux de lumière et de la musique.
Un fanal peut reproduire l’architecture de n’importe quel bâtiment, parfois même celui du Palais national, confie l’artisan. Quoique la vente des fanaux connaît une baisse ces dernières années, le produit reste et demeure un élément clés dans l’art traditionnel haïtien.
On le retrouve dans les sapins, accrochés aux toits des maisons, sur les plateaux des télévisions etc. C’est un élément qui fusionne le merveilleux et l’imaginaire, l’art et l’idyllique dans le coeur des enfants.