Après le secteur démocratique et populaire qui a, d’un revers de main, rejeté les appels au dialogue de l’administration Moïse/Ceant et à la trêve de la coalition des partis politiques proches du pouvoir en place, c’est au tour de Pitit Desalin d’en tourner le dos. Ainsi, le secrétaire général de cette structure, Moïse Jean-Charles, appelle à l’intensification des mouvements de mobilisation à travers le pays.
Comme l’autre structure de l’aile dure de l’opposition politique, Pitit Desalin ne prendra pas place à la table des discussions comme l’avaient sollicité le Gouvernement, l’aile dite modérée de l’opposition et certains partis soutenant les actions de l’Exécutif. La plateforme politique dit, par ailleurs, être en désaccord à la demande de trêve faite au début de semaine en vue de favoriser un climat propice à l’occasion de la fête de fin d’année. Selon le leader politique, cette demande est hasardeuse vu la complication de la crise qui continue d’entraver la vie de la population.
D’après l’ancien sénateur, la situation alarmante du pays ne cesse d’inquiéter sa structure. Se basant sur la détérioration de l’économie nationale, l’homme politique dénonce le laxisme des autorités face à la dépréciation à un rythme vertigineux de la gourde par rapport au dollar. Aux dires du candidat malheureux aux dernières présidentielles, cette perte de valeur significative de la monnaie nationale devient une revendication en plus pour la plateforme.
« Outre le départ du chef de l’État, Jovenel Moïse, et des explications sur la gestion du fonds Petrocaribe, la dégringolade de la gourde par rapport au dollar demeure pour nous une source de préoccupation », a fait remarquer l’ex-sénateur concluant que les autorités n’ont pas la capacité de résoudre la crise économique du pays. Moïse Jean- Charles pense que la nation est très mal perchée et, selon lui, la population doit s’attendre à plus de complication dans les jours à venir. Cette situation qui s’aggrave au quotidien et qui parait échapper au contrôle des hommes au pouvoir crée un déséquilibre énorme entre le revenu et le coût de la vie de la population. Fort de cette situation et au regard du déficit budgétaire de l’État, la population risque de vivre, à l’avenir, des jours encore plus sombres.
Comme le secteur démocratique et populaire, le secrétaire général de la plateforme Pitit Desalin appelle à la poursuite des mouvements de mobilisation pour affranchir le pays de cette crise qui a trop duré. « Nous condamnons ceux qui appellent à la trêve ainsi que ceux qui invitent au dialogue. Pour l’heure, le momentum est à la mobilisation et nous n’allons pas faire marche arrière », a-t-il soutenu, sans pour autant embrasser le mouvement du secteur démocratique, exigeant le départ du pouvoir de Jovenel Moïse et la tenue du procès Petrocaribe.
Rappelons que la semaine dernière la plateforme avait, séparément avec le secteur démocratique, présenté son calendrier de mobilisation. Alors qu’au début de l’année, peu avant l’accord de principe passé, le leader de la plateforme, sous insistance de la presse avait soutenu qu’il n’y a pas de division au sein de l’opposition. Car, précise-t-il, tous ceux qui veulent vraiment le départ de Jovenel Moïse sont de mon côté. Et, face à cette situation et a ce vent de division qui souffle tacitement au milieu des opposants politiques, à quoi devrait-on s’attendre quant à l’issue des mobilisations, en particulier des revendications concernant le fonds Petrocaribe vraisemblablement récupéré par les acteurs politiques?
Daniel Sévère