Le général qui a tué Dread Wilmé mis en doute pour un poste au Brésil

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HADSON A. ALBERT CREATED: 3 DECEMBER 2018 ACTUALITÉS LOCALES

Le général qui a tué Dread Wilmé mis en doute pour un poste au Brésil. Photo: QG Noticias

Le Brésil se lance actuellement dans un débat après que Jair Bolsonaro a demandé au général Augusto Heleno Periera de devenir son principal conseiller en matière de sécurité nationale. Le nom de ce dernier reste pratiquement inconnu en Haïti, pourtant en 2005, alors que la Minustah était présente en Haïti, il a commandé une opération musclée à Cité-Soleil qui est restée dans les annales de l’histoire.

Au cours de cet épisode baptisé « Poing de fer » qui a duré au moins 7 heures, les soldats onusiens ont compté avoir tiré 22 000 balles avant d’aboutir à leur objectif, et ont ainsi défait le puissant chef de gang dénommé Dread Wilmé et ses acolytes.

Les dommages collatéraux provoqués par ce raid mené au cours de la nuit du 7 juillet 2005 ont provoqué l’indignation de plusieurs organismes de défense de Droits humains qui l’ont qualifié de « massacre ». Selon le bilan de ces institutions, « des dizaines de passants ont été tués dans les tirs, dont beaucoup de femmes et d’enfants. ».

Contexte de l’opération

Selon les informations publiées par l’agence Reuters, Heleno a mené l’opération cinq semaines après que les Etats-Unis aient affirmé avoir perdu patience avec Haïti où les puissants gangs de l’époque faisaient rage avec « l’opération Bagdad ». Les citoyens, particulièrement ceux de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, était terrorisés par les cas de vols, de viols, de kidnappings et de meurtres.

Les Américains ont estimé que les soldats onusiens n’étaient pas à la « hauteur de la tâche » qui était de rétablir la paix en Haïti. Le 6 juillet 2005, Heleno se fait équiper de 440 soldats, de véhicules blindés pour mener un raid contre Dread Wilmé, représenté comme le seigneur de guerre le plus puissant de l’époque.

Après l’opération

À la suite de l’opération, la Minustah déclare que le chef de gang et 5 de ses hommes seulement ont été fusillés. Mais le doute s’empare des institutions du pays et de quelques médias étrangers qui ont mené leur enquête.

« L’ancien chef de la mission de Médecins sans frontières en Haïti a déclaré aux journalistes que ses médecins avaient soigné 27 personnes blessées par balles, pour la plupart des femmes et des enfants », poursuit Reuters dans son article.

L’ambassade américaine a remis également en cause le bilan de la Minustah qui dit que « 22 000 obus représentent une grande quantité de munitions n’ayant tué que six personnes ». Mais jusqu’à présent Heleno et ses adjoints n’ont jamais voulu commenter à propos de leur opération.

La situation au Brésil

Aujourd’hui Bolsonaro veut utiliser Heleno pour combattre l’insécurité causée par les bandits dans les favelas puisque, pour lui, ce dernier a aidé à rétablir la situation en Haïti. « Nous sommes en guerre. Haïti était également en guerre », a déclaré l’élu à la présidence brésilienne.

Jair Bolsonaro promet de lancer un bras de fer contre les bandits. En effet, l’année dernière, l’insécurité au Brésil a fait 64 000 morts, soit le nombre le plus élevé dans le monde entier.

« Dans l’État de Rio, le nombre de morts violentes a augmenté de 1,3 % au cours des neuf premiers mois de la dernière occupation par rapport à la même période de l’année dernière ; le nombre de personnes tuées par les forces de sécurité a bondi de plus de 40 %, avec environ quatre personnes tuées chaque jour », écrit Reuters.

Ces chiffres représentent une mauvaise image pour le pays qui va organiser les Jeux olympiques de 2019. En tout cas, Heleno a déclaré avoir à peu près le même plan qu’il a développé en Haïti combattre l’insécurité dans les favelas, incluant « des tireurs d’élite dans des hélicoptères ».

Source: Reuters