Haiti n’en peut plus !

Haiti n’en peut plus ! post thumbnail image

19 novembre 2018 Rezo Nodwes

Haiti n’en peut plus

Par Wadson Désir

Lundi 19 novembre 2018 ((rezonodwes.com))– Une position mitoyenne et une réflexion idoine pour éviter le chaos au pays longtemps assujetti dans la misère. Sans tarder , nous pouvons conjuguer nos efforts en ce sens pour y parvenir. Qu’attendons-nous pour passer de la parole aux actes ? La mobilisation devra déboucher sur une prise de conscience citoyenne et un engagement collectif.

Car il est grand temps que les luttes intestines cessent et cèdent la place aux idées pour l’action. On n’arrête pas de compter des victimes innocentes , et cela renforce et conforte nos voisins dans leurs dires. Pour eux , Haiti constitue encore une menace en ce qui a trait à la sécurité régionale. Dans ce contexte , il faut la placer sous tutelle pour avoir la paix , martèlent bon nombre d’entre eux. C’est cela qu’on veut en faisant la sourde oreille aux multiples appels au dialogue. A-t-on des œillères ?

Est-on atteints de myopie et de presbytie politiques ? On doit se démerder pour sortir de cette inertie la plus totale si l’on aime vraiment le pays. Entre-temps, les armes légales et illégales sèment, sans répit, le deuil dans les familles haïtiennes depuis le début de la crise dont l’issue ne semble pas pour demain. Le pouvoir en place et l’opposition dit démocratique et populaire se lancent des piques, campent sur leur position respective. C’est la corde raide, l’incertitude gagne du terrain de plus en plus quant à l’aboutissement d’un processus de dialogue franc entre tous les secteurs vitaux de la vie nationale.

Le constat est fait , le décor est piteusement planté pour un échec cuisant des deux côtés. La situation socio-politique se dégrade , d’heure en heure. Le pays va mal. Que doit-on faire ? Que peut-on faire ? Face au pourrissement de la crise politique en présence , il n’y a que la voix du peuple qui puisse apporter une lueur d’espoir vers sa résolution à son profit. Si les citoyens, conscients de la gravité des choses ; ne se soulèvent pas , le climat restera pour le moins tendu , entre les protagonistes ayant fomenté ce complot pour détruire tout ce qui nous reste de 1804.

Dans l’Instruction Civique et Morale, il est clairement dit qu’en cas de guerre, on doit être prêts à défendre le pays. Haiti n’est pas en guerre avec un autre pays mais il y a bien une guerre fratricide qui exige que la majorité silencieuse se place au milieu pour se faire entendre et trouver les vois et moyens d’y mettre un terme. Seuls les vrais patriotes peuvent sauver ce qui peut l’être par leur intervention désintéressée dans le sens strict. Autrement dit , ils ne vont pas agir dans l’intérêt des uns et des autres , mais bien plutôt dans l’intérêt supérieur de la République en état de choc au regard des agissements irréfléchis de ses fils et filles.

A situation exceptionnelle , il faut avoir le courage de prendre ou d’adopter des mesures exceptionnelles , en vue d’un dénouement heureux à la crise qui prévaut actuellement. L’outrecuidance des deux secteurs en lutte pour le maintien et la prise du pouvoir ne va permettre d’aboutir à aucun résultat dans le sens souhaité , le retour à la normalité pour redéfinir l’avenir d’Haiti considérée , depuis bien des lustres , comme le pays le plus pauvre de l’hémisphère.

Pauvreté et ignorance , les deux plus grands maux qui détruisent la patrie commune. Personne n’est en mesure de présenter un plan réel et durable dans l’objectif de la relance politique , économique , sociale et culturelle du pays dont la population avoisine les 12 millions d’habitants. L’alternative doit être aujourd’hui l’unité entre les différentes couches sociales qui ne luttent que pour satisfaire leurs besoins personnels en lieu et place de ceux de la collectivité. S’il n’y avait pas eu l’union des noirs et des mulâtres , on n’aurait pas eu l’indépendance. L’odeur nauséabonde de l’heure nous le commande, faisons preuve d’hommes et de femmes soucieux du devenir du pays qui ne demande pas beaucoup que le strict minimum. Si l’on tient réellement au changement et au développement , le choix du dialogue doit s’imposer comme une nécessité.

On peut avoir des idées ou des avis contraires sur d’autres points mais on doit pouvoir régler nos problèmes dans le respect mutuel en tenant compte de l’obligation qui nous est faite d’œuvrer en faveur du bien-être de la patrie. Ils ne reculèrent devant aucun sacrifice pour nous offrir la liberté , la souveraineté et l’indépendance, nous avons pour responsabilité de protéger cet héritage sacré des héros de 1803 et de 1804.

Haiti, une terre ; un héritage sacré , on doit travailler à sa prospérité à tous les niveaux.

Wadson Désir