13 novembre 2018 Rezo Nodwes
Par Carly Dollin
Mardi 13 novembre 2018 ((rezonodwes.com))– L’historien Marcus GARVEY écrivait « Un peuple qui ne connait pas son passé, ses origines et sa culture ressemble à un arbre sans racines ». Fort de cette mise en garde, l’association ARC a compris la nécessité de véhiculer la portée et l’esprit de la glorieuse victoire de la bataille de Vertières qui a abouti à cette précieuse richesse dont nous jouissons actuellement : « la liberté ». Si jusqu’à aujourd’hui, le mot « VERTIERES » n’est figuré dans aucun dictionnaire Français, l’association ARC s’évertue à exposer la vision, le courage, le sacrifice et surtout les résultats judicieux qui caractérisent le grand évènement du 18 novembre 1803.
La plaidoirie va au-delà de la simple idée de voir le vocable « Vertières » noir sur blanc dans les dictionnaires Français ; l’association ARC demande plutôt que la vérité soit établie sur tous les aspects de la question. Si la France fait aujourd’hui office de nation promotrice de la liberté, la paix, l’équité ; elle doit faire montre qu’elle mérite bien son siège dans le concert des nations modernes en faisant jaillir la lumière sur l’indépendance conquise par Haïti et qui est la résultante de la bataille du 18 novembre 1803. Le sujet doit être débattu avec objectivité, en gens éclairés et responsables entre les dirigeants des deux nations afin que l’injustice causée à ce peuple historique consistant en le paiement de la dette de l’indépendance, imposée par Charles X en 1825, soit réparée.
Depuis l’année 2013, l’association ARC réunit les écoles, les jeunes, les intellectuels du pays, surtout ceux des communes de Leogane et de Gressier autour du phénomène « Vertières » retenu dans l’histoire du monde civilisé comme l’un des actes fondateurs des « Droits de l’Homme et du Citoyen ». Cette initiative « impossible » marquée par des stratégies efficaces et des planifications rigoureuses de nos ancêtres, est caractérisée par un leadership, une vaillance et une bravoure sans précédent. « Liberté ou la Mort », cela n’a jamais été un arbitrage évident, même dans ce contexte d’abus, de frustration, d’humiliation et d’affront continus surtout lorsque l’on savait que les « nègres » ne disposaient pas de stratégie dominante face à l’armée puissante de Rochambeau. Certains historiens, personnalités politiques et dirigeants haïtiens et étrangers reconnaissent l’ampleur et la profondeur d’une telle victoire. La femme politique influente de la France, Christianne Taubira, en tire sa révérence et s’en inspire pour produire de mûres réflexions et pour mener ses propres luttes contre les injustices sociales.
Dans un discours prononcé en 2011, l’ancien président du Venezuela, Hugo Chavez, a rendu un vibrant hommage à nos ancêtres en déclarant : « Haïti est un peuple angélique ! Le plus éminent général Napoléon Bonaparte y a été vaincu ». Son successeur, Nicolas Maduro, a abondé dans la même veine, à l’occasion de notre 214e anniversaire d’indépendance, pour soutenir qu’Haïti est le premier peuple noir à avoir dit non aux pratiques inhumaines et criminelles de l’esclavage. Pourtant, nos dirigeants Haïtiens, nos écoles, nos élèves, notre société ne font pas montre de compréhension de cet acte éminent de divorce d’avec l’esclavage. C’est dans cette perspective de soulever les débats, de sensibiliser les jeunes, les écoles, la société en général sur ce phénomène que l’association ARC entreprend l’initiative Festivertières.
Ce projet consiste à exposer à la société le sens de cette glorieuse victoire à travers des projections et des conférences-débats qui seront animées par des personnalités versées dans les histoires et le système de justice de notre pays. En périphérie, d’autres activités ludiques et récréatives telles que des compétitions de football, de basket-ball, de dessins et de jeux cérébraux seront aussi au menu. Comme à l’accoutumée, de nombreuses écoles, de nombreux jeunes sont déjà motivés pour se laisser imbiber dans les sujets à présenter par les honorables présentateurs, juge Mimose Janvier, professeur David Alexandre et le docteur Yves Boissonniere.
Résultats et effets escomptés du projet FestiVertières
L’initiative FestiVertières se décline en différents moments. Dans un premier temps, des recherches et des réflexions seront menées par des cadres de l’association et des articles seront produits et publiés dans la presse ainsi que des présentations seront faites dans des stations de radio et de télévision dans la capitale et à la cité d’Anacaona afin de sensibiliser les citoyens, les jeunes, les dirigeants sur cette question fondamentale qui façonne notre identité.
Aux jours de l’évènement FestiVertières en soi, de nombreuses activités, conférences-débats, compétitions sportives, et des jeux cérébraux seront organisés sur place avec des écoles et des jeunes. Mais dans une troisième étape, soit après la/les date (s) de l’évènement, des synthèses sur les réflexions et les conférences-débats ainsi que des informations relatives au déroulement des activités seront produites et partagées avec le public, notamment à travers la presse. Cette initiative, qui s’inscrit dans un pipeline de projets de l’association, poursuit entre autres les objectifs consistant à découvrir et explorer de nombreux talents (écrivains, artistes, orateurs, …) chez les jeunes, et à promouvoir le développement communautaire et les actions humanitaires.
A l’issue du projet FestiVertières, l’association ARC s’attend aux effets et résultats suivants:
Les jeunes sont conscients de cette richesse inestimable léguée par nos héros de l’indépendance ;
La bataille de Vertières ainsi que les histoires cachées de cette bataille sont comprises par les jeunes/élèves ;
Les jeunes/élèves sont conscients de la nécessité de la restitution de la dette de l’indépendance ;
Les jeunes sont enclins à exprimer de la fierté d’être des Haïtiens à part entière.
Les responsables des écoles secondaires sont conscients d’insérer dans leurs curricula des aspects pertinents de l’histoire du pays.
Les jeunes/élèves manifestent un plus grand intérêt pour la lecture, la recherche et l’apprentissage ;
Les jeunes en trouvent des raisons et des inspirations pour mieux aborder l’avenir.
Au stade où nous en sommes, avec des jeunes instables, décapitalisés, en perte de repère, qui partent et reviennent sans un sou du Chili, du Brésil ou qui ont connu d’autres déboires dans d’autres pays voisins, il nous faut des leaders, des dirigeants à la hauteur pour stopper cette hémorragie qui accélère l’asthénie du pays. Haïti a besoin de découvrir d’autres Capois-La-Mort, des Toussaint Louverture, des Jean Jaques Dessalines pour mieux se positionner sur la scène internationale tout en soulevant les questions et les intérêts qui lui relèvent de droit.
Autant encadrer les jeunes, les préparer à garder l’espoir, à reconnaître leur valeur et la valeur de leur pays, telle est la vision dégagée par l’association ARC dans ce noble projet et bien d’autres encore auxquels elle voudrait solliciter le support de partenaires intéressés à œuvrer pour une jeunesse compétitive, épanouie et heureuse.
Carly Dollin
carlydollin@gmail.com
associationarchaiti@gmail.com