Entre la honte et la colère… je choisis ma ville!

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Je crie mon indignation face à cet acte odieux, irrévérencieux, ignoble et dénué de tout bon sens perpétré à l’occasion de la messe traditionnelle du 4 Novembre (Saint Charles Borromée) au sein de la Cathédrale du Souvenir des Gonaïves. Cela prouve que les repères ne sont plus et que nous sommes sur la pente descendante de l’évolution sociétale, d’où les valeurs et les repères se perdent dans les abîmes de l’ignominie.
Je ne vais pas m’accentuer sur l’aspect politique qui apparemment prédomine dans l’opinion publique mais je veux m’exprimer sur l’aspect social des faits.

Personne n’ignore que la politique est un jeu où tous les coups sont permis. Si la victoire sera acquise, la fin aura certainement justifié les moyens. Presque tous les acteurs politiques n’en font qu’à leur tête. Ils veulent toujours avoir raison même quand la situation s’avère impossible. Ainsi, ni la logique ni la raison ne sauraient nous guider vers une compréhension parfaite des actions d’un homme politique.

Ce qui se passe actuellement aux Gonaïves n’est que le reflet d’une plaie aussi profonde que béante. L’odeur pestilentielle qui émane de cette plaie est sur le point de suffoquer la totalité des gens qui habitent dans la cité. Chacun essaie de trouver une méthode pour s’empêcher de respirer la puanteur de l’immondicité mais personne ne veut toucher la plaie du doigt, de regarder les choses en face afin d’y apporter les solutions nécessaires. Nous préférons nous dissimuler derrière des excuses bidons au lieu d’assumer pleinement la responsabilité de ce que nous sommes et de ce que nous faisons. Tôt ou tard, il n’y aura plus de tissus pour fabriquer les cache-nez dont nous nous servons. La fin des échappatoires doit inévitablement arriver.

Nous sommes quasiment à l’aube de quelque chose dont on ignore encore quel itinéraire va-t-il prendre. Cependant, nous savons bien que les chats ne font pas des chiots. Le vent semé, au temps marqué, produira la tempête que l’on devra récolter!

Aujourd’hui, la prostitution des mineures fait rage mais personne n’en parle. Les jeunes ne s’intéressent plus à la formation, tout le monde s’en fiche. Des délinquants utilisent des armes à feu ou des armes blanches afin de servir les intérêts de certains pendant qu’ils s’en servent pour leurs propres causes, les puissants jubilent et les faibles s’en mordent les doigts.

À qui la faute? Personne, bien sûr!

Par contre, quand la débauche et la délinquance deviennent l’élixir d’une jeunesse qui a soif, on ne peut seulement imaginer un futur macabre qui nous attend au bout du tunnel.

La ville est pratiquement moribonde. Beaucoup de choses ne fonctionnent pas ou ne fonctionnent plus. Des scandales à répétition ne sont pas ce qu’il nous faut pour raviver la flamme de l’espoir que nous attendons tous.
Si j’avais voulu énumérer des valeurs inhérentes à la ville dont j’aurais été fier, il m’aurait fallu remonter le temps pour en trouver quelques-unes car les événements présents se trouvent justement à l’opposé de la fierté.
Les personnes respectables ne sont plus respectées. Les asociaux sont plus notoires que les notables. Les exceptions remplacent pratiquement règles…

Je ne suis pas un donneur de leçons mais je crois que les récents événements doivent interpeller tous les Gonaïviens intra et extra muros. Non seulement, il faut agir pour rectifier le tir mais il est aussi évident que l’on fasse des choix difficiles, notamment celui de repenser le mode de vie de la société gonaïvienne.

Notre cité a besoin de sentinelles qui soient capables de veiller sur elle et non des chiens de garde qui n’obéissent qu’au sifflement de leur maître.

Marvens PIERRE
Gonaïvien
Citoyen engagé