La Police Nationale d’Haïti face à la conjoncture actuelle! par Kerlens Tilus

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3 novembre 2018 Rezo Nodwes

Le peuple est en train de réclamer justice face aux petrovoleurs et la police fait la répression politique. Ces jours-ci, les organisations de droits humains ne pipent mot sur les exactions de la Police Nationale d’Haïti. Il semble que la PNH est fissurée et que Michel-Ange Gédéon n’a pas contrôle de ses troupes

par Kerlens Tilus

Samedi 3 novembre 2018 ((rezonodwes.com))– Depuis quelques mois, le peuple haïtien est sorti de sa léthargie tout en voulant prendre son destin en mains. Le 17 Octobre, le peuple est descendu en masse dans les rues dans toutes les grandes villes du pays pour réclamer du pouvoir en place et de la justice haïtienne la lumière sur la dilapidation des fonds du Petrocaribe et le procès Petrocaribe pour juger les petrodilapidateurs.

Des dizaines de personnes ont été arrêtés par la police et sept personnes ont trouvé la mort. Cette semaine, les funérailles de ces personnes devraient avoir lieu. Malheureusement, des agents de la Police Nationale d’Haïti sont entrés dans l’enceinte de l’église et ont gazé les participants. Même les prêtres n’ont pas été épargnés. Les participants aux funérailles en colère ont décidé de se rendre au cimetière de Port-au-Prince à pied dans une ambiance de manifestation. Là encore, la police est intervenue et a tiré à bout portant sur les manifestants. Plusieurs personnes sont blessées et transportés à l’hôpital. Des agents de la Police Nationale d’Haïti ont poursuivi les blessés jusqu’à l’intérieur de l’hôpital Bernard Mevs pour les arrêter. Nous nous demandons bien si la police est devenue une milice qui fait des basses œuvres au profit du pouvoir Tèt Kale.

Nous savons que la police et l’armée sont toujours des appareils répressifs au profit du statu quo et des mieux lotis. Le peuple est en train de réclamer justice face aux petrovoleurs et la police fait la répression politique. Ces jours-ci, les organisations de droits humains ne pipent mot sur les exactions de la Police Nationale d’Haïti. Il semble que la PNH est fissurée et que Michel-Ange Gédéon n’a pas contrôle de ses troupes. Le Secrétaire d’Etat à la sécurité publique en concertation avec le ministère de l’intérieur monte une vaste campagne de répression dans tout le pays contre les petrochallengers.

Le 18 Novembre, le peuple haïtien sera à nouveau dans les rues pour faire pression sur le pouvoir en place, les bandits au pouvoir préparent un bain de sang parce qu’ils veulent museler la population. Nous avons la certitude que Jovenel Moise n’est pas intéressé à rendre possible le procès Petrocaribe. Le peuple n’a qu’un seul moyen à sa disposition que de manifester pour faire pression sur les bandits légaux au pouvoir et les porter à cesser de faire obstruction à la justice. La Police Nationale d’Haïti doit cesser de se comporter comme une milice pour protéger et servir la population en général. La police est apolitique, mais les responsables de sécurité publique pensent autrement. Dernièrement, je regardais une vidéo ou des policiers battaient un manifestait et l’a même arrêté parce qu’il avait entre ses mains une pancarte avec l’inscription : kot kòb petrocaribe a ? La police n’est pas là pour restreindre les libertés individuelles. Les responsables de droits humains doivent interpeller le directeur général de la Police Nationale d’Haïti qui est placé pour faire respecter les principes de sécurité publique.

Nous constatons que la Police Nationale d’Haïti est réduite à une peau de chagrin. Les policiers sont maltraités. Ils n’ont pas d’assurance maladie, ils ne sont pas assurés (pas de pension), ils n’ont pas accès à des prêts. Quand ils sont fracturés ou sont morts dans l’exercice de leur fonction, leurs parents ne reçoivent aucune compensation. Le moral des policiers n’est pas au beau fixe. Les responsables politiques traitent les policiers comme des marionnettes qui sont à la merci des bandits. Rien que cette semaine, le hors-la-loi Anel ainsi connu a déclaré que des politiciens et le pouvoir en place les encouragent de se battre entre eux pendant qu’ils se la coulent douce. Pourquoi la PNH n’arrive-t’il pas à neutraliser les bandits de Martissant, de Village de Dieu et de Grand Ravine ? Le pays est devenu ingouvernable et les dirigeants créent la tension pour intimider la population. C’est malheureux que le CSPN ne s’est jamais pensé sur le banditisme qui bat son plein dans le pays au point que nous disons même que nous vivons une situation de banditisme d’Etat.

Nous sommes pour un changement de système et non un changement d’hommes. Les policiers doivent comprendre qu’ils font partie de la population et qu’ils sont affectés par toutes les politiques publiques abracadabrantes que prennent les responsables d’Etat. Depuis 1994 la PNH existe, mais il n’y aucune velléité pour arriver à sa professionnalisation. Les policiers ne peuvent même pas revendiquer leurs droits comme il se doit. Pourquoi pas un syndicat au sein de la Police Nationale d’Haïti. Imagine que des compatriotes qui ont donné quinze à vingt ans de leur vie à la PNH, qui aujourd’hui doivent se réfugier à l’étranger pour préparer leur retraite. Je veux dire aux policiers que le peuple et les petrochallengers qui montent au créneau aujourd’hui en faveur de la reddition des comptes ne sont pas leurs ennemis. Au contraire, nos revendications charrient également toutes les revendications des policiers qui souffrent et qui sont des incompris. Les politiciens et les responsables d’Etat arment les bandits et ces derniers ont pour cible la population et les policiers. Nos amis de la PNH doivent savoir que tout ordre n’est pas légal et qu’ils ont le droit de ne pas accepter l’ordre de tirer sur le peuple. Aucun policier, même le Directeur General de la PNH n’est pas au-dessus de la loi. Les parents de ceux qui sont morts le 17 Octobre et ceux qui sont violentés cette semaine doivent porter plainte par devant la justice, car nous ne pouvons permettre à des bandits d’avoir carte blanche pour tuer et détruire.

Nous comprenons bien pourquoi les bandits légaux veulent mettre en place une armée en dehors des normes légales. Avec un budget de deux milliards de dollars, comment pouvons-nous avoir une armée en Haïti ? Les bandits légaux prennent tous les Haïtiens pour des imbéciles. Nous lançons un appel aux parents et aux proches des policiers et de ceux qui sont partie intégrante de cette soit disant armée de les conseiller de respecter la loi et de se protéger également, car ils peuvent être jugés à tout moment pour les exactions commises sur le peuple. Les policiers en tant que citoyen qui jouissent de leurs droits civils et politiques ont leur mot à dire dans un potentiel dialogue inter-haïtien pour rebattre les cartes et pour construire la nouvelle Haïti que nous rêvons tous. Les policiers doivent savoir que leurs ennemis sont les assassins faisant partie des gangs de rue que les politiciens et les bourgeois arment pour semer la terreur dans le pays. Les policiers doivent savoir que leurs ennemis sont les dirigeants qui dilapident les caisses de l’Etat et qui refusent d’utiliser les ressources nationales à bon escient. La Police Nationale d’Haïti est nôtre et nous voulons la protéger. Mais, nous disons non aux dérives de certains responsables qui agissent comme des bandits au sein de cette noble institution.

Nous disons aux policiers qu’ils ne sont pas placés pour garantir le pouvoir des politiciens. Ces derniers sont votés par la population et quand la population élève la voix pour les fustiger pour leurs mauvais comportements, la PNH doit garder sa neutralité et accompagner la population dans ses protestations qui sont justes. Nous appuyons le mouvement petrocaribe challenge et toutes les revendications du peuple haïtien. Nous devons porter les responsables à agir dans l’intérêt du peuple haïtien en général. Nous réalisons que nous devons changer de système, sinon nous passerons toute notre vie à revendiquer, ce qui n’est pas juste. A regarder ce qui se passe en Haïti, nous pouvons dire avec certitude que nous sommes au bout du tunnel. Nous devons juste nous armer de courage pour mener la guerre contre les bandits, la corruption, la médiocrité et la mauvaise gouvernance. Nous terminons ce texte pour dire aux policiers de rester vigilants, car nous les observons et nous ne passerons pas sous silence les différentes exactions dont on les reproche. La devise de la PNH c’est de protéger et de servir. La protection ne peut être octroyée seulement à ceux qui peuvent payer, mais toute la population doit en bénéficier. Le peuple est en situation de rébellion face à la vie chère et les conditions de vie infrahumaine auxquelles elle fait face. Que la Police Nationale d’Haïti accompagne le peuple vilipendé dans ses revendications qui sont légitimes et justes. Nous souhaitons longue vie à la PNH et nous disons aux policiers que tout issu bienheureux à la lutte du peuple aura une incidence positive sur leur vie également. Que la lutte pour la libération d’Haïti continue !

Kerlens Tilus 11/03/2018

Futurologue/ Templier de Dieu/ Écrivain

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